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La Villa Flora,les temps enchantés, collection Arthur-Hedy Hahnloser-Büller, Hazan/Musée Marmottan, 176 p., 29 euro.

Cette collection constituée par les époux Hahnloser-Büller entre 1905 et 1936 a donné lieu à l'ouverture d'un musée dans la villa Flora à Winterthur, qu'ils ont occupée depuis leur mariage. Ces deux passionnés d'art moderne ont d'abord commencé par s'intéresser aux Nabis. Après quoi ils ont élargi le cercle aux artistes qui les ont précédés ou qui ont été leurs contemporains, d'Edouard Manet à Paul Cézanne. En revanche, ils ne se sont pas intéressés aux courants de l'art moderne, ou, s'ils l'ont fait, ils n'ont pas collectionné les oeuvres de ses représentants les plus téméraires. Il est d'ailleurs rare que les collectionneurs, qu'ils soient publics ou privés (sauf ces dernières décennies) n'attendent pas assez de temps pour que les choses se confirment. Mais il y a en eu quelques- uns, comme Charles Ephrussi, l'homme qui a commandé une botte d'asperges à Manet ! Les deux grands collectionneurs russes, Morozov et Chtouchkine, pendant les années dix, ont eu le courage d'acheter Matisse et Picasso et souvent dans leurs ateliers. Mais l suffit de songer à l'immense collection de Barnes, qui compte 75 Renoir, mais dont la plupart sont des pièces médiocres ! Dans le cas présent, le choix est absolument remarquable ! C'est sans doute le plus bel ensemble d'art français du dernier tiers du XIXe siècle de toute l'Europe. Avec les Nabis, nous avons un ensemble de tableaux superbes de Bonnard, de Vuillard et de Vallotton, mais aussi des sculptures de Maillol et un bouquet superbe d'Odilon Redon. Egalement Van Gogh et Renoir. Et puis Cézanne et un Manet somptueux, pour en terminer avec quels beaux Matisse et des Marquet de l'époque où ils travaillaient de conserve à Paris au bord de la Seine. Il n'y a pas trop de tentatives d'aller outre cette période qui précède le fauvisme. Il y a également une magnifique toile de Ferdinand Hodler. Mais comme il y a eu des dons, difficile de savoir si nos collectionneurs ont eu cette idée. C'est là une occasion unique de découvrir cet ensemble d'oeuvres exceptionnel. Mais le catalogue n'en dit pas assez sur ces deux personnages et ne donne pas non plus l'idée de ce qu'est leur collection dans sa totalité. Certes, le voyage à Paris est décrit avec beaucoup de détails qui le rendent passionnant. Mais on n'a pas de vue générale de cette aventure.Cependant nous n'avons pas de raison de nous plaindre ! L' »exposition est superbe et, comme j'ai eu l'occasion d'aller à Winterthur, et de voir la collection intégrale, je peux assurer que le tout est magnifique... 




Un hiver près des ptyx, Jean-François Bory, Spectres familiers, 82 p., 15 euro.

Jean-François Bory est sans le moindre doute l'un des poètes les plus intéressants de notre temps. Le méconnaitre serait regrettable, car ce serait se priver d'un plaisir. Egalement artiste (il ne fait d'ailleurs pas vraiment de différence entre son travail d'écrivain et son travail d'artiste) et, bien qu'il soit catalogué parmi les écrivains expérimentaux, il se révèle un remarquable narrateur. Il adore jouer avec la typographie et les mots qui vont avec. Dans ce nouveau recueil, il est revenu (en apparence) à la forme classique des poèmes. Mais ils sont composés avec des jeux de toutes sortes sur les caractères, les signes, les symboles. Qu'on ne s'y trompe pas : il ne suit pas les traces d'Ezra Pound (ou, tout du moins, pas de manière directe). Lisez par exemple « La Dernière couleur » : c'est une digression pleine d'invention et de surprises sur « la couleur de trop tôt, de trop tard », sur le jaune, le noir, sur le bleu et le blanc, sur tout l'arc en ciel, visible ou imaginaire, comme une promenade accélérée dans le vieux livres de poésie ,dans une sarabande des plus inattendue. Et ensuite plongez-vous dans « L'Ecriture soumet » : c'est un pastiche abyssal sur toutes les créations typographiques, de F. T. Marinetti et de ses complices, des futuristes aux dadaïstes, en passant par des oeuvres plus récentes. Mais les choses n'en restent pas à la surface (ce qu'on peut reprocher à certains poètes concrets ou visuels) : l'Auteur nous entraîne dans les spirales de la poésie nouvelle en nous distillant des pensées sur ce que lire veut dire et ce que la poésie peut révéler loin de ces empyrées éthérés où elle s'était réfugiée, jadis. C'est un recueil précieux, pour la forme comme pour le fond, comme disait monsieur l'instituteur ! Bory nous instruit, nous divertit, mais ne nous enchante pas toujours, car il peut dire des phrases qui hérissent ou qui blessent. Non, tout n'est pas rose dans le vert paradis de la poésie, et bien des passages ont des chutes brutales. Mais subsiste la jubilation de son écriture, à nulle autre comparable, et qui mériterait d'être appréciée à sa juste valeur.




Les barbares, Hérodote, « Carnets de L'Herne », L'Herne, 70 p., 7,50 euro.

Pour les Grecs, le terme « barbare « s'appliquait à tous les étrangers et n'avait pas le sens péjoratif que nous lui avons donné. Dans les extraits du Livre II de son Histoires, (ou plus exactement l'Enquête), Hérodote d'Halicarnasse (vers 484 - vers 420 avant notre ère), n'est pas seulement le « père de l'histoire » comme l'écrivait Cicéron, mais aussi un grand géographe et l'ancêtre de l'ethnographie. Dans les pages du Livre II, Hérodote nous fait découvrir les moeurs, les structures sociales et les croyances des Egyptiens à l'époque des guerres médiques. C'est un document inestimable. Dans le même livre, il met en évidence la décadence de cette grande civilisation. Assez étrangement, Plutarque l'a considéré comme un menteur et Aristote l'a qualifié de « mythologue » (Poétique). Mais ces désaveux sont certainement dus à ses commentaires sur le monde grec plus qu'à son exploration des mondes qui l'entouraient. Pour qui n'a jamais lu cette grande encyclopédie, cet auteur se découvre avec plaisir (on l'a surnommé « zélote d'Homère » non sans raison) en plus de tout ce qu'on peut y apprendre de l'Antiquité et qui demeure la source la plus enrichissante en la matière. Le titre de cette compilation me semble erroné. Il aurait simplement fallu parler de l'Egypte ancienne, de ses premiers rois jusqu' à Ahmôsis, pharaon de la XXVIe dynastie, à l'époque où l'Egypte était tombée sous le joug de Babylone, qui était parvenue à reconquérir les territoires perdus.




Comment tirer profit de ses ennemis, Plutarque, traduit du latin et présenté par Pierre Maréchaux, Rivages poches, 8,15 euro.

Pour la plupart d'entre nous, Plutarque est l'auteur des Vies des hommes illustres. Pour les latinistes, bien sûr, quelque chose de plus. Je n'ai pas lu, je l'avoue, ses oeuvres morales. Cet extrait est tout à fait instructif, car l'on peut comprendre l'esprit de son éthique. Il ne s'agit pas tant d'atteindre ici un bien qui serait aussi bon, mais de savoir employer à bon escient ce qu'on peut dire de mal contre vous. C'est un peu comme le judo ou le karaté : il faut se servir d'appui des médisances ou des rumeurs malveillantes pour contrer l'adversaire. C'est déjà une manoeuvre machiavélique, qui a bien entendu une justification puisqu'il s'agit de se défendre d'une agression. Mais c'est aussi un art de tirer profit de tout ce qui peut être un obstacle et de le retourner contre ceux qui l'ont cogité. Tout ce que fit Plutarque a été de se placer sous le signe du pur bon sens. En somme, on doit faire de ses ennemis des complices, sinon des alliés. Aussi paradoxal que cela puisse sembler, le moraliste ne fait que démontrer que le combat entre un mal qui vous est infligé et votre bien que vous voulez défendre consiste à parer le coup plutôt que de contre-attaquer. La parade est plus efficace, c'est vrai, car elle vous grandit, vous anoblit, ne vous contraint pas à vous abaisser aux mêmes stratagèmes que l'adversaire. Il est beaucoup question de la flatterie dans ce petit livre plein de saveur. C'est bien sûr un moyen efficace, si vous savez la manier avec discernement, de parvenir à ses fins. Plutarque croit que quiconque en connaît les ficelles ou sait comment éviter qu'une flèche venimeuse ne l'atteigne, acquiert d'abord une forme de sagesse, mais aussi une force, car il ne fait alors que de se rendre moins vulnérable d'une part, et meilleur de l'autre. Cela peut se discuter. La stratégie, c'est évident. Le perfectionnement de l'âme, moins sûr !




Traité de la vie élégante, Honoré de Balzac, « Carnets de L'Herne », L'Herne, 78 p., 7,50 euro.

Ce chapitre tiré des « Etudes analytiques » que Balzac a adjointes à sa Comédie humaine est un pur régal. Il faut peut-être rappeler qu'il a été un nostalgique de l'Ancien Régime et que la modernité bourgeoise dont la Révolution a accouché ne lui plaisait guère, même s'il va la scruter en profondeur. Il divise la société en trois catégories : l'homme qui travaille, l'homme qui pense et l'homme qui ne fait rien. Mais son essai se présente en d'autres termes : il commence par l'homme qui travaille (il insiste sur l'aspect mécanique de son existence) et puis passe à l'artiste, qui est l'expression même de la liberté ( «l'artiste est une exception : son oisiveté est un travail, et son travail est un repos »). Et comme l'artiste est le modèle de l'élégance, Balzac peut alors entrer de plain-pied dans son sujet. Il propose plusieurs définitions de la vie élégante telle qu'il l'entend : la dernière est sa préférée : « Le développement de la grâce et du goût dans tout ce qui nous est propre et nous entoure ». Il cherche dans le passé récent des définitions qui lui semblent un peu échevelées. Il en profite pour fustiger la société qui ne voit plus que la richesse comme but à atteindre et cela est source de vanité. La vie élégante pourrait être une manifestation directe de la lutte des riches contre les pauvres. Il fait ensuite remarquer que la noblesse pouvait s'offrir une vie élégante sur le plan matériel, mais que cela n'avait que peu d'écho sur le plan moral. En son temps, on pouvait dire : « Un homme devient riche : il est élégant ». Il continue ses hypothèses en faisant en fin de compte une sorte de description de l'état social. Il imagine avec délice les biens apportés par l'élégance dans l'agriculture ou l'industrie. Il fait entrer en scène Brummel, l'immense dandy, et le change un fat assez ridicule. En somme Balzac se met à fantasmer tout haut ce que lui inspire la vie élégante et la vie d'alors. Ma sa conclusion est sérieuse : le dandysme est une pose alors que la vie élégante « n'exclut ni la pensée ni la science ». Il pense à lui-même et aux amis qu'il retrouvait sur le perron du café Tortoni , les « Lions ».




Merci bien pour la vie, Sibylle Berg, traduit de l'allemand par Rose Labourie, Actes Sud, 352 p., 23 euro.

Même si l'histoire proprement dite est singulière, si l'auteur nous l'avait contée de manière plus ou moins réaliste, elle n'aurait eu qu'une valeur relative. Le destin de cet enfant pas comme les autres, qui devient orphelin et qui finit dans une famille d'accueil peut être émouvant, sans aucun doute. Mais il aura fallu le style, la composition tout à fait particulière de Sibylle Berg pour lui donner une dimension tout à fait différente. En effet, l'auteur a choisi une stratégie d'écriture qui n'appartient qu'à elle, qui consiste à placer le récit au sein d'une dimension légendaire, sans pourtant jamais truquer les événements et à métamorphoser les personnages. Jojo, c'est ainsi que se prénomme l'enfant, se sauve par sa voix et finit par trouver son identité. Cela aurait pu fournir le thème d'un sujet de roman larmoyant. Ici, tout au contraire, par la magie du récit, l'histoire prend toute son ampleur et son sens. Ce n'est plus l'histoire d'une enfance difficile, mais une épopée sans déités et sans héros, celle d'un être qui, en grandissant, prend la mesure de ses difficultés mais aussi de ses qualités. On se retrouve dans un bateau qui hisse les voiles pour une aventure merveilleuse. Au-delà des conventions du genre, au-delà également des conventions sociales et psychologiques. Et pourtant rien n'est absurde ni aberrant. La figure de Jojo est bouleversante et nous apparaît comme le paradigme de la monstruosité finalement vaincue et de la liberté conquise au prix de mille offenses. Voilà un livre qui sort de l'ordinaire. Sibylle Berg a imaginé une conception bien à elle de penser la littérature romanesque et avec un indéniable succès.




Physique de l'amour, Rémy de Gourmont, « Carnets », L'Herne, 160 p. , 7,50 euro.

Aujourd'hui, cet essai de Rémy de Gourmont (1858-1915) -, l'auteur des merveilleuses Promenades littéraires et des trois Livres des masques, illustrés par Félix Vallotton -, qui a paru en 1903, pourrait bien faire sourire. En effet, cette interprétation critique de la théorie de l'évolution des espèces de Darwin, suivie de comparaisons diverses entre l'homme et les animaux, a pu sembler des plus scandaleuses. Aujourd'hui, elle est largement dépassée. Mais il n'empêche que ces pages sont passionnantes et montrent un esprit désireux de dépasser certaines lignes de démarcation dans la science autant que dans la morale. Bien sûr, Gourmont a souhaité choquer son lecteur en montrant que l'être humain, sur le plan sexuel, n'est pas très différent de la chauve-souris ! Cela a d'ailleurs dû l'amuser en l'écrivant. Mais, cela étant dit, si l'on met de côté les connaissances scientifiques, il a voulu mettre en évidence de quelle manière l'homme appartient à la nature, plus qu'il ne voudrait le croire, ce qui devrait bouleverser notre relation au monde. C'est un pamphlet presque blasphématoire, car nous ne ressemblons plus au Créateur, mais aux insectes et aux mammifères. Sa lecture reste source de réflexions sur notre propre nature et aussi sur la manière dont nous la percevons.




Errance à l'os, Yves Mabin Chennevière, peintures de Rona Barrot, « Le legs prosodique », Obsidiane, 88 p., 14 euro.

C'est un continuum. La phrase se déroule comme un long rouleau, une sorte de kakémono de mots qui s'enchaînent dans une prosodie étrange. Ce n'est pas un monologue, mais une sorte de dialogue entre celui qui écrit et ce que son écriture lui renvoie, comme un miroir. Ces lignes sont saturées de pensées qui mêlent les sentiments, les affects, les interrogations et une forte dose de fantasmagorie. C'est la plus extrême conception du vers libre. Même si c'est une histoire intérieure que l'auteur nous révèle, elle demeure dans la sphère poète, pas seulement dans des termes techniques propres à ce genre, mais parce que l'écriture est assujettie à ce que la poésie peut faire et la prose plus difficilement. C'est ainsi que défilent les pensées, les sensations, les émotions, les impressions qui habitent le narrateur. Elles défilent dans une discontinuité apparente, mais ce n'est qu'un mouvement en spirale, une descente vertigineuse dans les tréfonds de ce que l'esprit ne sait que trop bien et s'efforce de se cacher et surtout de cacher à autrui. C'est un opéra puisant et douloureux, tragique mais sans que l'auteur ne donne l'impression de s'apitoyer sur son sort. Au contraire, il écrit en allant jusque là où cela fait le plus mal ! A le lire, on est fasciné par sa faconde si riche et ce rire dans la tourmente. Rien de nietzschéen dans ces vers tourmentés, plutôt une veine dantesque en fait, mais avec cette ironie et cette autodérision qui en fait la saveur amère mais douce aussi. Yves Mabin Chennevière est un écrivain qui a le courage d'écrire à rebours (j'allais dire : à rebrousse-poil, mais sans moquerie de ma part). Il se situe « hors jeu ». Mais alors il manie la langue avec force et, en même temps, avec quelque chose de fragile et d'indécis. C'est déroutant, mais c'est surtout prenant.




De gauche, jeune et méchant, chroniques, Zakhar Prilepine, traduit du russe par Marie-Hélène Corréard & Monique Slodzian, Editions de la Différence, 224 p., 21 euro.

Ce jeune écrivain russe a tout pour séduire. Pourquoi ? Parce qu'il s'ingénie à détruire les images toute faites qu'on se fait de la Russie. Le narrateur se pose en partisan du national-bolchevisme. Il n'est donc ni libéral, ni sympathisant de Poutine et de sa clique. Il rêve de la sublime Union soviétique, de ses grands dirigeants, mais aussi de ses poètes tapageurs, de ses artistes iconoclastes, de ses savants intrépides. Il rêve d'une société extraordinaire où tout était grandiose et fantastique. Il rêve d'un rêve collectif en marche. Il nous décrit ,de chapitre en chapitre, dans des récits amusants et très révélateurs ce qu'est devenue la Russie, qui joue sur toutes sorte d'ambiguïtés. Il nous montre ce qu'est vraiment ce pays avec un art du conte à la fois concis, précis, désarmant. Il se montre d'une virulence feutrée, met en avant les défauts plus ou moins cachés, de cette pseudo démocratie. Ce livre fait chaud au coeur à une époque où tout le monde est devenu anti-communiste, même une bonne partie des membres du PCF ! C'est un pamphlet conçu dans une perspective moderne, avec une nostalgie pour une période que Prilepine n'a jamais connue qu'en petite enfance ! Sans doute n'est-il pas assez conscient que Poutine cherche de rebâtir l'URSS sur de nouvelles bases (en s'appuyant sur l'Eglise orthodoxe et non sur Marx et Engels). Cette reconquête à pas de loup ou avec les crocs acérés, selon le situations, se réalise de manière systématique, avec force, ou avec ruse La Géorgie, dans la poche. Sébastopol dans la poche. L'Ukraine, peu à peu. Quant à la Biélorussie elle est acquise. Et après, président ou premier ministre à vie, il s'occupera de l'Asie. Mais qu'importe : au moins notre écrivain a eu le courage de chanter les louanges de Maïakovski, d'Essenine, de Trotski, de Pouchkine, de Gogol, en somme de tout ce que la Russie a pu produire de passionnant dans son histoire et peu importe si ces figures légendaires aient été communistes ou non. C'est un livre qu'on n'oubliera pas parce qu'il nous replonge dans l'histoire et la culture d'un monde en soi et pour soi, ni européen, ni asiatique - le monde russe.




Il n'est que de feu que de grand bois, Claire Fourier, La Différence, 192 p., 17 euro.

Ce roman n'a rien de novateur dans sa forme : c'est un roman épistolaire dans la plus pure tradition du genre. Mais Claire Fournier a imaginé une situation curieuse, la rencontre d'une historienne des arts décoratifs, qui rencontre un « homme des bois », au sens littéral -, un forestier. Il ne s'agit pas d'une histoire du genre de Lady Chatterley, mais d'un amour entre des personnes qui n'ont qu'un seul point en commun : l'amour d'un matériau. Leur relation épistolaire est aussi drôle que touchante ,car, évidemment, leurs différences de culture, de manière de sentir les choses, de sensibilité, engendrent un dialogue des plus singuliers. C'est ce qui fait la richesse de cet ouvrage. On est saisi par l'imagination de l'auteur, mais encore plus par ses expressions, ses tournures de phrases, ou encore sa capacité à véritablement imprimer noir sur blanc la personnalité contrastée de ces deux amants bizarres. Ce roman mérite d'être regardé avec intérêt parce qu'il montre qu'il est encore possible de fabriquer de la fiction avec des méthodes surannées. Il procure au lecteur un plaisir profond et le fait se passionner pour ces êtres qui s'attirent et qui, parfois, ne se comprennent plus. Espérons qu'il ne sera pas englouti par la marée de la rentrée littéraire qui est plus monstrueuse que jamais. Un tsunami !
Gérard-Georges Lemaire
17-09-2015
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