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actualités des expositions
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Samedi 29 février du 15h au 17h
Atelier créatif + goûter à Coutume (12€)
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MuséOthérapie, l’Art de se sentir bien !
Conférence Samedi 8 février à 15h :
« Art détox »
Estelle d’Almeida, chef de pr...
Ariane Loze - Une et la même
Fabien Tabur présente Buisson Ardent
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Jusqu’au 22 février 2020
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SOLO SHOW : Horizons
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[verso-hebdo]
18-04-2024
La chronique de Pierre Corcos À propos d'une collection d'art brut La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La chronique de Pierre Corcos |
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Après l'attentat, la résilience |
Dans la soirée du 13 novembre 2015, cinq attentats frappaient cruellement Paris (et un sixième avait lieu à Saint-Denis, aux abords du Stade de France), principalement dans le 11ème arrondissement, faisant quelques 130 morts (dont 90 au Bataclan) et 413 blessés... Ces attaques monstrueuses aux fusils d'assaut Kalachnikov, aux ceintures et gilets d'explosifs, furent revendiquées par l'organisation terroriste État islamique (Daech). Ces attentats du 13 novembre 2015 - les plus meurtriers commis en France depuis la Seconde Guerre mondiale - firent d'un coup basculer Paris dans une horreur traumatique. Trois ans plus tard, la plaie reste encore vive, ouverte et douloureuse dans les esprits, et ne permet sans doute pas encore qu'une oeuvre de fiction traite frontalement de cette tragédie collective.
Mais, si un réalisateur de cinéma évoque cet horrible attentat comme point de départ d'un film tendre et chaleureux sur l'adoption, l'entraide, s'il parvient à éclairer d'une douce lumière estivale les conséquences pathétiques de cette effroyable soirée d'automne, à suggérer également que le charme de Paris reste plus puissant que l'obscurantisme qui voulut l'anéantir, si enfin à travers une tragédie intime il met en scène une résilience individuelle qui peut se recevoir comme résilience collective, alors il aura transfiguré, sublimé, et peut-être contribué à sauver de l'horreur absurde cet épisode sanglant de l'histoire de Paris.
Avec Amanda (premier prix au Festival International du film de Tokyo), Mikhaël Hers a réussi à compenser par un surcroît d'humanité ouverte ce qui fut un déchaînement féroce de barbarie... David 24 ans (un Vincent Lacoste émouvant) et sa petite nièce, Amanda 7 ans (une lumineuse Isaure Multrier), ce duo d'enfants orphelins, meurtris par le deuil, vont peu à peu, avec toute leur vulnérabilité, leurs doutes, s'adopter mutuellement, et tenter de s'en sortir après la mort, dans l'attentat, de la jeune Sandrine, mère célibataire d'Amanda, et donc soeur de David... Pour les besoins vivifiants du film, l'attentat n'est pas commis en novembre mais au début de l'été, pas au Bataclan et dans les terrasses de café, mais dans un parc. Quelques images affreuses, dans un éclairage à la fois onirique et crépusculaire, suffisent à l'évoquer. Mais l'attentat va se dissoudre en filigrane pour laisser cette belle histoire d'adoption choisie se dérouler au premier plan. Cependant, les images qui se réfèrent aux quartiers réels de l'attentat, ou montrent des patrouilles de militaires, prouvent que le réalisateur et sa scénariste, Maud Ameline, tiennent à ancrer leur film dans la vérité de cette tragédie... Et quand on y repense, on peut tout à fait se dire que les protagonistes de cette histoire ont le type même de profil qu'exècrent les fanatiques intégristes. Les femmes sont libres : Sandrine était une prof d'anglais, indépendante et mère célibataire, et la propre mère de Sandrine et David, Alison, une Anglaise, a quitté son mari pour aller vivre en Angleterre. Quant au fin, doux et charmant David, qui élague des arbres dans les parcs et sifflote sur son vélo, il est l'antithèse absolue de ceux qui partirent rejoindre l'armée noire des séides de Daech. Tous les personnages du film, gracieux et légers comme des aquarelles, enchantent le spectateur.
On ose à peine imaginer ce qu'une production américaine basique aurait ici asséné comme situations stéréotypées et convenues à partir d'un pareil sujet ! Mikhaël Hers évite justement les scènes de pathos attendues, pratique la litote et l'ellipse, travaillant par courts plans-séquences impressionnistes, et déplaçant les affects des protagonistes à des moments inhabituels. Un procédé qui déstabilise le spectateur, et libère d'autant mieux son émotion. Ainsi la scène finale joue sur un malentendu (constat éploré d'une perte définitive ou probable défaite d'un joueur de tennis), et le sourire perçant les larmes de la petite Amanda n'en devient que plus bouleversant. Les gestes tendres des personnages sont aussi bien pensés.
L'autre grand personnage du film reste Paris, que n'arrêtent pas d'arpenter David et Amanda (le réalisateur reprendrait pleinement à son compte la phrase de Victor Hugo : « Une ville finit par être une personne »). Un Paris aussi mutin, lumineux, léger, enchanteur - tel que le filme Mikhaël Hers - que les bastions de Daech seraient lugubres et angoissants. Un Paris filmé à la bonne vitesse du vélo, où arrivent et partent (scènes se déroulant Gare de Lyon) des touristes - que David accueille pour les conduire dans leur location temporaire -, un Paris fluvial et de jardins publics, de terrasses de café (« Au cadran Voltaire »), de belles places, un Paris familier pour ceux qui l'aiment, mais aussi transfiguré par un soleil artiste. Le cinéma de Mikhaël Hers (cf. Ce sentiment de l'été, 2015) s'entend bien à faire se répondre l'atmosphère impalpable d'une ville et la brutale réalité d'un deuil. La ville devient alors, dans l'imaginaire, une figure enveloppante, réparatrice, maternante... D'autres scènes d'Amanda sont tournées à Londres - où David retrouve après 20 ans d'absence sa mère, Alison -, et c'est à nouveau une ville accueillante, libre, lumineuse, que l'on découvre en quelques images.
Le propos du film ne serait donc pas seulement la paternité soudaine, le travail du deuil, la résilience, mais aussi, à travers la devise parisienne « Fluctuat nec mergitur », une sereine méditation sur l'amplitude rédemptrice d'une grande ville que rien ne peut abattre.
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