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La chronique de Gérard-Georges Lemaire
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La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
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Klimt. Coffret l'essentiel, Valérie Mettais, Editions Hazan, 192 p. + un cahier, 29, 95 euro.

Avant de parler de Gustav Klimt, il convient de préciser un point d'importance, qui est l'objet d'une confusion historique qui a la vie dure. La Sécession viennoise, à l'imitation de l'Union des artistes figuratifs. Cette Sécession comptait dix-neuf artistes. allemande, à Berlin et à Munich à partir de 1892 fondée en 1897 par un groupe d'artistes et d'architectes, est avant tout une rupture avec les vieilles institutions académiques comme l'Association des Arts plastiques d'Autriche ou Kunstlerhaus. Elle a rassemblé des créateurs de styles bien différents : il y a des réalistes, des postimpressionnistes (comme Carl Moll) et des créateurs d'orientations multiples qui ne veulent plus subir le joug des vieilles écoles. Klimt, Koloman Moser, Alfred Roller, Leopold Bauer, les architectes Josef Maria Olbrich, Otto Wagner et Josef Hoffmann, le critique Hermann Bahr vont avoir l'idée de former un groupe sur des idées communes, plus radicales et proches de l'esprit de l'Art nouveau qui se propage dans toute l'Europe, mais avec ses spécificités propres. Cette aventure s'est développée pleinement après que Klimt et ses amis se soient faits exclure vertement de l'exposition annuelle. Ces idées novatrices vont se concrétiser par la construction di palais de la Sécession, conçu par Olbrich, sur le fronton duquel on peut lire : «  A chaque époque son art. A l'art sa liberté et la publication du premier numéro de la revue Ver sacrum, qui a paru jusqu'en 1903, date où sont créé par ailleurs la Wiener Werkstätte, officine qui a pour objectif de métamorphoser les arts décoratifs. En 1905, Klimt quitte la Sécession en proie à des dissensions. Gustav Klimt (1862-1918) demeure quasiment seul, Koloman Moser ayant abandonné la peinture. Fils d'un orfèvre de Bohème, il fréquente d'abord l'école des arts appliqués de Vienne de 1876 à 1883. Il devient l'élève de Ferdinand Laufberger, puis de Julius Victor Berger. Avec son frère Ernst, ils dessinent des portraits d'après photographies pour les vendre. IL fait ses débuts comme décorateur auprès du peintre Hans Markart, puis participe à la décoration de la cour du musée d'Histoire de l'art. Il adhère en 1880 à la Kunstlerhaus. Trois ans plus tard, il crée un atelier avec son frère Ernst et Franz Matsch. La première période la carrière de Klimt est marqué par un style encore assez académique, même s'il se fait remarquer pour ses indéniables qualités (comme pour l'escalier du musée d'Histoire de l'art ou encore l'entrée du Karolinum à Prague), qui lui valent la croix d'or du mérite en 1888. Peu après, il fait la connaissance de Schnitzler et de Hofmannsthal et découvre en 1895 les travaux de Libermann, de Klinger, de Böcklin, et de Rodin. Il amorce la rupture avec l'académisme en 1892. Il décore, entre autres choses, l'aula magna de l'université avec La Philosophie, La Médecine et La Jurisprudence. L'histoire de la Sécession va le faire entrer dans la seconde phase de sa création. L'une de ses plus belles réalisations, et aussi l'une de ses plus audacieuses est la frise de Beethoven achevée en 1913 dans la salle du palais de la Sécession. En 1904, il achève Le Cycle d'or (peinture ou mosaïque) pour la villa d'Adolphe Stoclet qui vient d'être édifiée par Josef Hoffmann à Bruxelles. Entre 1906 et 1908, il réalise l'une de ses toiles la plus célèbre, Le Baiser. Il se fait remarquer pour des portraits somptueux et sensuels (il ne que de songer au portrait d'Adèle Bloch-Bauer (deux versions). Il compose aussi des paysages remarquables, où il pousse très loin l'influence de la peinture française et celle du japonisme. L'oeuvre picturale de Klimt est considérable et se révèle l'une des plus admirables dans l'Europe du début du XXe siècle : il est un très grand novateur en utilisant surtout le langage du Jugenstil, d'une manière tout à fait personnelle. Ce magnifique volume permet la découverte de cette oeuvre éblouissante que la France amis tant de Grands textes de la beauté temps à reconnaître.




Les Grands textes de la beauté, commentés par Dominique Paquet, « essentiels en poche », IFM-Regard, 280 p., 9, 90 euro.

C'est une excellente idée d'anthologie, d'autant plus qu'aujourd'hui la notion de beauté a été battue en brèche et, de plus, on a fini par perdre ses fondements dans l'histoire de notre civilisation. L'auteur a divisé son ouvrage en plusieurs parties, ce qui peut sembler logique. Mais ce qui le paraît moins, c'est que dans la première figurent trois textes de Platon (ce qui paraît logique), mais aussi un de Paul Ardenne et un autre de Gilbert Lascault, ce qui est presque un pied de nez à la philosophie classique ! On ne trouvera d'ailleurs dans ce volume ni Kant, ni Hegel, encore moins les penseurs du Moyen Age et ceux de la Renaissance (je pense entre autres, à l'Académie néoplatonicienne de Florence). Enfin bref, il y a une sorte de mélange déroutant entre l'ancien et le moderne, d'autant plus que l'ancien est surtout représenté par Charles Baudelaire ! On rencontre, certes, des auteurs de qualité, comme Lévi-Stauss ou Pascal Ory, et quelques autres qui sont vraiment intéressants, mais on ne parvient pas à comprendre le sens du tout. Il aurait sans doute mieux valu laisser Platon de côté et de consacrer l'ouvrage qu'aux auteurs du XXe siècle et d'aujourd'hui. Je dois admettre qu'une partie est vraiment intéressante, celle qui concerne les canons de la beauté. C'est là un domaine qui a trait au goût et donc à l'histoire es styles et des sentiments dans une société ou une époque donnée. Cela sauve l'entreprise, car cela échappe aux préceptes de la philosophie et est néanmoins ce qui guide chaque générations dans ses choix, qu'ils soient vestimentaires ou artistiques, du haut en bas de la société. Cela étant dit, il existe plusieurs livres conçus de cette façon et encore disponibles en librairie. Mais je trouve dommage car on ne sait plus très bien comment on a considéré la beauté entre l'antiquité et le XIXe siècle. Quelques piqures de rappel ne seraient pas inutiles en ce domaine !




Journal 1944_1945, Anita Pittoni, traduit de l'italien par Marie Périer & Valérie Barranger, préface de Simone Volpato, Editions La Baconnière, 192 p., 20 euro.

Anita Pittoni (1901-1982) est la belle découverte littéraire de Samuel Brussell, qui nous fait découvrir un éditeur et un auteur de Trieste qui complète le puzzle culturel de cette ville devenue mythique par ses écrivains et ses peintres et qui a d'abord pris vie sous la plume de Claudio Magris. Il nous a déjà régalé récemment de la traduction de Confession téméraire. Elle a fréquenté de nombreux artistes dont Anton Guilio Bragaglia, Fortunato Depero, Enrico Prampolini, Leonor Fini, pour ne citer que quelques uns d'entre eux, mais aussi avec de grands architectes comme Gio Ponti. Elle s'est alors lancé dans la décoration et a connu un certain succès de son domaine en Italie. Elle a aussi réalisé des décors e théâtre et s'est aussi adonné à la peinture. Sans doute est-ce son aventure sentimentale avec Giani Stuparich, l'auteur de Trieste dans mes souvenirs (paru en français dans la collection « les derniers mots », Christian Bourgois éditeur) qui l'a amenée à s'intéresser cesse plus à la littérature, se mettant à écrire et puis à créer la maison d'édition Lo Zibaldone en 1949 alors que la ville est encore sous occupation anglaise après la brève occupation yougoslave. Elle ne s'est pas limité aux grands auteurs triestins (Svevo, Saba, Giotti, etc.), ni même aux auteurs contemporains. Ce Journal a de particulier d'aller d'octobre 1944 au mois d'août 1945, quelques mois après la libération de l'Italie et embrasse quasiment la dernière année de l'occupation allemande (Trieste a d'ailleurs été rattaché au IIIe Reich à partir de 1943). Il mêle sa vie intime et sa vie d'auteur et d'éditrice. Ce qui frappe et qui charme dans ces pages, c'est qu'elle mêle des poèmes, des lettres, des pensées intimes et des réflexions sur ceux qui l'entourent. Ce qui étonne, c'est qu'elle parle très peu de sa ville et de la guerre, qui n'est évoquée que très allusivement. Mais c'est peut-être, étant donné cette période, un moyen d'échapper à cette pesante réalité et de se concentrer sur elle-même pour s'interroger sur ce qu'elle est aussi et aussi estimer Laplace de ses proches. C'est un texte admirable, suivi de quelques articles plus anciens sur la création féminine et sur la couleur. A découvrir sans faute.




La Petite mort, Mary Gordon, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Mirèse Akar, Quai Voltaire, 398 p., 20, 60 euro.

Ce roman sort de l'ordinaire pour pas mal de raisons. Je vais commencer par parler de ses défauts, et puis je pourrai vous dire tout le bien que j'en pense. Il est un peu trop bavard, et l'auteur aurait eu tout à gagner à rendre son écriture plus tendue et plus dense. Mary Gordon a sacrifié à cette tendance des écrivains américains à étirer en longueur leurs narrations, sans doute par la volonté de composer des fictions volumineuses. Sans doute, les éditeurs y sont pour beaucoup. C'est regrettable, car l'histoire qu'elle a voulu nous relater n'est pas du tout dépourvue d'intérêt. Et de loin. Voici un exemple : lors d'un vernissage, un homme s'intéresse aux peintures de l'héroïne, Monica Szabo, qui est entrée dans la cinquante, jouit d'une réputation certaine mais modeste, donne des cours et s'occupe de ses deux filles, des jumelles, qui ont vint ans. Il l'invite à dîner dans un très beau restaurant. Puis il l'emmène chez lui et, en un rien de temps, ils en viennent aux jeux de mains et bien plus. Pourquoi pas ? Mais cet homme est un ancien membre d'Interpol (à quoi sert cette qualification qui fait songer à un mauvais roman d'espionnage) et qui désormais s'occupe de matières premières en gros, lui déclare tout son intérêt pour son art. Le mélange immédiat des genres me paraît un peu forcé. L'écrivain aurait se montrer plus inventive et moins directe dans la mise en place de cette relation. Ce n'est qu'après cette première nuit que Mary Gordon commence à construire leur relation et aussi à nous faire partager par le menu comment elle vit cette histoire amoureuse encore en pointillés. Puis ils commencent à parler de leur passé. Lui a vécu quinze ans avec une femme qui rêvait de devenir danseuse, elle, a épousé un certain Roger, qui a fini par partir avec une autre femme. Visiblement, l'homme est très attirée par sa conquête et lui fait comprendre qu'il aimerait partager quelque chose de sérieux avec lui. Elle lui évoque alors sa situation matérielle, pas facile et puis son atelier à New York, trop loin et situé dans un quartier mal famé. Leur personnalité se révèle au cours de ces conversations qui ont pour but de découvrir la nature de leur liaison, et petit à petit, les choses se mettent en place, deviennent plus complexes et subtiles. On commence surtout à se faire une idée consistante du peintre : elle possède une belle culture de l'art de la Renaissance et l'exploite dans son travail. Cet homme qui vient d'entrer tout d'un coup dans sa vie a réveillé son inspiration. Rien 'est simple entre deux êtres qui ont déjà un passé chargé. Elle refuse de vivre chez lui, mais elle veut bien qu'ils se retrouvent à New York. Cette expérience lui permet de méditer sur ce qu'elle est et aussi ce qu'elle compte entreprendre sur la toile. Cet amour si bizarre lui a donné un véritable coup de fouet au point d'aller à Milan pour voir un tableau de Mantegna à la pinacothèque de la Brera. Il existe dans ces pages un parallélisme compliqué entre cet élan créatif et cette attirance faite au début de méfiances et de réticences, malgré l'indéniable attraction. En dépit du réalisme parfois encombrant dont est lesté le récit, celui-ci ne cesse d'être plus intense et élaboré, faisant de cette femme un personnage vraiment passionnant. Donc, voici un livre qui malgré ses défauts, mérite le détour.




L'Année du singe, Patti Smith, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicole Richard, Gallimard, 190 p., 190 p., 18 euro.

Elle s'est fait connaître comme chanteuse, mais n'a jamais voulu conquérir une place d'étoile. Déjà sans doute mettait-elle plus en avant sa poésie que sa musique, même si celle-ci avait son charme et sa valeur. Depuis pas mal d'années déjà, elle s'est consacrée beaucoup à l'écriture, même si elle est remontée sur scène. Elle s'est vite affirmée comme un écrivain d'une réelle dimension. Elle ne s'est pas inscrite dans la lignée de la Beat Generation, même si elle a eu des liens avec plusieurs de ses grands protagonistes, en particulier Allen Ginsberg. Non, elle a choisi une voie bien à elle et qui frappe par son originalité. Disons qu'elle a voulu trouver une forme originale à l'autobiographie, à partir de notes prises dans ses carnets et aussi accompagnée de photographies des lieux et des sites qu'elle évoque dans ses pages. Et si elle évoque ses émotions, ses rencontres, un rapport singulier avec un écrivain disparu (dans ce livre, elle consacre une longue et belle digression sur Fernando Pessoa à l'occasion de la visite de son musée à Lisbonne (un endroit bien étrange, où il n'y a que ses lunettes, un minuscule calepin et la mythique malle où il rangeait ses manuscrits dont la plupart sont demeurés inédits de son vivant, tout cela dans un appartement qui n'a peut-être pas été le sien !). Mais on éprouve le même intérêt et on sent la même intelligence quand elle parle de sa chambre dans un petit hôtel du fin fond de l'Ouest américain baptisé « Dream Inn » ou d'un petit café perdu et sans qualité. Elle le don rare de savoir tirer de la moindre relation à des choses communes, le plus souvent dépourvus d'un intérêt intrinsèque, une réalité, un volume, une profondeur et la source de pensée. Dans ce volume, au fond, il ne passe rien de remarquable, à de rares exceptions près. Mais pourtant, sous sa plume, tout devient passionnant et vibrant, source de réflexion et de méditation. Elle ne recherche pas nécessairement la banalité ou l'indifférent, le vulgaire, la chose déclassée ou le lieu sans attrait. Non, elle donne vie et éclat à tout ce qu'elle approche au cours de ses pérégrinations. Elle donne ainsi une superbe leçon de littérature car c'est le regard et ensuite l'écriture qui le traduit qui mérite d'être consigné et mis en exergue. Cela ne fait aucun doute : c'est sans nul doute le plus beau « roman » que j'ai lu à la fin de l'an passé. Elle est passée maître dans cette faculté rare de passé de l'expérience la plus commune à une sorte de mythologie de l'instant vécu, qui n'a pas de prix et qui devient un unicum. Ses récits sont passionnants et le plus haut se confond avec le plus vernaculaire, dans une philosophie qui conjugue l'amour profane et l'amour spirituel, le presque rien et le tout qui devrait donner sens au monde. Elle fait sienne la formule célèbre « les sis more ». Mais pas dans le sens d'un dépouillement formel, mais au contraire dans une efflorescence des sensations et des relations entre les innombrables éléments de sa vie, qui s'est métamorphosée en une quête d'une vérité qui n'appartient qu'à elle et qui pourtant recèle la vérité de chacun de nous si nous savons observer ce qui nous entoure et nourrit notre connaissance. L'Année du singe ne doit pas échapper aux amateurs de la littérature moderne, souvent décevante. Patti Smith surclasse bon nombre de ceux qui envahissent nos libraires. Elle est à mes yeux l'auteur le plus fascinant de l'Amérique de notre temps, sans grands projets, sans grandes ambitions révolutionnaires, sans bruit ni fureur, mais avec une grâce et une subtilité qui sont rares.




La Famille du tigre ailé, Paula Fürstenberg, traduit de l'allemand par Stéphane Lux, Actes Sud, 256 p., 16, 99 euro.

Ce roman nous ramène en D.D.R. peu avant la chute du mur de Berlin et en R.F.A. et après cet événement qui transforme le destin de l'Allemagne. L'héroïne de cette fiction, Johanna, est née en Allemagne de l'Est en 1987. Son père s'est enfui de l'autre côté de cette frontière si difficile à franchir peu avant l'effondrement du régime communiste. Elle n'a jamais su les raisons de cette fuite et elle se met à la recherche de ce père énigmatique. Elle le recherche dans toute la ville puis devient conductrice de tramway. Un message de sa mère lui permet de retrouver sa trace et, avant de le rencontrer elle ne cesse d'évoquer les différences raisons possibles de cette escapade tardive alors que le socialisme était déjà bien ébranlé dans son pays natal. Etait-il recherché par la Stasi à cause de sa musique subversive ? Mystère. Quand elle parvient enfin à le contacter et le voir, elle n'est pas plus avancée. Il est absolument hermétique et, de plus, il souffre d'une grave maladie. Ce roman est un étrange mélange de réalisme très commun et d'un imaginaire singulier. C'est ce qui fait sa singularité et aussi ce qui peut le rendre séduisant. L'auteur s'inscrit indubitablement dans la lignée de cette nouvelle génération d'auteurs qui s'éloignent de plus en plus de la grande tradition littéraire héritée du XIXe siècle, tout en rejetant l'esprit aventureux des avant-gardistes. Mais je dois reconnaître que ce double jeu constant entre ce réalisme loin d'être magique et cette étrange obsession que véhicule son héroïne, qui est irréelle et prenante, Cette tentative toujours déçue de renouer les fils dupasse dans ce pays coupé en quatre, avant une partie dans le camp de l'Est et l'autre dans le camp de l'Ouest et qui, tout d'un coup est redevenu une entité complète et puissante sans pourtant vraiment parachever son unité (ce qui est toujours vrai aujourd'hui) ne tarde pas à se changer en une quête dédalique et placée à l'enseigne de ce déchirement. Au fond, Berlin, avec ses deux faces (je me souviens, deux ans après l'abattement du mur, on pouvait encore discerner deux villes complètement différentes, par l'architecture autant que par les voitures car, dans l'ancienne partie orientale, circulaient encore les Traban et les Skoda socialistes alors que de l'autre part, il n'y avait que des Opel et des BMW avec une démarcation fantomatique là où se dressait le fameux mur ! Ce qui me plaît dans l'ouvrage de Paula Fürstenberg, c'est qu'elle fait comprendre la nostalgie pour l'ancien temps et qu'elle l'a fait comprendre sans faire des discours politiques ou idéologiques. Elle n'a d'ailleurs pas la nostalgie de ce monde qu'elle n'a pas vraiment connu, mais elle fait comprendre qu'on puisse regrette un univers qui n'avait pas grand chose d'idyllique, mais qui avait son caractère, son style, sa particularité. Un pays a été effacé de la carte pour entrer dans un autre monde, plus rutilant et plus libre, mais qui a tenu à effacer avec soin tout ce passé si gênant. Ce n'était pas le Paradis, loin s'en faut, mais c'était une manière différente de reconstituer une ville sur les ruines de la capitale d'un empire qui n'a duré que trois lustres.




Monsieur Jadis, ou l'Ecole du soir, Antoine Blondin, « La petite vermillon », La Table Ronde, 272 p., 7, 30 euro.

Il s'agit ici du dernier livre publié par Antoine Blondin (1922-1991) (La Table Ronde l'avait fait sortir en 1970). Comme le titre semble le suggérer, il a une tournure autobiographique. Mais ce n'est le récit d'une vie, mais des fragments qui ont été ensuite mis bout à bout et, au fond, seul le style si caractéristique de l'auteur sert de véritable lien dans cette affaire. La première phrase nous met sur la voie : « Longtemps j'ai cru que je m'appelais Blondin, mais mon nom véritable est Jadis. » Un peu plus loin, il parle d'une histoire en pointillé. De toute évidence, la « confession » de quelque chose qui le raconte mais sans autre logique que l'esprit de l'auteur qui vagabonde dans ses souvenirs, le plus souvent à Paris, entre le quartier de Buci et le quai Voltaire - en somme, beaucoup sur la Rive Gauche. On retrouve parfaitement la manière d'écrire propre à Blondin, gouailleuse et goguenarde, populaire et idiosyncrasique. Mais il est moins facétieux que d'ordinaire, moins percutant. Il ne cherche pas un instant à qu'on le prenne trop au sérieux, mais tout ce passé est tout de même un poids, même s'il fait tout pour qu'on ne s'en aperçoive trop. Il est plus posé, plus prudent et son humour est un peu moins acide que dans ses précédents ouvrages. Bien sûr, on retrouve sa verve, son anarchisme congénital (non pas politique, mais existentiel). Et puis, on ressent une vague nostalgie qui affleure dans son récit chaotique. En tout cas, il ne pose à l'écrivain, mais d'un point de vue ironique. Il se représente sous la forme d'un homme sans trop de qualités qui fait son petit bonhomme de chemin entre des femmes et des amis, On s'amuse moins qu'autrefois, mais on sent poindre l'ombre d'un être qui s'est interrogé sur son sort. Il passe de café en café, de bar en bar, converse de choses graves ou non, court après des chimères, s'étonne de ce qu'il est et cache ce qui serait trop noir, trop mélancolique, trop triste sous la plume d'une sorte d'apache assagi. Blondin me fait souvenir de ma prime enfance (donc des années 1950), d'un univers révolu, celui du Paris où l'on avait un accent pointu et des expressions argotiques qu'on apprenait souvent dans les cours de récréation de l'école, si l'on ne provenait pas des arrondissements populaires de l'est. En définitive, le livre fait son effet si l'on fait partie de ces générations qui ont connu la capitale avant qu'elle ne devienne une ville qui a refoulé son bas peuple dans les banlieues.




Monsieur Palomar, Italo Calvino, traduit par Christophe Mileschi, « Folio », Gallimard, 192 p., 6, 90 euro.

Les Villes invisibles, Italo Calvino, traduit par Martin Rueff, « Folio », Gallimard, 224 p., 7, 50 euro.


Italo Calvino (1923-1985) tient une place à part au sein de la littérature italienne de la seconde moitié du XXe siècle. Si l'on fait exception de son premier ouvrage, Le Sentier des nids d'araignée, publié en 1947, écrit dans l'esprit du néoréalisme triomphant dans la culture de son pays, il n'a plus guère écrit de roman au sens strict du terme, mais des nouvelles ou alors des fictions qui trouvent leur cohérence dans le thème choisi. Monsieur Palomar, sorti de presse en 1983, est une succession de récits conçus dans une optique bien définie, mais abordant des sujets très divers et sans autre lien que la façon de les écrire. Quel rapport entre l'observation de la formation d'une vague sur une plage, ou la vie de seins féminins sur une autre plage, l'accouplement des tortues ou la description d'une terrasse où se trouve notre héros ? Aucun, sinon un certain état d'esprit dans la conception de ces récits minuscules. Il y fait preuve d'un sens de la description très minutieux, qui n'est pas sans rappeler certains traits du Nouveau Roman. Mais il est loin d'avoir imité les écrivains français qui ont oeuvré dans ce sens en France. Il a traité des thèmes disparates et curieux, parfois d'une grande banalité, d'autres fois plus intrigants, mais avec le même désir de se montrer quasiment comme un savant, tout en préservant une certaine fantaisie. Le plus concret et le plus imaginaire se donnent rendez-vous dans chacun des petits textes qui composent cet ouvrage. C'est toujours plaisant à lire et l'on ne peut qu'admirer le talent du styliste et la singularité de sa pensée. Les Ville invisibles (1972), est sans nul doute l'un de ses ouvrages qui est l'un des sommets de son art, et l'on ne peut s'empêcher de le rapprocher dans ce cas de Jorge Luis Borges. Là encore, il n'emploie pas les mêmes modes narratifs que le grand écrivain argentin. Il s'est plu à concevoir des villes fictives, édifiées selon des critères particuliers, tous différents, offrant à la pensée une multitude de représentation possible de cités qui ont été conçues dans des perspectives qui constituent une carte s'inscrivant dans des dimensions chaque fois nouvelles. Il les construit aussi selon des références mythologiques ou poétiques. Ce sont des paysages urbains oniriques, mais qui puisent leur substance et leur essence dans notre culture, ancienne ou moderne. C'est une oeuvre qu'on aura envie de relire plusieurs fois dans son existence car elle est une drogue pour notre imaginaire.




Quitter Psagot, Yonatan Berg, traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz, Les éditions de l'Antilope, 250 p., 22 euro.

L'objet de ce livre, au préalable, peut laisser le lecteur méfiant. Ne S'agirait-il pas d'un plaidoyer pour les colonies israéliennes implantées sur les territoires palestiniens après la guerre des Six Jours ? Le narrateur (qui devrait être l'auteur) a pris la question de telle sorte qu'il a su faire de l'histoire de sa jeunesse dans l'une des implantations se trouvant non loin de Ramallah. Il ne s'agit pas ici d'une analyse sociologique ou politique, ni d'un jugement explicité sur cette colonisation étrange au détriment des Palestiniens, mais bien plutôt de souvenir d'un lieu, les abords de la ville nouvelle de Psagot, Notre conteur est né dans une famille orthodoxe, mais pas de celles qui sont radicales et qui constituent la majorité qui sont venues s'installer sur ces collines. Il nous enseigne d'abord quelle est la topologie du lieu et puis nous montre comment il a vécu dans cette sorte de non-lieu. Il raconte son existence d'enfant et puis d'adolescent et, de ce fait même, celle des habitant de Psagot. Il est bien conscient que cette colonie de date récente est placée sous haute surveillance, mais ce n'est pas cela qu'il veut nous faire voir et toucher du doigt : il montre que les jours passent un peu comme n'importe où, mais peut-être plus en vase clos. Dans une sorte d'irréalité. Quasiment personne ne quitte cette ville, comme s'il s'agissait d'une île. Et c'est bien une île, où l'on peut vivre à peu près à sa guise, mais dont on ne quitte pas le rivage. S'il s'agit d'un appendice d'Israël, on a le sentiment que cette topographie fermée en est une sorte de tumeur. Petit à petit, l'auteur nous dévoile les us et manières, les endroits secrets, ceux à ne pas dépasser, l'illusion complète d'exister de ces habitants en dehors de tout et en dépit de tout. Psagot se suffit à elle-même, quelque soit la situation et son statut pour le moins bancal. On découvre grâce à lui un univers qui a toutes les apparences de la normalité, mais qui est une sorte d'abstraction traduite par un peuplement irrégulier. On n'y voit pas d'Arabes, qui pourtant l'encerclent et sont bien plus nombreux que ces colons, il n'y a pas de signes d'hostilité ni même d'attentats. Tout cet univers hors norme nous est dévoilé et nous le contemplons comme s'il allait de soi. En narrant les faits et gestes de son personnage (son alter ego) et tout ce qu'il ressent et apprend au fil des ans, il nous fait croire à l'illusion une légitimité totale que personne ne discute. Il est probable que dans l'avenir cette ville n'existera plus comme celles de la bande de Gaza. Mais là n'est pas la question : Psagot croît et prospère, mais il est possible qu'elle ne réalisera le rêve fou du Grand Israël. Ce livre nous apprend tant de choses, mais aussi nous fait découvrir l'un de ces enfants qui ont grandi dans un tel endroit et qui ont bientôt ressenti un sentiment étrange, presque un malaise tant leur vérité était hypothéquée par l'histoire toujours en mouvement.




Femmes aimées, entre peinture et poésie, collectif, Editions Hazan, 192 p., 29, 95 euro.

L'idée qui a présidé à la conception de ce livre est simple : des poèmes dédiées à la femme sont associées à des peintures représentant des sujets féminins (le plus souvent des artistes très connus). Pourquoi pas me direz-vous ? Mais l'ouvrage manque de réelle substance, même si des parties thématiques ont été imaginées. De plus, le rapprochement entre les textes poétiques et les reproductions d'oeuvres d'art ne présente souvent aucun lien ou sinon un lien trop général (par exemple, le Rubens accompagnant les vers de Marceline Desbordes-Valmose). C'est ainsi que « La Cuisson du pain » d'Emile Verhaeren est illustré par La Laitière de Johannes Vermeer ! Rémy de Gourmont a eu plus de chance pour sa « Ballade de la robe rouge «  car on découvre en face Portia de J. E. Millais, où le modèle porte une magnifique rouge cramoisi. Associer Arthur Rimbaud et Greuze me semble du plus haut comique. Quoi qu'il en soit, il conviendrait peut-être de prendre la chose de manière plus légère et de considérer le livre comme un hymne à la femme suggéré par l'écrit et par l'image. Alors on peut y voir l'idée d'un beau présent car, en le feuilletant sans entrer dans le détail, ce volume est assez séduisant. Les tableaux sont bien choisis et les textes sont en général d'excellents poèmes, qui vont de Dante Aligheri à Stéphane Mallarmé en passant par Baudelaire et Emily Dickinson. On regrettera sans doute que la question n'ait pas été traitée avec plus de soin et avec un peu plus d'audace et d'invention et n'ait pas non plus été élaboré sur des critères aussi peu originaux (la mère, l'amante, la fée, etc.). Mais cela peut être un joli cadeau à faire à une femme car la neutralité des sujets abordés ne saurait être embarrassant.




Songes et fables, un apprentissage, Emanuele Trevi, traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli, « un endroit où aller », Actes Sud, 368 p., 23 euro.

Je dois dire que la nouvelle génération d'écrivains italiens ne m'apporte que peu de satisfaction. La découverte de cet ouvrage d'Emanuele Trevi a été une révélation : j'ignorai tout, je l'avoie, de cet auteur. Dans cette fiction, il adopte une structure picaresque. Nous pénétrons dans l'univers du narrateur à partir du moment où il travaille dans un ciné club. Assez ignorant de l'univers des films, il fait son entrée dans cet univers immense par le son, les dialogues, en somme tous les bruits du film qui st projeté quand il se trouve dans la cabine de projection. L'action se déroule à la fin des années 1980. Il se lie d'amitié avec un certain Arturo, avec qui il fait de longue promenade dans Rome et avec qui il peut échanger des idées le sortant de sa solitude. Ces circumambulations dans la ville éternelle ne sont pas de simples ballades dans la ville éternelle. Ce sont autant d'initiations à ce qu'elle peut suggérer à nos deux camarades, qui deviennent des sortes d'aventurer de l'esprit, voyageant dans l'histoire et la culture d'un monde plus que deux fois millénaire. Leur guide principal est Pietro Metastasio (de son vrai nom Trapassi, son pseudonyme ayant été inventé du grec par un lettré nommé Gravina, fondateur de l'Accademia dell'Acardia), poète, dramaturge et librettiste prolixe qui est né via dei Capellari en 1698 : sa maison natale, où est apposée une plaque, est symboliquement leur point de départ pour toutes ces explorations qui prennent un tour presque magique. Il est omniprésent et le récit est souvent interrompu par des moments de son existence, en particulier à Vienne, où il a été le protégé de l'impératrice et où il est mort en 1782. La légende veut qu'enfant, il improvisait avec succès des poèmes devant les badauds. Ses qualités poétiques sont remarquées très tôt et il n'a pas tardé à trouver des protecteurs. Il écrit son premier épithalame en 1714. En 1722, le vice-roi d'Autruche lui commande une sérénade, mise en musique par Nicola Porpora pour l'impératrice Elisabeth Christine de Brunswick-Wolfenbüttel à l'occasion de son anniversaire. Plus qu'un guide, ce récit nous fait rencontrer des personnages d'autrefois, pas nécessairement liés à l'histoire romaine, comme Fernando Pessoa et Tarkovsky, omniprésent dans l'ouvrage, ou qui y tient une place un peu secrète : c'est le cas d'Amelia Rosselli, dont l'auteur esquisse une sorte de biographie. Le problème que pose le roman à un certain point, c'est qu'il devient long et trop prolixe. Les aurait pu être développé à l'infini. Mais il y a tout de même de quoi se régaler.




Sartre, un penseur pour le XXIe siècle, Annie Cohen-Solal, « Découvertes », Gallimard, 160 p., 19, 90 euro.

Nul ne l'ignore : Annie Cohen-Solal est une des meilleures spécialistes de Sartre. Mais réussir la conception d'un volume dans la série « Découvertes » est une gageure, d'autant plus que Sartre est à lui seul un continent qui englobe la philosophie, le roman, le théâtre, la politique, etc. Elle a su très bien expliquer comment il en est venu à l'écriture, qu'il a considérée comme un « mandat ». C'est une façon de faire un portrait de lui qui ne soit pas réducteur au-delà la pure et simple biographie. Bien sûr, elle nous relate sa jeunesse, son amitié pour Paul Nizan, son initiation aux grandes oeuvres de la philosophie qui accompagne les années passées à l'Ecole normale supérieure. Il adopte Husserl comme maître à penser (c'est Raymond Aron qui lui a fait découvrir) alors qu'il enseigne au Havre. Il rencontre Simone de Beauvoir et se rend en Allemagne au début des années 1930 pour se rendre compte de la nouvelle situation. Il se cherche encore et ce n'est qu'à la fin de cette décennie qu'il écrit Le Mur, puis La Nausée. Mais c'est la guerre, et il est employé à la météorologie. Quand il rentre à Paris en 1940, c'est l'occupation. Il Participe à un petit groupe de résistance en 1941 Baptisé « Socialisme et Liberté ». Un an plus tard, il écrit une pièce de théâtre, Les Mouches, inspirée par le mythe d'Oreste, qui est montée par Dullin. En 1944, Une autre pièce, Huis Clos, est montée au théâtre du Vieux Colombier. Il s'agit en fait de la traduction scénique de l'existentialisme qu'il théorisé dans L'Être et le néant. La triste et longue période de l'Occupation lui a permis de façonner sa pensée, et de s'imposer après la Libération comme le nouveau penseur français Mots, L'Idiot de la famille et Le Tintoret (un pur chef-d'oeuvre, qui n'est pas réuni en volume en France - pourquoi ?). Voici une remarquable étude pour pénétrer dans cet univers si labyrinthique en forme de patchwork mental et qui reflète route du PCF. En dépit de toute cette activité éditoriale et politique, Sartre n'en continu par moins par écrire dans tous les domaines qui le passionne, et il écrit des ouvrages admirables une époque où philosophie, littérature et engagement politique allaient de pair. Remplacent un développement narratif. Il obtient un tel succès qu'on a défini la jeunesse d'existentialiste ! Il fonde la revue Les Temps modernes, et devient en même un compagnon de comme L'Imaginaire, Les Mots, et surtout Tintoret, jamais réuni en volume en France




Médiéval contemporain - Pour une littérature connectée, Zrinka Stahuljak, Editions Macula, 96 p., 14 euro.

La question de savoir comment lire et interpréter la littérature du Moyen Age se pose avec évidence. Mais l'auteur semble croire que notre société a quelques difficultés, étant ce qu'elle est, ce qui n'est pas faux. Dommage qu'elle ait cru bon de développer ses idées en utilisant un jargon universitaire pesant et dépassé. Quant au concept de « littérature connecté », je dois avouer que je ne comprends pas ce qu'il signifie. Une archéologie ? Mais l'histoire littéraire n'est-elle pas en partie une archéologie ? La longue discussion sur les termes de « culture » et de « civilisation » qui met en avant la volonté des spécialistes français de placer tout le Moyen Age sous l'influence de la culture française et donc de sa littérature ne me paraît pas refléter la vérité dans cette matière. Les grands romans du cycle de la Table Ronde n'ont pas tous été écrits en français et l'histoire ne s'est pas écrite dans ces termes : le règne de Charles Magne a été à l'origine d'un art et d'une littérature spécifiquement français. Il est vrai que l'apparition de l' « amour courtois » a occulté d'autres formes d'amours (je pense que c'est un moyen de rende le passé récent mythologique à sa manière). La vie dans son ensemble n'était pas prise dans son ensemble, exception faite de Jules Michelet qui relève le problème. Les influences juives ou arabes, ont été minimisées ou mêmes effacées. Je n'irai pas plus loin dans la lecture et le commentaire de cet ouvrage qui repose sur un néologisme bouffon : la « médiévistique ». Curieux que les Editions Macula aient pu choisir ce titre qui enfonce bien des portes ouvertes et fait un procès qui n'est pas tout à fait absurde sur nos conceptions historiques, mais qui ont été révisées depuis un certain temps. L'Europe a été un creuset où circulaient des idées qui avait une seule langue au début : le latin. La montée en puissance des langues vulgaires, pour reprendre l'expression de Dante, a été un tournant fondamental dans cette affaire. La langue française a dominé longtemps comme langue diplomatique et même comme véhicule de la culture aristocratique de Rome à Berlin et de Vienne à Saint-Pétersbourg. Puis, peu à peu, elle a été remplacée par l'anglais qui s'est imposé définitivement à l'échelle planétaire après la dernière guerre.
Gérard-Georges Lemaire
21-01-2021
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