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Chroniques des lettres
Chronique de l’an IX (4)
Chronique de l’an IX
par Gérard-Georges Lemaire

En français dans le texte


Un autre Céline, Henri Gofard, Textuel


Les deux albums sous coffret consacrés à Louis-Ferdinand Céline présentés par Henri Godard sont passionnants à plus d’un titre. Le premier met en scène, par le texte autant que par les documents photographiques, quelquesunes des grandes thématiques de l’auteur du Voyage au bout de la nuit. Cela peut avoir affaire avec le Paris qu’il a dépeint avec une telle maestria dans Mort à crédit (un voyage halluciné dans la capitale qui dépasse tous les écrits surréalistes pour sa démesure, son onirisme, sa drôlerie, sa rapidité vertigineuse), avec la peinture (on y découvre son amour pour la peinture flamande et en particulier pour Brueghel l’Ancien), pour les arts de la scène (il a lui-même commis quelques chansons et l’on connaît son amour immodéré pour la danse et les danseuses), la guerre qu’il a vécu et qui a fait de lui un pacifiste convaincu, l’antisémitisme, qui est un aspect impossible à dissimuler de son caractère et aussi, hélas, de son oeuvre. En sorte que ces pages permettent d’approfondir l’image qu’on peut avoir de l’écrivain et de découvrir beaucoup de choses surprenantes à son sujet. Le second volume est constitué du facsimilé de deux cahiers rédigés pendant sa captivité à Copenhague à partir de décembre 1945. Il y a récapitulé tous les événements qu’il a vécus depuis le bombardement de Montmartre le 4 avril 1944. Plus qu’un journal, c’est le brouillon d’un livre que nous tenons entre les mains. Enfin, ce même album renferme la brève correspondance avec la pianiste Lucienne Delforge qui a été sa maîtresse en 1935. Ces textes et ces images ne sont pas destinés aux seuls inconditionnels de Céline : elles peuvent servir d’utile introduction à une initiation à sa vie et à son oeuvre sulfureuse.


Baron Corvo, l’exilé
de Venise,
Michel Bulteau, «Les infréquentables»,
Editions du Rocher






Michel Bulteau nous offre, plus qu’une biographie de l’intrigant écrivain qui se faisait passer pour le baron Corvo, Frederick Rolfe. Nous avons affaire à un mythomane, cela ne fait aucun doute, mais aussi à un écrivain de talent et un homme qui a eu des ressources dans plusieurs domaines, en particulier la peinture et la photographie. Son drame ? D’être un excentrique (dans une mesure telle que même ses compatriotes anglais l’acceptent avec difficulté !) et aussi d’être homosexuel (genre également répandu dans le monde anglo-saxon, mais pas nécessairement prisé en public, comme l’a démontré la déplorable affaire Oscar Wilde). Enfin, il souffrait d’une tendance à la paranoïa, qui lui fit faire des choses dont il a eu à subir les conséquences. En dépit de tout, ce faux baron Corvo a été un écrivain de grand talent, qui nous a laissé en héritage des livres superbes comme Hafrien VII et Don Tarquinio. Nous le suivons dans ses bizarres tribulations, du pays de Galles à Venise, où il fut gondolier et connut souvent l’extrême misère. Le récit de Bulteau nous fait aimer ce personnage difficile à cerner et nous introduit à son oeuvre avec discernement. En somme, il a fait un livre qui remplit pleinement son office.

Perla, Frédéric Brun, Stock



Perla de Frédéric Brun est un livre particulièrement émouvant puisqu’il parle du convoi 77, le dernier train envoyé au camp d’Auschwitz le 31 juillet 1944. Le récit qu’il construit autour de cet événement est bien sûr prenant et dépeint avec précision cet univers mortifère. Mais on aurait aimé que l’auteur ait pu aller plus loin dans son récit et qu’il ait soustrait au système concentrationnaire de plus amples réflexions qui dépassent de loin la simple morale et la simple humanité. Cela n’en reste pas moins un beau livre écrit avec intelligence et pudeur. J’attends toujours un livre qui ne relate pas ce qui s’est passé là-bas et toutes les souffrances des êtres qui y ont été conduits, mais l’horreur pure de la pure machine de destruction inventée par les nazis.


Georges Bataille,
la fascination du mal,
Pascal Louvrier, Editions du Rocher


Le livre de Louvrier sur Bataille n’est pas à proprement parler une biographie. C’est plutôt un portrait, brossé à larges traits, parfois à la hussarde, pas toujours précis, pas toujours judicieux. Il n’en demeure pas moins des informations intéressantes sur sa jeunesse, sa relation à son père qu’on aurait aimé plus détaillée, et à sa mère (là, il aurait fallu que l’auteur fasse l’effort d’en dire plus). Dommage, car le jeu en valait la chandelle. Mais l’auteur a préféré se mettre en avant et « faire de la littérature », pas très bonne le plus souvent (que penser des comparaisons avec Richard Brautigan : on est proche du canular). Disons que pour quelqu’un qui ne connaît pas grand chose de l’auteur de Madame Edwarda, c’est un moyen de découvrir son univers. Mais rien de plus.
Ode pour hâter la venue
du printemps,
Jean Ristat, préface d’Omar Berrada,
«Poésie», Gallimard


Le petit volume était attendu, espéré depuis longtemps : Jean Ristat vient de faire son entrée dans la collection « Poésie » de Gallimard. Ce n’est que justice puisqu’il publie sa poésie dans cette maison d’édition depuis 1978. Ce volume contient l’Ode pour hâter la venue du printemps et d’autres textes dont le superbe Tombeau de Monsieur Aragon où l’auteur est capable de confondre étroitement un formalisme étrange (fait de pastiches et de jeux sur les règles poétiques) et une haute charge de sentiments. Ce texte est bouleversant et d’une beauté qui n’est ni antique, ni moderne (ou les deux à la fois). Ce qui frappe chez Jean Ristat, c’est sa faculté d’utiliser de nombreux registres, en particulier celui de l’humour le plus décapant, comme par exemple ces vers consacrés aux palmiers dans le Parlement d’amour où il est aussi question (sur un tout autre registre) de l’artiste Gianni Burattoni… On aurait même souhaité ce choix un peu plus important, mais on ne saurait bouder son plaisir…
Publicité, Bernard Heidsieck, Aspect
(avec CD)


Bernard Heidsieck vient de publier Publicité, (passe-partout n°28) un texte poétique qu’il a lu pour la première fois en 1979. Ce texte est assez différent de tous ceux que nous connaissons de lui non à cause de sa construction, mais de son sujet : tous les textes employés ici sont tirés d’encarts publicitaires de caractère politique publiés dans les pages du Monde en 1977 et en 1978. Le décalage introduit par le choix qu’il a pu faire des passages et la mise en relation des deux « colonnes sonores » parallèles est des plus surprenants, parfois drôles, parfois tragiques, toujours insolites, comme si la réalité d’une époque était devenu par son art la mise en scène d’une pièce avec plusieurs voix et plusieurs choeurs, un champ polyphonique où l’univers se donne à entendre d’une manière qui en révèle les contradictions majeures. C’est toujours une joie d’écouter Heidsieck mais aussi de le lire car il a inventé une forme de poésie qui a ce magnifique don d’ubiquité.
L’Italie la nuit,
Jean Védrines, Fayard


Jean Védrines a produit un beau et fort roman qu’il a baptisé L’Italie la nuit. Ce n’est pas une histoire au sens propre du terme, même si l’on y croise de nombreux personnages et si le narrateur est un émigré qui retrouve sa terre natale. Non, s’il fallait parler d’histoire ce serait plus celle de Foggia, de sa région et, plus généralement des Pouilles, une région méridionale qui semble s’être absentée de l’histoire de la Nation et de l’histoire tout court (qui parfois frappe ces hommes et ces femmes et puis les oublie tout à fait), comme si l’on y vivait dans une étrange parenthèse. Le monde qu’il dépeint n’est pas mythologique. Ce n’est pas non plus une vision caricaturale de ce microcosme où abondent des figures absurdes et drolatiques : même si l’humour est souvent une clef de lecture majeure, il ne compose pas une fresque à l’acide. Il nous fait pénétrer dans un univers qui est fascinant pour tout ce qu’il possède de contradictoire et de grotesque, de superbe et de profondément triste.Ce roman est pénétrant et se lit avec ravissement.
Mes petites Marquises,
Jean-Claude Hauc, illustrations de
Daniel Dezeuze, RESzone


Avec Mes petites Marquises, Jean- Claude Hauc a réalisé une charmante pochade libertine Ce sont de courtes proses rimées (voilà une forme originale - chaque phrase en est tributaire), ce qui donne à son récit une forme singulière d’humour pince sans rire. C’est un joli exercice de style dans le genre leste mais toujours avec la plus haute exigence d’écriture. Ces pages sont illustrées (assez paradoxalement) par les papillons de Daniel Dezeuze : faudrait- il y voir quelque message caché ?
L’Inconnu d’Aix, Alexandre Glikine, Editions de la Différence

Le premier roman d’Alexandre Glikine n’est pas un travail indifférent. Il frappe par son originalité et il séduit par son sujet. Qu’on en juge : le narrateur découvre l’enregistrement d’une symphonie composée par un musicien inconnu du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Miroglio. Ce morceau musical lui inspire des pensées et puis des impressions chromatiques. Et puis, à force de s’interroger sur ce musicien et sur son époque, il finit par s’introduire dans une étrange relation d’« amour » (le terme est volontairement ambigu) où la musique tient une place prédominante dans la constitution des affects et des sentiments. Il y a bien de petits reproches à adresser à l’auteur, mais son roman mérite d’être apprécié à sa juste valeur.
La Poignée de porte, Bertrand Gallimard Flavigny, Séguier
Le nouveau livre de Bertrand Gallimard Flavigny, La Poignée de porte, n’est pas un roman, ni même un recueil de nouvelles, dans le sens traditionnel.–Ce sont des récits qui fonctionnent comme des poupées russes. Chaque histoire est marquée par une rencontre, à la faveur d’un voyage par exemple, et un léger déplacement du sens (c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a parlé d’histoires extraordinaires pour plusieurs d’entre elles). En somme, c’est le petit grain de sable qui introduit une bizarrerie (souvent légère) dans la réalité du narrateur qui donne lieu à ces récits qui se déroulent aussi bien dans notre bonne vieille capitale. Ce qui frappe dans ces pages, c’est la subtilité de ces récits qui ne sont pas placés à l’enseigne de l’étrangeté mais plutôt d’un infime déplacement de sens qui change tout. Cette porte littéraire, il faut la pousser, c’est évident pour découvrir un bel univers narratif.
On dirait une ville, Françoise Collin, Des Femmes

Le recueil de caractère poétique de Françoise Collin, qui s’intitule On dirait une ville peut être regardé à la fois comme un journal de bord et comme un journal intime. Mais Françoise Collin ne se montre jamais impudique : elle procède par notations allusives et récits elliptiques. Ce qui fait la richesse de l’ouvrage c’est que l’auteur ne s’enferme jamais dans une formule : on passe de la forme poétique au récit sans que cela ne crée de trouble ou de gêne. Et c’est même ce qui fait le charme de ce volume où ses souvenirs d’escapades parisiennes se mêlent à des récits marqués par l’étrangeté. Et des pages transposent des moments d’intériorité avec beaucoup de finesse, de sensibilité et d’intelligence
Tribus modernes, Jerôme Baccelli, Editions du Rocher

Pour un premier roman, il faut reconnaître que les Tribus modernes de Jerôme Baccelli retiennent l’attention. C’est un texte écrit de façon elliptique très originale et que la vision qu’il nous offre des Etats-Unis, de leur histoire, de leur culture, de ses non-dits est tout à fait pertinente. Mais l’aspect métaphorique de notre modernité est un peu rapide et systématique. L’idée de construire la fiction avec des chapitres très courts est efficace, mais force l’au
Patrick Modiano, Nadia Butaud, Textuel /Culturesfrance éditions

Les Editions Textuels en collaboration avec Culturesfrance vient de lancer une nouvelle collection de monographies d’écrivains auxquelles est joint un DVD. Le premier titre est consacré à Patrick Modiano. L’ouvrage se compose d’une courte monographie où les principaux thèmes de l’écrivain sont examinés, suivie d’une anthologie tirés de ses principaux romans. Le DVD permet de découvrir la « Radioscopie », la célèbre émission de Jacques Chancel où l’auteur a participé à ses débuts. Il faut reconnaître que c’est très bien fait et que l’essai de Nadia Butaud éclaire l’oeuvre de Modiano avec beaucoup de bonheur.
N.d.T.
Des hommes et des femmes, Ivy Compton-Burnett, traduit par J.-Robert Vidal, «L’imaginaire», Gallimard Des hommes et des femmes d’Ivy Compton-Burnett vient d’être réédité dans la collection « L’imaginaire ». C’est un livre vraiment étrange qui est fondé sur les fantasmes d’une mère qui n’a autre idée en tête que de modeler le destin de ses enfants. Mais, à mes yeux, le plus important réside d’abord dans la conception de l’écriture de cette fiction : l’auteur utilise presque exclusivement le dialogue, si bien que nous découvrons les différents personnages et les intrigues qui s’y attachent par le biais de ce que les uns et les autres en racontent. L’effet est surprenant parce qu’il n’existe plus ici aucun des codes régissant le roman à cette époque. Dans une certaine mesure, Ivy Compton-Burnett peut être mise en parallèle avec Gertrude Stein, même si son style n’est pas expérimental et si ses récits se déroulent surtout pendant la période edwardienne. C’est vraiment un travail qui fait aussi songer à Nathalie Sarraute. Mais ce n’est pas qu’un précurseur : c’est aussi un écrivain capable de mettre en scène une histoire en fin de compte terrible avec la légèreté d’une conversation de salon !
Murmures d’un vieillard, Gregor von Rezzori, traduit par Jacques Lajarrige, Editions du Rocher

Gregor von Rezzori, que Gérard- Julien Salvy avait contribué à faire bien connaître en France quand il avait sa belle maison d’édition, a quitté ce monde il y a quelques années. Avant de partir, il a laissé un livre de souvenirs, Mémoires d’un vieillard. Il l’a écrit quand il a atteint ses quatre-vingts ans. Il a choisi deux de ses grands amis, qui sont venus le visiter dans sa demeure du Val d’Arno, l’écrivain Bruce Chatwin et le photographe Ugo Mulas. A son habiture, Rezzori digresse : il n’y a aucun plan dans son récit et on le suit dans sa pensée, au gré de ses réminiscences, qui nous entraînent dans la Roumanie de Ceaucescu ou dans la Bucovine austro-hongroise de son enfance. Rezzori, comme Canetti, est l’un de ces êtres qui nous font songer avec nostalgie à l’empire de François-Joseph Ier puisqu’il en furent les sujets. Et comme Canetti, il est devenu l’un des grands mémorialistes du XXe siècle avec cette manière inimitable de laisser la plume aller selon les caprices de son esprit qui rêve à un moment du passé qui, à son tour, lui rappelle d’autres circonstances en d’autres lieux et d’autres temps. E cosi via. C’est superbe et cela nous apprend en plus ce que ça signifie d’être européen – avoir une culture européenne.
Bourlinguer
Mimmo Judice, l’errance du regard, textes de Francine Prose, Alexandra Mauro, Robera Valtora, Actes Sud Mimmo Judice est l’un des photographes italiens les plus connus. Ce qui caractérise son travail est de s’attacher à restituer de l’Italie une vision faite de contrastes forts : s’il s’intéresse autant aux vestiges laissés par l’histoire et les différentes cultures qui se sont succédées, qui en font un des pays dont la culture est la plus riche, intense et attachante, il s’intéresse tout autant aux signes de la modernité. En effet, il ne peut envisager un aspect sans l’autre. On retrouve chez lui une attitude qui était caractéristique de la littérature de Carlo Emilio Gadda qui mettait l’accent sur une Italie peu touristique, celle de l’industrialisation et des travaux d’art. Mimmo Giudice n’hésite pas à mettre en lumière ce monde laborieux. Sans doute ne fait-il pas l’apologie des technologie les plus avancées et demeure-t-il dans un esprit hérité en large partie du Nouveau Réalisme. Mais il démontre que le pittoresque a la faculté de naître de lieux et de paysages qui n’ont rien de particulièrement remarquable du point de vue monumental. C’est donc en plongeant dans la vérité du quotidien qu’il réussit à rendre une rue sans qualité aussi belle que des ruines romaines.
Buts, Pierre Schwartz, Hervé Le Goff, Editions Ville ouverte

Mes pas m’ont conduit dans une petite galerie, Les Douches, sise 5 rue Legouvé dans le dixième arrondissement de Paris. J’y ai découvert, sur les Buts, Pierre Schwartz, Hervé Le Goff, Editions Ville ouverte. recommandations de mon vieil ami François Lagarde, le travail photographique de Pierre Schwartz. Son idée est très simple et particulièrement efficace : il a photographié de par le monde, de Buenos Aires au Mexique, de Cortone à Karthoum, de Bouillon en Belgique à Sarajevo des buts de terrains de football. Il prend toujours son sujet dans les mêmes conditions matérielles : le but est cadré frontalement de telle sorte que le paysage qui se trouve derrière soit bien visible et révélateur d’une réalité sociale, économique et humaine. Idée simpliste me direz-vous. En fin de compte, le résultat est déconcertant puisque la situation de ces buts révèle la réalité d’une ville ou d’un pays. Ces paysages avec ces symboles de la culture sportive qui s’est imposée dans tous les continents constituent un curieux déchiffrage de réalités qui valent mieux que de très longs discours.
Capucine à Valence, Jean-Maurice Monteroy, «La fantaisie du voyageur», Editions du Rocher

Jean-Maurice de Monteroy nous entraîne à Valence pour en faire une visite originale. Il choisit comme fil conducteur non pas un vulgaire guide, mais un poète du début du XIVe siècle, Ausias March. Ensuite, il présente son périple urbain comme une rencontre avec un ami peintre, qui va lui servir de cicerone. Celui-ci lui donne la clef pour comprendre la géographie de cette cité : « Car tu vois que Valence ressemble aux jeux de construction. Tout est à votre mesure, tout exactement pour soi, un par un. Dans le XVe siècle, c’est la même règle qu’au début du XXe : les balcons en petits jardins, - pleins de fleurs qui s’écroulent, avec les couleurs. Les couleurs, tu les vois plus brunes dans la vieille ville, ou plus ocres, ou rouges, parce qu’il s’agit du souvenir de la pierre, mais le principe est déjà là ». Ces déambulations littéraires et esthétiques sont passionnantes et nous conduisent jusqu’à la cathédrale Santa Maria où se trouve le tableau de Goya, El condanado.

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mis en ligne le 10/12/2008
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