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Chroniques des lettres
Chronique de l’an X (1)
Chronique de l'an X (1)
par Gérard-Georges Lemaire

Mythologies anciennes
LL’Empire des conquérants, Cyril Aldred, Paul Baquet, Christiane Deroche-Noblecourt, Jean Leclant, Hans Wolfgang Müller, Gallimard.

Grèce archaïque, Jean Charbonneaux, Roland Martin, François Villard, Gallimard.

Les Etrusques et l’Italie avant Rome, Ranuccio Bianchi Bandinelli & Antonio Guiliano, Gallimard.




Les éditions Gallimard ont décidé de rééditer la totalité des volumes de la célèbre collection « L’univers des formes » créée par André Malraux. Le Nouvel Empire, qui est décrit en détail dans l’Empire des conquérants représente l’âge d’or de l’art égyptien. C’est la période qui a donné le le temple de Ramsès II à Abou Simbel, le temple de Karnac, le temple funéraire de la reine Hatchepsout, les colosses de Memmon, le temple d’Aménophis III, et aussi l’incroyable crise religieuse menée par Aménophis IV qui se rebaptise Akhenaton : il a instauré le monothéisme et suscité un art nouveau, moins stéréotypé, plus réaliste. Son influence se traduit dans les objets retrouvés dans la chambre mortuaire de Toutankhamon. L’art égyptien, voué à l’immobilité de la vie éternelle, n’a en fait jamais cessé d’évoluer.

La Grèce antique pose le problème de la définition d’une culture sous une forme élaborée selon des critères lui appartenant en propre, la distinguant de manière radicale de n’importe autre culture. Les traits distinctifs de la peinture de vase sont déjà définis au VIIe siècle avant notre ère, comme on le voit sur les pièces dites de Macmillan (vers 640-630) : ce sont les dignes ancêtres de tout ce qui va suivre. Bien sûr, selon leurs origines respectives, ces prototypes connaissent des évolutions diverses.

Mais ils n’en demeurent pas moins des matrices stylistiques qu’on retrouve pendant l’âge classique. Si les Grecs ont créé un art marqué par une grande unité formelle, il n’en est pas de même chez les Étrusques. On peut même s’interroger sur l’hétérogénéité des formes qui sont apparues pendant une même époque : qui pourrait croire en effet que la superbe Chimère de bronze d’Arezzo (580-560) a été produite au même moment que les vases et cratères de Lipari ? Du plus subtil au plus raffiné, l’art étrusque surprend. Même quand il imite au plus près l’art grec, il ne parvient pas à la même excellence, sauf dans le cratère dit des Argonautes (vers 300-275). Mais les peintures sur vase d’Orvieto présentent de telles maladresses qu’ils insinuent le doute à côté de pures merveilles comme les objets trouvés dans la tombe Barberini à Palestrina…


Genèse, traduite par Emile Osty, Seuil. Apocalypse de saint Jean, traduite par Emile Osty, Seuil.

De la Bible publiée par leurs soins en 1973, les éditions du Seuil ont tiré de très beaux volumes illustrés de manuscrits médiévaux. Pour ces deux titres, elles sont allées puiser dans les collections de la Bibliothèque nationale de France. Ce n’est pas très « scientifique », mais le résultat est assez beau. On peut ainsi se figurer ce que les ecclésiastiques d’autrefois pouvait éprouver quand ils lisaient les textes religieux dans les églises ou les monastères – enfin, une certaine idée

De Bruegel à Rubens, Desmond Shawe-Taylor & Jennifer Scott, Actes Sud

Ce volume reproduit 51 oeuvres flamandes appartenant aux collections de sa très gracieuse majesté britannique. D’une richesse extraordinaire, elle contient de nombreux portraits d’hommes en noir, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, d’après Rogier van der Weyden, Philippe le Beau, peint par un inconnu, Charles Quint, par un inconnu, le Portrait d’homme de Hans Memling, Erasme par Quentin Metsys, Peter Gillis par Van Dyck, sans parler des portraits de Rubens. Elle renferme aussi des tableaux étonnants comme le Jonas sous son ricin par Marten van Hienskerck ou les ruines pastorales de Rubens ou encore le Cabinet d’un collectionneur de Frans II Francken où, sur la gauche, on distingue deux personnages à la tête d’âne qui brisent et renversent instruments de musiques, livres, statuettes, palettes avec de grosses masses alors qu’au loin des combats se déroulent devant l’entrée d’une forteresse. The Royal British Collection est l’une des plus belles qui soient et ce que nous en découvrons est inestimable.

Venice, édité par Martin Schwander, Fondation Beyeler.


Venise a été livrée aux écrivains depuis longtemps, les siens d’abord, Goldoni, Baffo et Casanova, et puis les autres, Henri de Régnier, Thomas Mann, Morand, Marinetti, Byron et Gautier. Les historiens d’art ou les théoriciens de l’architecture l’ont aussi transfigurée – il n’est que de songer à John Ruskin et à ses Pierres de Venise. L’ambition de cette exposition (et donc de ce beau catalogue) est de montrer comment Venise est devenue un objet de fascination de la part des peintres. Tout a commencé avec les artistes vénitiens, Canaletto et Guardi qui, inlassablement, ont exalté la splendeur de la cité avec la précision d’un cartographe, soucieux d’en conserver une image fastueuse alors que s’amorce le déclin de la Sérénissime République. Puis ce sont des peintres étrangers qui la célèbrent. A commencer par Turner qui la recouvre de brumes pastels et le plus souvent dorées, la percevant comme un pur rêve pictural. Puis vint Whistler, qui en fit un royaume enchanté et nocturne avec ses barques noires s’enfonçant dans l‘obscurité d’un crépuscule rougeoyant. Suivirent John Singer Sargent et Anders Zorn. Par ailleurs, Venise fut la proie de prédilection de l’École des Batignolles : Manet, Monet, Renoir. Mais quand on pense à cette ville figée dans son passé somptueux, le nom d’Odilon Redon ne vient pas forcément à l’esprit. Et pourtant, il a exécuté quelques-unes des plus belles vedute de la lagune avec des toiles monochromes bleues ou roses. Enfin, on n’oubliera pas Paul Signac, dont le rigide système de composition dévoile la plus fantasque des interprétations de cette affabulation nautique.

Les deux cents plus beaux dessins du monde, Jean-Luc Chalumeau, Chêne.


Après avoir capturé en un seul volume les 200 plus beaux tableaux du Monde (Chêne, 2007), Jean-Luc Chalumeau remonte à nouveau le cours du temps de l’art occidental pour arriver jusqu’à notre temps avec les dessins. Cet imposant album réserve bien des surprises. Il débute avec des superbes craies de Lorenzo de Monaco représentant les Trois Rois Mages à la dominante rouge, se poursuit aux Figures de carrousel de Sassetta avant d’entrer dans le monde enchanté de la Haute Renaissance avec Pisanello, Uccello, Van der Weyden, Fra Angelico, Lippi, Mantegna, etc. Cette période bénie de l’histoire de l’art occupe un bon tiers des pages. De la période maniériste et baroque, il a retenu, entre autres, des oeuvres du Parmesan, de Carrache, de Spranger. Rubens s’arroge ensuite la part de lion, comme Rembrandt. Van Dyck et Vélasquez sont moins bien traités. Et c’est ainsi qu’avec le souci d’adhérer à l’histoire de l’art admise par le plus grand nombre et le désir d’affirmer des choix personnels (une telle entreprise ne peut être frappée que d’idiosyncrasie !), Jean-Luc Chalumeau n’a oublié ni Hugo ni Decamps. Pour le XXe siècle, il rend hommage à Klimt, Schiele et Kubin. En sorte qu’il a introduit au sein de cet exercice très délicat du goût des intensités originales des origines à nos jours.

Grandeurs et misères de la modernité
Modigliani, la vita per immagini, Anna Marceddu, Società Editrice L’Aperta.
La photographe Anna Marceddu a eu l’idée de retracer l’existence non par les mots mais par l’image. C’est ainsi qu’elle nous entraîne dans différents lieux de l’existence du célèbre peintre toscan, de Livourne à Paris en passant par Iglesias. Sarde d’origine, elle a surtout voulu mettre l’accent sur la relation de ce dernier avec sa terre natale. Il ne s’agit pas ici d’un simple reportage, mais d’une vision d’un ancrage familial et puis existentiel dans des lieux que le cliché restitue grâce à son éloquence propre. Rien de très rhétorique dans cet album qui est une manière d’appréhender un destin sans jamais montrer l’apparence physique du héros de cette enquête si distancée et pourtant passionnée.

Lee Miller, Mark Haworth-Booth, Hazan Musée du Jeu de paume.



Man Ray a aimé la fixer sur la pellicule. Mais il n’a pas été le seul à la fin des années 20 : Edward Steichen et Arnold Genthe l’ont aussi fait. Tous ces portraits donnent une idée assez différente de cette femme magnifique mais impossible à cerner. Encore en apprentissage à Paris auprès de Man Ray elle est aussi bien son assistante que son modèle. Quand elle fait ses débuts comme photographe, elle se plaît à son tour à faire le portrait des figures de son temps de Charles Chaplin à Salvador Dali. Elle a aussi exploré l’aspect insolite du quotidien sous l’influence des surréalistes (L’Homme au chapeau blanc, 1920). Elle réalise aussi des études d’éléments architecturaux ou décoratifs et s’inspire des grands formalistes d’Europe Centrale. Elle n’a alors de cesse de multiplier les expériences et les recherches en particulier avec des nus vus de dos.

A New York, elle fait des portraits solarisés et réalise ses premières publicités. Avec son mari, elle se rend en Égypte entre 1934 et 1937 et y poursuit ses spéculations formelles. Puis elle veut photographier la guerre. Elle le fait d’abord à Londres puis en Normandie (elle est la première femme à le faire), à Paris pendant la Libération (elle rencontre Picasso et Eluard) et dans l’Allemagne vaincue (elle prend un bain dans la baignoire de Hitler et montre l’horreur des camps à ses compatriotes). La paix revenue, elle photographie les nombreuses personnalités venues lui rendre visite. Ce catalogue s’attache à une exposition mémorable et permet de mieux connaître cette figure hors pair.



Nicolas de Staël, peintures et dessins, Jean-Claude Marcadé, Hazan.


Le Grand concert : L’Orchestre de 1955 aujourd’hui au musée Picasso d’Antibes : le détail de cette peinture reproduite en couverte nous fournit une clef de lecture à l’oeuvre de Nicolas de Staël qui reste dans notre souvenir comme un grand maître du jeu chromatique, qui décante la forme pour ne retenir que des plages colorées, un volume rouge, ou blanc, ou orangé. Mais je ne m’étais jamais rendu compte que le noir avait tenu une telle place dans son cheminement. Il suffit pourtant de regarder le Pont de Bercy (1939), où le ciel est gris et noir, sans aucune lumière, et où le noir et le gris dominent au sein de sombres harmonies pour décrire ces bords de Seine.

Après guerre, il exécute en 1946 la Composition en noir (qui appartient à un cycle, puisqu’elle porte le n°7) : des formes obscures se dressent, menaçantes, dans un espace obscur et semblent s’agiter comme des monstres sur la scène d’un théâtre nocturne. Le noir se retrouve dans de nombreuses pièces de cette période, comme la Composition de 1944 qui est un jeu exclusif de noir, de blanc et de gris, ou Fable et composition bleue (1946). Les années suivantes, il tente de donner plus d’ampleur à des contrastes colorés en même temps qu’il simplifie ses architectures formelles. Mais il est rare qu’un tableau ne contienne jamais des traces de noir. Son évolution est tâtonnante entre l’abstraction et la figuration, mais aussi dans le rendu en matière. Il vise aussi un éclaircissement de sa palette et même veut explorer le blanc dans une très belle toile, La Lune (1953).

Mais quand il peint les Toits en 1952, il en revient à l’idée du noir, blanc et gris. Les roses, les rouges, les jaunes qu’il introduit n’y changent rien : le Parc de Sceaux (1952) le démontre. Et quand il renoue avec la figuration – les Footballeurs, par exemple – son Étude de nu marque sa prédilection pour le noir. Que dire aussi de l’Étang de Berre de la Route d’Uzès de 1954 ? Et du Pont Saint-Michel dans la nuit de la même année ? Chaque fois qu’il se lance dans une nouvelle expérience plastique, dans d’autres sujets, dans d’autres sentiments de l’espace, dans d’autres techniques, il revient immanquablement au blanc, noir et gris comme le prouve sa Nature morte en gris (1954).

Les Soulages du musée Fabre, Pierre Encrevé, Gallimard

Soulages a fait une importante donation au musée Fabre de Montpellier à l’occasion de sa restauration et de son agrandissement. Il y a là une sélection . de peintures des années cinquante (qui prouvent son intérêt particulier pour la couleur noire dès cette époque), le magnifique Peinture du 9 mai 1963 et des monochromes des années 80 et 90. S’il s’agit au fond du catalogue des pièces réunies dans le musée, il constitue de facto une belle introduction à sa recherche plastique. Il peut servir de vademecum pour découvrir sa conception de l’art pictural aussi bien que n’importe quelle monographie.
Raza, Alain Bonfand, Editions de la Différence.

Après une période figurative pleine d’hésitations qui va de 1945 à 1959, ce peintre indien né en 1922 s’ouvre peu à peu à l’abstraction. Commence une nouvelle saison de recherches inquiètes où il s’essaie à des superpositions de plans colorés provoquant une sensation de flou et flottement de l’espace. Cela se développe pendant une décennie. Puis il change encore d’orientation avec des compositions qui se situent entre l’abstrait et le figuratif, ou plutôt avec des allusions subtiles au réel qui n’est jamais visible à proprement parler. Il travaille dans cette perspective jusqu’au début des années 80. En 1982, il imagine des oeuvres où la géométrie prend une part toujours plus importante. Il en vient à créer des tableaux presque ou tout à fait monochromes, comme Shoonga (1987), qui sont souvent accompagnés d’une ligne d’écriture en sanskrit. Après quoi, il élabore des surfaces peintes où prédominent des motifs comme les chevrons ou des losanges. Le cercle apparaît aussi en 1988, souvent inscrit dans un carré qui lui sert de cadre fictif et symbolique. À partir de 1990, il affirme un mode d’élaboration précis : les formes sont combinées en fonction d’harmonies de couleurs où le noir joue un rôle prédominant. Ses travaux ont alors gagné en force et en densité et plus ils se simplifient, plus ils sont suggestifs. Enfin, ces dernières années, il a atteint une véritable plénitude.
Kim, Phlippe Sergeant, La Différence.

Né en Corée du Nord, Kim Tschiang- Yew se voit enseigner la calligraphie traditionnelle à l’âge de quatre ans par son grand-père qui lui fait bientôt étudier le Poème des 1000 caractères, un traité du VIIe Siècle pour étudier le chinois. Il quitte son pays en 1965 pour se rendre d’abord à Londres, puis à Paris. Il se rend ensuite à New York, mais ne se fait pas aux moeurs des artistes qu’il y rencontre. Il finit par s’installer en France. Il fait commencer son oeuvre en 1957 avec une toile intitulée La Nuit. Elle est abstraite. Il explore en effet une région de l’abstraction faite de formes sombres sur fond jaune ; puis il s’intéresse à des lignes verticales sur fond noir pour en arriver à ses Blessures (1964) qui font penser aux bucchi de Fontana. Par la suite, il s’essaye à un autre genre d’abstraction, qui est générée par des associations de plans colorés (Peinture, 1966). En 1970, il compose des Processions avec des formes qui l’entraîneront à donner naissance à ses Phénomènes en 1971 et, l’année suivante, aux Gouttes d’eau. Cette réflexion plastique l’occupe pendant plus de vingt ans. À partir de 1993, il recouvre toute la surface de la toile de caractères très géométriques qu’il associe aux gouttes dans un conflit permanent : ce sont les Résurgences. Ces travaux sont intéressants car ils reposent sur l’effacement partiel des signes et l’introduction de zones où les gouttes restent suspendues. Il n’a de cesse d’explorer cette relation ambiguë entre l’encre et l’eau, qui se trouve au fondement de l’art calligraphique et oppose peinture et écriture (ce qui n’existe pas en Extrême-Orient). Les gouttes dérangent et mettent à mal les caractères et établissent une tension forte entre ces deux pôles de l’expérience du peintre.


Cruz-Diez, Arnauld Pierre, La Différence.


Carlos Cruz-Diez, natif de Caracas, a commencé sa carrière d’artiste en 1954 en réalisant une oeuvre murale qu’il fait avec des planches de bois colorées. Il poursuit ce genre de procédure puis s’oriente vers des constructions géométriques toujours plus élaborées. Une toile semble marquer un tournant en 1959 – Amarillo additivo : il s’agit d’une toile noire traversée par une fine diagonale rouge en son centre. À partir de cette oeuvre fondatrice, il produit des tableaux qui sont élaborés à partir d’alignements réguliers de lignes polychromes sur fond noir ou sur fond blanc (par exemple Fisicromia, 1960). Dans la même perspective, il rend les formes de plus en plus complexes. De telle sorte que son travail se développe comme une déclinaison de formes colorées dont le point de départ demeure la relation entre la ligne colorée et le fond. En 1963, avec Induccion cromatica, il propose des superpositions plus ou moins décalées avant d’utiliser des cercles et des segments de cercles. Il en vient à concevoir des environnements (1974) et des espaces lumineux, selon un principe qu’il reprend et enrichit au Centre Pompidou en 2004 en d’autres termes. Il exécute aussi de nombreuses oeuvres intégrées à des architectures, comme la Chromostructure radiale en hommage au soleil (1983).
Séraphine de Senlis, Gallimard/Musée Maillol

Séraphine de Senlis a été découverte par le collectionneur Wilhelm Uhde. Ce pilier du café du Dôme à Montparnasse a pu constituer une magnifique collection avec des moyens somme toute modestes. Séraphine est sa servante et il se prend de passion pour ses peintures qui n’intéressent personne. Cette découverte lui suggère le concept de « primitif moderne ». Il écrit un très beau texte sur son compte qu’est reproduit dans le catalogue. Le film de Martin Prouvost a eu le mérite de rendre justice à cette figure singulière de l’art qui avait passé le plus clair de sa vie au couvent. L’exposition du musée Maillol fait découvrir l’étrange disposition d’esprit de cette femme qui a su s’exprimer exclusivement à travers les fleurs, les feuilles et les fruits, rarement avec un oiseau. C’est une belle histoire entre un amateur très éclairé et une femme inculte mais qui a construit une esthétique d’une rare sensibilité. Les natures mortes de Séraphine ne sont peut-être pas des Brueghel de Velours, mais elles possèdent un charme puissant et inoubliable.
José Berardo. De Miró à Warhol, la collection Berardo à Paris, Skira-Flammarion. La Collection Berardo, Jean-François Chouynet, “Découvertes”, Gallimard.

On regrettera la minceur des textes dans le catalogue de cette exposition, en particulier la brièveté de l’entretien avec le grand collectionneur portugais Il n’y a même rien pour expliquer de quoi est constitué l’ensemble de cette collection maintenant présentée au musée de Belèm à Lisbonne. Ce que je n’aime pas non plus dans cette exposition et qu’on retrouve dans le catalogue, c’est le jeu infernal des confrontations : pourquoi placer Amedeo de Souza Cardoso, grand représentant du futurisme portugais mort en 1918, à côté d’Asger Jorn ? Ce qui frappe dans le choix des oeuvres présentées dans le musée du Luxembourg c’est qu’elles sont d’abord liées à l’aventure surréaliste – Dali, Bellmer, Breton, Hérold, Brauner, Magritte. Sinon on peut y voir quelques futuristes russes, des abstraits géométriques de l’entre-deux-guerres (Mondrian, Gerin, Vantongerloo, Cahen, Helion, Bill, Albers, etc.) Pour l’aprèsguerre, le Pop Art a le meilleur rôle avec Warhol, Wesselmann, Lichtenstein et Indiana. Les Nouveaux Réalistes ferment le ban. A noter un Ad Reinhardt, une belle construction de Louise Nevelson (Royal Tide-Dawn, 1960-1964).

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mis en ligne le 10/12/2008
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