Exposition Jean-Paul Thaéron " Surfaces Picturales"
BREST / centre d'art Passerelle /
du 9 avril au 22 juin 2002
du mardi au samedi de 14h à 18h30 ( nocturne le mardi )


"... S'il fallait constituer un glossaire pour l'oeuvre de Jean-Paul Thaéron, nous y retrouverions à profusion des termes de minéralogie, de paléontologie, de stratigraphie ou de tectonique.
A regarder sa peinture trop rapidement nous ne pourrions qu'être submergés -voire irrités- par tant de volubilité dans l'iconographie désignée : depuis les très grands formats jusqu'aux petites huiles sérielles, projectiles, météorites, pavois, chaudrons, anémones de mer, coulées de lave prolifèrent et transitent en une incessante arborescence visuelle...

La peinture de Jean-Paul Thaéron ne s'économise pas . Faite d'exagération et de déplacements constants dans les figures récurrentes évoquées plus haut, elle trouve sa singularité à la fois dans son processus de création et son dispositif formel.

L'exposition que lui consacre le centre d'art Passerelle à Brest est une bonne occasion de repérer quelques indices dans ce travail prolifique . D'abord et peut-être avant tout, ce goût presque immodéré pour la couleur qui pourrait se décliner en chapitres . Les grandes peintures sont de vastes paysages dont les frontières entre zones fortement éclairées et pénombre relèguent à chaque fois notre regard vers ce qui suit . En effet, le travail du peintre est d'abord une construction picturale par analogies successives, une série de déductions qui trouveraient leur résolution dans la lecture attentive d'éléments collatéraux. Chaque paysage ou peinture peut se lire, ou plutôt se décrypter de manière autonome, mais peu à peu nous nous perdons ou nous nous épuisons au jeu de l'identification des "figures imposées" ( serait-ce un menhir, un volcan, un tumulus ?...)

...Les séries de "Tyvek" scandent la déambulation propre à toute exposition, participant ainsi à l'appréhension visuelle et corporelle de l'objet . La couleur laisse ici la place à l'encre de chine . Thaéron réussit à moduler ( au sens musical du mot ) du blanc au noir . Le support en polyuréthane choisi pour cette grande série absorbe ou grise parfois légèrement le noir et les grands aplats blancs apparaissent en larges réserves . Ces espaces de représentation, fragmentés ou recomposés nous rappelent aussi que Jean-Paul Thaéron est sculpteur . Indissociables l'une de l'autre, peinture et statuaire répondent aux-mêmes désir de capter puis de laisser échapper quelques émanations du monde ..."
Claire Nédellec


extraits texte catalogue Claire Nédellec
février 2002

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