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[verso-hebdo]
21-11-2013
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Les « réfleXions » de Claude Gaspari
Combien de fois, en tant que responsable de la revue Opus International dans les années 80, ai-je eu à mentionner le crédit photographique © Claude Gaspari ? Très nombreuses, en vérité, car Gaspari était le photographe attitré d'Aimé Maeght ainsi que de grands artistes qui lui faisaient totalement confiance, car ses ektachromes étaient toujours parfaits. Il était aussi l'auteur de films, dont le plus connu est celui qu'il réalisa sur Giacometti. Claude Gaspari se consacre depuis plusieurs années exclusivement à sa propre création en tant qu'artiste photographe, et il en présente les derniers développements sous le titre RéfleXions à la galerie Matignon à partir de ce 21 novembre. RéfleXions plutôt que reflets qu'il a observés sur les gratte-ciels de New York ou dans l'eau de Venise. Disons-le tout de suite : fin connaisseur de la peinture et ami des peintres, Claude Gaspari est tout naturellement un adepte de ce que Jean-François Chevrier a appelé la forme tableau. Cela posé, la photographie plasticienne selon Gaspari n'imite en aucun cas la peinture : elle avance sur des sentiers qu'elle est seule à pouvoir emprunter.

Dans l'histoire de la photographie, certaines expositions ont fait date, qui nous aident à comprendre ce qu'est l'art de Claude Gaspari par opposition à ce qu'il n'est pas. Par exemple, il y eut foule au MOMA de New York en 1972 pour voir les cent douze photographies de personnes choisies par Diane Arbus pour leur laideur, et même dans certains cas pour leur monstruosité. Ce n'est certes pas de cette photographe (pas plus que de Nan Goldin) que l'on peut rapprocher Gaspari : il ne travaille pas à partir de la figure, et surtout il est toujours en quête d'effets de beauté. Autre contre-exemple, Jeff Wall fit sensation aux Rencontres d'Arles en 2007 avec ses grandes photographies, soigneusement mises en scène, installées sur des caissons lumineux. Ce type d'oeuvre documentaire peut être comparé à la démarche de Gaspari, mais en reste fort éloigné. Arbus, Goldin, Wall et Gaspari ont cependant un point commun fondamental : leurs travaux s'accrochent à des cimaises et doivent être vus comme des tableaux. Leurs photographies s'inscrivent sans discussion possible dans une vision moderniste de l'histoire de l'art, ils répondent tous à l'invitation de Baudelaire aux artistes : qu'ils s'inspirent de la vie moderne.

« Le peintre construit, le photographe révèle » a fort justement écrit Susan Sontag dans son célèbre essai « Sur la photographie ». Claude Gaspari lui donne raison en nous révélant ce que nos yeux ne peuvent voir sans lui et qu'il a pu capter grâce à son objectif, véritable prolongement de lui-même. Plus exactement, les deux séries RéfleXions R et RéfleXions O, la première en saisissant les diffractions de la lumière dans l'air, la seconde en pénétrant dans l'univers mouvant de l'eau, lui permettent d'obtenir des paréidolies. Ce mot savant désigne, non pas des illusions d'optique, mais des associations d'un stimulus informe et ambigu avec un élément clair et identifiable. L'illusion d'optique, sur laquelle ont joué de nombreux artistes, n'est pas la paréidolie dans laquelle chacun peut découvrir une chose différente. Gaspari est parti à la découverte d'un phénomène neuro-cognitif particulièrement complexe. Laissez-vous emporter par l'inépuisable contenu de ces grandes photographies en couleur qui sont bien autre chose que des images : des révélations.
www.claudegaspari.fr
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
21-11-2013
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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Christophe Cartier

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