logo visuelimage.com
 
 

 

 

 

 
   
 
 
 
 

actualités des expositions

Rayures dans la mer, tâches dans la savane : atelier créatif de Laura Mertz
Samedi 29 février du 15h au 17h
Atelier créatif + goûter à Coutume (12€)

ANOMAL
Quentin Garel

et RENCONTRES DE BAMAKO
exposition photo

MuséOthérapie, l’Art de se sentir bien !
Conférence Samedi 8 février à 15h :
« Art détox »
Estelle d’Almeida, chef de pr...

Ariane Loze - Une et la même

Fabien Tabur présente Buisson Ardent

ERWIN WURM Photographs

GROUP SHOW :
Féminin

antoine poupel
GROUP SHOW : 1970-1990, Regards sur la création havraise

Jusqu’au 22 février 2020

vladimir skoda
GROUP SHOW : L’œil et la nuit

elissa marchal
SOLO SHOW : Horizons

  [verso-hebdo]
18-04-2024

La chronique de Pierre Corcos
À propos d'une collection d'art brut

La chronique de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

La chronique
de Pierre Corcos
Une transgression désespérée
L'étymologie le rappelle, transgresser signifie passer outre, passer de l'autre côté. De quoi ? Des ordres, des lois, des codes, des interdits. La transgression peut rester dans l'imaginaire, puis elle peut être symbolique (ce qui, dans une société puritaine ou autoritaire, est déjà criminel), enfin la transgression peut faire effraction dans le réel. Et alors là, l'audace transgressive peut se payer très cher : le prix maximum, la vie... Des destins violents qu'il portait dans ses rêves puis à ses oeuvres, aux symboles qu'elles recélaient, et enfin à une conduite à risque, délinquante, Stéphane Mandelbaum (1961-1986) a passé outre les limites successives que toute transgression conséquente veut franchir. Assassiné par ses complices, à la suite du vol d'un Modigliani (La Femme au camée), il fut abandonné, son visage défiguré par l'acide, dans un terrain vague de la banlieue de Namur... Il retrouvait ainsi le destin tragique, violent des idoles qu'il chérissait dans son panthéon intime : Pasolini, Pierre Goldman, Rimbaud. En organisant une rétrospective (jusqu'au 20 mai) sur Stéphane Mandelbaum, le Centre Pompidou rend hommage à un dessinateur et graveur qui a tellement intriqué ses vies réelles, fictives et son oeuvre, dans l'angoissant parcours d'une transgression croissante, qu'il semblait nécessaire de construire l'exposition à la manière d'un récit. Et Anne Montfort, commissaire d'exposition, a su faire en sorte que le « fatum » du tragique éclaire, blafard, ce récit.

Son père est un peintre juif, Arié Mandelbaum, et sa mère une illustratrice arménienne : Stéphane naît à Bruxelles dans l'art et... la mémoire des persécutions massives. Son grand-père paternel Salomon est le seul survivant d'une famille juive polonaise de trois enfants, ayant fui les pogroms puis échappé, au terme d'un périple mouvementé, à la Shoah ; par ailleurs Stéphane connait le génocide subi par les Arméniens... Ses origines ashkenazes le travaillent : il s'initie à la musique klezmer et au yiddish. Remarquablement doué pour le dessin, il pâtit également d'une grave dyslexie, au point que ses parents le placent dans une école expérimentale, puis l'inscrivent dans une académie d'art. Il fréquente le musée des Beaux-Arts en même temps que les abattoirs, et son inspiration va des peintres de la Renaissance à Hergé. Féru de cinéma, il est hanté par certains films : Portier de nuit, Shoah, L'Empire des sens, et l'on trouvera un cadrage filmique ou B.D. dans certains de ses dessins. Mandelbaum se cherche... La série d'autoportraits au crayon graphite, que l'exposition nous propose, suggère une interrogation sur sa part monstrueuse ou inachevée. Facture réaliste versant dans le néo-expressionnisme, et tendance à écrire, dans l'oeuvre même et au stylo à bille, une sorte de commentaire. Comme un « midrash » dans la pratique des rabbins... Il se cherche aussi à travers son grand-père, puis son père. Et cette interrogation généalogique s'accompagne de transgressions symboliques. Si le grand dessin de son père obéit sagement aux codes des portraits photographiques des années 50, si des caractères hébraïques se trouvent avec soin disposés sous cette image, l'insertion d'une photo pornographique à gauche du portrait, le sens provocateur de l'inscription (« baise mon cul » en yiddish), et le fouillis de commentaires parfois insultants dans la marge révèlent à la fois le besoin d'ébranler la figure paternelle charismatique, en même temps que la prise en compte de son héritage libertaire. Le récit biographique se poursuit par un certain nombre de figures identificatoires pour Stéphane Mandelbaum, plus fasciné par leur vie périlleuse, fulgurante et transgressive que par la substance de leurs oeuvres : portraits au stylo bille, environnés de mots et de petits dessins, sondant les figures de Pierre Goldman, Pasolini, Rimbaud, Bacon. L'artiste veut provoquer : les portraits qui suivent de dignitaires nazis (Göbbels, Röhm), dessinés dans toute leur brutalité, transgressent une mémoire juive douloureuse. Le texte de présentation suggère à ce propos une judicieuse  interprétation : « Mandelbaum est animé par un fort désir d'une revanche historique, qu'il partage avec Pierre Goldman, pour qui la violence est une libération « de la meutrissure d'être juif » ». On est donc passé de ces héros transgressifs (intellectuels, artistes, écrivains) qu'il honore en les représentant, à des anti-héros qu'il honnit, et dont la seule représentation est potentiellement provocatrice...
Mais, suivant le déroulé de l'exposition - récit d'une vie dramatique s'exprimant en séries de dessins -, le visiteur s'attend confusément à ce que la transgression s'aggrave, car les provocations par les images, les blasphèmes ou la pornographie peuvent vite s'édulcorer dans la société capitaliste, permissive et consumériste. Et quand il apprend que Mandelbaum s'est mis à fréquenter les marginaux, les prostituées, les délinquants du quartier du « Matonge » bruxellois, le visiteur ne s'avise pas seulement que The Fabulous, portrait d'un transgenre, ou L'Albertine Bar, portrait d'une prostituée derrière sa vitrine, peuvent évoquer un Otto Dix ou un Georg Grosz, il pressent avec anxiété que le jeune Stéphane Mandelbaum est en train de pousser plus loin encore, dans sa propre vie, la transgression... En effet, le voilà « embringué dans plusieurs cambriolages. À l'instar de Goldman et Pasolini, vie, oeuvre et mythe se rejoignent dans une fin tragique et romanesque ».
L'admirable Portrait de José (faisant partie de la non moins admirable collection de portraits d'Antoine de Galbert) réalise l'insoutenable fusion entre la vie et l'oeuvre, puisque la tache noire qui le troue semble anticiper la défiguration par l'acide du visage martyrisé de Stéphane Mandelbaum.
Pierre Corcos
corcos16@gmail.com
21-03-2019
Lire les [Verso-hebdo] antérieurs
 
logo visuelimage.com

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk
Elena Santo[MA&MD]
Elena Santoro
par Gérard-Georges Lemaire
Luisa Pineri[MA&MD]
Griffures : Luisa Pinesi joue
entre surface et profondeurs
par Gérard-Georges Lemaire
Ariel Soule[MA&MD]
Rencontres au café Tortona
avec Ariel Soule
par Gérard-Georges Lemaire
Akame Kirimura[MA&MD]
Le fil rouge d'Akane Kirimura
par Gérard-Georges Lemaire
Stefano Soddu[MA&MD]
Pierre Delcourt
en quête d'un absolu du visible
par Gérard-Georges Lemaire
Stefano Soddu[MA&MD]
Stefano Soddu,
entre diverses dimensions
par Gérard-Georges Lemaire
Olivier de Champris[MA&MD]
Une expédition picturale à Cythère
en compagnie d'olivier de Champris
par Gérard-Georges Lemaire
John Giorno[MA&MD]
Dans l'atelier de Hans Bouman
par Gérard-Georges Lemaire
John Giorno[MA&MD]
John Giorno : William Burroughs
tel que je l’ai connu.
par Gérard-Georges Lemaire
Giampiero Podesta[MA&MD]
Giampiero Podestà, ou l'origine d'un monde
par Gérard-Georges Lemaire
visuelimage[idées]
Takis: Contemporary Poet of Heaven and Earth

by Megakles Rogakos, MA MA PhD
Marilena Vita[MA&MD]
Sur les pas d’Adalberto Borioli
par Gérard-Georges Lemaire
Marilena Vita[MA&MD]
Marilena Vita,
entre mythe et onirisme
par Gérard-Georges Lemaire
Marie Maurel de Maille[MA&MD]
Le regard photographique
de Marie Maurel de Maille
par Gérard-Georges Lemaire
Marie Maurel de Maille[MA&MD]
Santiago Arranz,
l'ami intime des écrivains
par Gérard-Georges Lemaire
visuelimage[idées]
George Koumouros
"Portrait Landscapes"

Exhibition curated
by Megakles Rogakos

PRESS RELEASE

visuelimage.com c'est aussi

Afin de pouvoir annoncer vos expositions en cours et à venir dans notre agenda culturel, envoyez nous, votre programme, et tout autre document contenant des informations sur votre actualité à : info@visuelimage.com
ou par la poste :
visuelimage.com 18, quai du Louvre 75001 Paris France

à bientôt.
La rédaction

Si vous désirez vous désinscrire de cette liste de diffusion, renvoyez simplement ce mail en précisant dans l'objet "désinscription".

      duchamp[MA&MD]
L'univers fantasmagorique
d'Esther Ségal
par Gérard-Georges Lemaire
Mucha[livre]
Quand Patrizia Runfola nous révèle le cheminement d’Alfons Mucha de Paris à Prague

Christian Parisot s’entretient avec Gérard-Georges Lemaire à propos du livre de Patrizia Runfola sur Alfons Mucha qui vient de paraître aux Editions Exils.
visuelimage[idées]
Ney Matogrosso: Beautiful as a Greek
The Greek Mythology inspires a Revolutionary”
by Alkistis Michaelidou
PRESS RELEASE

Co-curated by Dr Megakles Rogakos
and Ioannis N. Arhontakis
     
      duchamp[MA&MD]
Le monde enchanté de Christine Jean
par Gérard-Georges Lemaire
visuelimage
[idées]
GROUP VISUAL ART EXHIBITION
"Die Kunst ist ein Ausweg
bei sexuellen Problemen"
PRESS RELEASE

by Rogakos Megakles
duchamp[MA&MD]
Eric Rondepierre
et les aléas de la pellicule
par Gérard-Georges Lemaire
     
      visuelimage
[idées]
“Prossalendi’s Britannia
Contemporary Perspective
PRESS RELEASE

by Rogakos Megakles
duchamp[livre]
Procès de l'art contemporain :
Accusation et défense
Jean-Luc Chalumeau
UPPR éditions,
collection « Carte blanche »,
134 pages, 14,50 euros.
[idées]
duchamp
Corfu Festival for the Bicentenary
of the Order of St Michael and St George 1818 – 2018
by Rogakos Megakles
     
      duchamp[MA&MD]
Les figures rabelaisiennes
de Claude Jeanmart
par Gérard-Georges Lemaire
duchamp[livres]
Severine Jouve s'entretient avec Gérard-Georges Lemaire
à propos de son histoire de la critique d'art.
duchamp[MA&MD]
La petit monde exhubérant
de Laurie Karp
par Gérard-Georges Lemaire
     
      duchamp[livre]
Le Livre des îles noires – vies de Fletcher
roman de Pierre Furlan publié par Au Vent des Îles
par Christophe Cartier
duchamp[MA&MD]
Umberto Mariani : dorures et plissage
par Gérard-Georges Lemaire
[idées]
duchamp
The Muses Project
A Dialogue Between Art and Science
by Rogakos Megakles

Press Release
     
      duchamp[focus]
I 4 SOLI
Une exposition présentée par Gérard Georges Lemaire
duchamp
Le cercle de Brion Gysin à Paris
par Gérard-Georges Lemaire
[idées]
duchamp
Joycean Exegesis of The Large Glass: Homeric Traces in the Postmodernism of Marcel Duchamp.

by Rogakos Megakles
     
      duchamp[humeur]
Misungui Bordelle
17 novembre, 10:36.
duchamp[focus]
Supplément d’âmes
Correspondance entre Ernest Breleur et Myriam Dao, octobre-novembre 2016
duchamp[focus]
Focus sur Lois Weinberger
par Myriam Dao
     
      Myriam Dao
Arthur Aeschbacher en compagnie de Marcel Duchamp et de Brion Gysin.

par Géraldine Kozask

duchamp[idées]
Entretien avec Bernard Metzger.

par Christophe Cartier
[idées]
Myriam Dao"NAPOLUN"
Empires de Huang Yong Ping
Monumenta 2016 au Grand Palais

By Régine Cuzin et Myriam Dao
     
      duchamp[idées]
"Welcome - The European Hospitality and its Borders"

By Megakles Rogakos
duchamp[idées]
Retour « à la campagne » pour les artistes chinois à la Fondation Louis Vuitton

par Myriam Dao
duchamp[idées]
La bibliothèque d’Anselm Kiefer

par Pierre Furlan
     
      duchamp[idées]
Picasso - Cocteau: A Top Artistic Encounter

By Megakles Rogakos
duchamp[idées]
Lettres de Panduranga  - Au Jeu de Paume,
« l’esthétique du divers » mise en orbite

par Myriam Dao
duchamp[idées]
Ink Kingdom / Truc-Anh,
« Un cabinet des âmes errantes »,

par Myriam Dao
     
      duchamp[idées]
Après le « Jour d'après »,

par Myriam Dao
duchamp[idées]
Entretien avec Diane Ducruet, photographe.

Propos recueillis par Christophe Cartier
Jeff Koons sans ironie[idées]
Galerie A2Z
Entretien avec Anthony Phuong, galeriste

Propos recueillis par Myriam Dao
     
      archipel[idées]
Archipel Secret - Palais de Tokyo - Paris
Richard Streitmatter-Tran diacritic.org
The Women and the Waq Waq

par Myriam Dao
Jeff Koons sans ironie[idées]

Jeff Koons sans ironie

par Pierre Furlan
Jeff Koons sans ironie[idées]

Retrait de la photo de Diane Ducruet « mère et fille » de la programmation du mois de la photo : Petit compte rendu d’une maladresse révélatrice de peurs ancestrales….
par Christophe Cartier
     
      duchamp[idées]
Les coups de cœur 2
par Eric De Monagendart
duchamp[idées]
Les coups de cœur 1
par Eric De Monagendart
Bill Viola
[idées]
De Mapplethorpe à Nancy Cunard... Correspondances fictives (1986)

par Myriam Dao & Christophe Cartier
     
      Christophe Cartier
[idées]
Super-héros, rendons justice…

par Myriam Dao

[idées]
Bill Viola ouvre des fenêtres sur les grands thèmes de la peinture occidentale.

par Myriam Dao & Christophe Cartier
Christophe Cartier [idées]
PAPARAZZI
ou comment la presse people bouleverse nos grilles de lecture

par Christophe Cartier
     
      duchamp[idées]
Margarita Petrova’s Dollhouse - An Allegory for the Human Condition

par Megakles Rogakos
demetrius[idea]
The Illustrated Books of Démétrius Galanis
A Discreet yet Amazing Exhibition

by Megakles Rogakos
duchamp[idées]
Le Grand Verre et le Pavillon de la Grande Jetée.
Centenaire de la visite de Marcel Duchamp à Herne Bay en 1913.

par Megakles Rogakos
     
     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com