avec le soutien éclat ou éclat
hotel de beaute
ID : 158
N°Verso : 108
L'artiste du mois : Marie Morel
Titre : Les Femmes des siècles passés
Une peinture de Marie Morel
Auteur(s) : Par Marie Morel
Date : 22/03/2018



Marie Morel n’a pas attendu l’actuelle déferlante féministe internationale pour engager la lutte, par le moyen de son art, en faveur des femmes. Il ne s’agit pas pour elle de punir les hommes, même métaphoriquement : pas de tête décapitée d’Holopherne au fond d’un panier chez elle. Elle ne se prend pas pour une moderne Artemisia Gentileschi, mais elle éprouve une immense colère à la pensée des innombrables femmes remarquables qui, dans tous les domaines, ont été niées et occultées par le pouvoir masculin dans l’histoire. Les voici donc, retrouvées grâce à de longues recherches. Marie Morel, qui connait le Canada, a sans doute connaissance des travaux du groupe d’historiennes de l’art québécoises qui inventorient ce vaste domaine depuis des années. Les voici en tout état de cause, ces femmes, dans de petites vignettes où dominent les bleus tendres. Chaque œuvre, généralement de 194 x 284 cm, contient un grand nombre de portraits de femmes plongées dans l’oubli. Au premier coup d’œil, on ne voit qu’une grande composition très picturale aux précieuses variations de bleu. C’est en s’approchant que l’on fait connaissance avec celles qui justifient l’engagement de l’artiste : « je me révolte dans ma peinture car les femmes sont écrasées, humiliées, méprisées par le comportement des hommes… » Nous lui donnons la parole ci-dessous et surtout, nous donnons à voir le résultat plastique de sa recherche.

J.-L. C.


Marie Morel, peintre
Contact : 06 85 66 64 91
mariemorel.regard@gmail.com
www.mariemorel.net
galerie.mariemorel.net
fr.facebook.com/MarieMorelPeintre
instagram.com/mariemorel_artist

Les Femmes des siècles passés
Une peinture de Marie Morel
Par Marie Morel

Extrait du livre de Marie Meurdrac, chimiste Française, en 1666

“ Quand j’ai commencé ce petit traité, ça a été pour ma seule satisfaction, et pour ne pas perdre la mémoire des connaissances que je me suis acquises par un long travail, et par diverses recherches plusieurs fois réitérées. J’ai été tentée de le publier ; mais si j’avais des raisons de le mettre en lumière, j’en avais pour le tenir caché ; je m’objectais à moi-même que ce n’était pas la profession d’une femme d’enseigner, qu’elle se doit de demeurer dans le silence, écouter et apprendre sans témoigner qu’elle sait ; qu’il est audessus d’elle de donner un ouvrage au public, et que cette réputation n’est pas d’ordinaire avantageuse, puisque les hommes méprisent et blâment toujours les productions qui partent de l’esprit d’une femme. Je me flattais d’un autre côté que je ne suis pas la première qui ai mis quelque chose sous la presse ; que les esprits n’ont point de sexe, et que si ceux des femmes étaient cultivés comme ceux des hommes, et que l’on employât autant de temps et de dépenses à les instruire, ils pourraient les égaler. ”

Certaines femmes, malgré tout, ont fait preuve d’une volonté exceptionnelle pour apprendre, créer et faire progresser l’humanité.
Dans les siècles passés, trois lieux ont été propices à la culture pour les femmes : les couvents, les salons et certaines familles.
Dans les couvents on lisait, on étudiait, on composait, on apprenait.
Dans les salons où se rendaient les femmes, elles avaient accès à la littérature.
Dans certaines familles aisées et ouvertes d’esprit, les femmes pouvaient apprendre auprès de leurs parents.
Parfois aussi, les femmes se déguisaient en hommes pour suivre à l’extérieur des enseignements, se cultiver et réaliser leurs oeuvres.

Ces femmes ont laissé une trace de leur génie. Pourtant, malgré les preuves de leurs vies et de leurs oeuvres, elles restent encore méconnues. Pour la plupart, encore et toujours effacées de l’histoire de l’humanité.
Tant de vies englouties dans le néant, tant de femmes hors du temps, hors de l’histoire du monde.
Pourtant, elles ont exercé une influence majeure sur leur époque, à l’égal des hommes, mais jamais elles n’ont été reconnues et elles sont toujours reléguées aux oubliettes.

Chaque oubli est une honte !
Est-ce de la mauvaise foi ou du déni ?
L’ampleur de ce génocide culturel m’a poussée à témoigner et à réparer.

 

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