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ID : 40
N°Verso : 66
Dossier Benjamin Lévesque
Titre : Entretien avec Benjamin - le 8 novembre 2012
Auteur(s) : par Daphné Brottet
Date : 11/01/2013



Entretien avec Benjamin - le 8 novembre 2012
par Daphné Brottet

Daphné :
Vous vous attachez beaucoup à l'aspect sensuel de la peinture, n'est-ce pas? L'emporte-t-elle sur la construction du tableau?

Benjamin :
Pas vraiment. C'est une composante mais, on peut trouver aussi une sensualité des espaces. Je m'attache pourtant à la construction du tableau.

Daphné :
Je n'ai, pour ma part, pas l'impression que vous positionniez la construction comme une première intention. La construction se ferait plus intuitivement, au profit d'une exploration plus sensuelle avec l'apport de nouveaux matériaux, des agencements de matière et de couleurs...?

Benjamin :
Je pense que j'accorde plus d'importance à la construction. Car il s'agit du rapport à l'ennui que l'on a face à la peinture. Dans ce sens, j'accorde une grande importance à l'orchestration des espaces. C'est quand même la base de tout mon intérêt pour la peinture. Un excès de sensualité ne gênera pas alors qu'un ennui de l'orchestration de l'espace est terrible.

Daphné :
Vous parlez de votre travail de peintre en atelier. Vous utilisez beaucoup de matériaux liés au travail du couturier. Lorsque je vois le Fifre et d'autres peintures qui font intervenir la figuration, il me vient l'image du meurtrier du Silence des Agneaux qui se crée une seconde peau avec celle découpée et prélevé sur le corps des femmes. Il y a quelque chose de cet ordre qui dépasse le sensuel. Un arrachement de la matière et voir le dessous. Est-ce que la construction de la toile se réalise de cette manière, dans l'épaisseur (en superposition) plutôt que contenu dans le cadre (réparti)?

Benjamin :
Au final, le tableau est en 2 dimensions. Il a des limites et c'est au sein de ses limites que je gère les agencements, les scènes, plusieurs choses qui se contredisent ou viennent en résonnance les unes aux autres. Ma contrainte c'est ce que le carré impose d'entrée de jeu. Et, la construction ne se fera que dans le cadre. Ce que je ne supporterai pas c'est l'ennui de l'architecture de la peinture. Le jeu est de s'amuser à se surprendre, à inventer des espaces, de se contredire... c'est très important pour moi de construire avec des fragments sensuels.

Daphné :
Diriez-vous que vous vous arrêtez avant que cela tombe dans l'invisible.

Benjamin :
Non, car je travaille beaucoup des choses totalement invisible.

 

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