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ID : 68
N°Verso : 67
Les Artistes et les Expos
Titre : Sur la neige fraîche en miniature : « hors piste 2013 » au centre Pompidou
Auteur(s) : par Giancarlo Pagliasso
Date : 30/03/2013



Traduit de l’italien par Gérard-Georges Lemaire

Sur la neige fraîche en miniature : « hors piste 2013 » au centre Pompidou
par Giancarlo Pagliasso

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Cécile Babiole, avec Miniatures – Kits Audiovisuels (2011) présente une installation comprenant six parallélépipèdes surmontés par de petites éclairées, contenant de minuscules membranes produite par un scan en trois dimensions d’objets symbolisant la culture populaire audiovisuelle (un ghetto blaster, une caméra vidéo digitale, une guitare électrique, un magnétophone, un tourne-disque, etc. ). L’artiste, qui a commencé par l’expérimentation électronique et synthétique, a élargi ses intérêts avec le temps, même dans la perspective de la figuration (elle expose en mars des sculptures et des installations sonores en même temps que l’artiste Alessio Delfino à la galeriue Coullaud & Koulinsky) convertissant dans Miniatures, par l’apparence de la sculpture, le digital et l’analogique. Pour compléter le caractère culturel de spetits cénotaphes dédiés à la mémoire de l’univers musical des années 30, Babiole a orné chaque monolithe d’un haut-parleur diffusant une colonne sonore arrangée avec ce qu’elle obtient avec l’imprimante en 3D pour exalter les objets miniaturisés. Cet hommage présuppose aussi un désenchantement ironique de la part à l’encontre du monde qu’elle est censée célébrée.
        David Guez travaille lui aussi sur le thème de la mémoire et s’est posé le problème de la conservation des documents digitaux quand disparaîtront leurs supports magnétiques. Avec Disque dur papier (2012), il a transcrit sur le papier d’un livre, en le miniaturisant, le code binaire d’un fragment de mémoire du film La Jetée de Chris Marker (1962). Ainsi, chaque page de ce volume est une partie de la mémoire qui peut être reproduit en utilisant le scanner et en visualisant de cette façon le chef-d’œuvre du cinéaste. Des feuilles agrandies de cette carte numérique montrent des « scènes » du film réduites à la succession des chiffres 0 et 1, qui à la manière d’Opalka, semblent interroger le passage irrésistible du temps plus que la dimension spatiale de l’image.
Dans cette partie de l’exposition, il faut encore parler de Jenifer et Kevin McCoy, Wehn Damisch et Pierre-Yves Boisramé. Les artistes américains construisent des mini sets avec des dizaines de caméras qui élargissent et donnent une consistance réelle aux personnages et aux intérieurs filmés, qui sont projetés sur grand écran en les rendant autonomes de manière illusoire. Damisch procède de la même façon en construisant de petits modèles des principaux monuments du monde entier. Alignés et éclairés par une lumière rasante dans l’installation qui en contient une centaine, leur silhouette dessine sur le fond l’impossible utopie d’embrasser dans un regard la pluralité du monde. Boisramé nous contraint à avoir une vision particulière en reprenant la petite maquette d’un téléphérique qui semble se mouvoir entre un paysage de montagne reconstitué sur trois écrans sur lesquels sont projetés des cimes enneigées qui défilent. L’image de l’objet reproposé sur un moniteur, parvient à faire « se confronter le spectateur avec un dispositif qui produit le simulacre d’une réalité à une échelle différente de la sienne », lui restituant en même temps l’illusion du mouvement.

 

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