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ID : 119
N°Verso : 76
L'artiste du mois : Herman Braun-Vega
Titre : Herman Braun-Vega, au premier rang de la Nouvelle figuration
Auteur(s) : par Jean-Luc Chalumeau
Date : 15/05/2014



Url : www.braun-vega.com

Herman Braun-Vega, au premier rang de la Nouvelle figuration
par Jean-Luc Chalumeau

« Je considère l’art comme un moyen privilégié de communication ; telle est sa fonction dans la société. Lorsqu’il arrive à s’incorporer dans la vie quotidienne, il est fonctionnel. Je crois à l’art fonctionnel ».

Herman Braun-Vega a formulé cette profession de foi en 1969. C’était aussi l’annonce d’une ambition artistique : à lui de proposer une œuvre « fonctionnelle ». Il ne s’agissait pas seulement de bien peindre : encore fallait-il ne pas peindre pour ne rien dire.
Quarante-cinq ans plus tard, je constate que le programme a été réalisé. Braun-Vega a relevé le défi qu’il s’était lui-même imposé. Son art s’est incorporé dans la vie quotidienne et a su faire passer quelques messages essentiels. Sans aucune grandiloquence, mais au contraire avec un humour subtil et même, par moments, une capacité d’autodérision qui n’appartiennent qu’à lui, Braun-Vega a bâti une œuvre, élaboré un style, construit un langage. Le moment semble venu d’étudier l’ensemble de sa démarche, une des plus originales de sa génération (il est né en 1933 à Lima).

Dans un tableau important de 1983 résumant ses prises de position picturales, Herman Braun-Vega s’est représenté empruntant l’attitude exacte que Vélasquez se donne dans Les Ménines (celle-là même qu’avait adoptée Goya pour peindre La Famille de Charles IV en 1801). C’est que l’Espagnol Vélasquez fait partie, avec Goya précisément, mais aussi Picasso, autres grands Espagnols, de la trilogie des artistes les plus admirés par Braun-Vega. Retenons pour première preuve la série de ses Ménines de 1968-1969 (il y en aura d’autres plus tard, par exemple Double éclairage sur l’Occident en 1987), œuvre fondatrice en cinquante-trois tableaux accomplis en quatre-vingt-dix jours, simplement parce que Picasso avait mis trois mois en 1957 pour peindre ses quarante-quatre variations sur le même thème ! (« Il faut au moins une fois dan sa vie tuer le père » commente l’artiste).

 

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