avec le soutien éclat ou éclat
hotel de beaute
ID : 141
N°Verso : 96
L'artiste du mois : Frédéric Brandon
Titre : Encore et toujours, vive la peinture de chevalet !
Auteur(s) : par Jean-Luc Chalumeau
Date : 01/10/2016



Url : www.galeriehelenenougaro.com

Encore et toujours, vive la peinture de chevalet !
par Jean-Luc Chalumeau

La peinture est humour : Frédéric Brandon marche volontiers sur les traces de Titien, vous savez, le grand peintre vénitien à qui le duc d’Urbino avait commandé deux portraits, celui de la duchesse son épouse, et celui de sa maîtresse sous l’apparence d’une vénus. Avez-vous remarqué que la duchesse a près d’elle un petit chien, et que le charmant toutou, c’est bien lui, se retrouve au bout du lit de la maîtresse dite Vénus d’Urbino ? Humour discret du maître du 16e siècle que ne désouverait pas un Brandon répondant à la question « qu’est-ce que la peinture ? » par des représentations pleines de tendresse de quelques vaches normandes…

La peinture est plaisir sensuel : Frédéric Brandon doit se souvenir, quand il peint, de la touche souveraine d’Edouard Manet, vous savez, le grand peintre français du XIXe siècle qui, pour représenter la femme qu’il aime (secrètement) sur son balcon, place une touche géniale de rose dans la chevelure brune. Nous voyons une oreille, et nous ne nous rendons pas compte qu’en tant qu’oreille seulement, elle serait énorme et devrait défigurer Berthe Morisot. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a ici qu’une touche de peinture, et non une représentation d’oreille, parfaitement à sa place dans l’économie générale du tableau. Regardons maintenant les œuvres de la série Vive la peinture de chevalet comme toutes les autres qui se sont déployées sur un demi-siècle : ne forment-elles pas un festival de touches généreuses, jubilatoires, en un mot sensuelles, par lesquelles Frédéric Brandon ne se fait pas seulement plaisir : il réussit, me semble-t-il, à nous le faire partager. Ne le boudons surtout pas, ce plaisir, et accompagnons ainsi Brandon dans son combat. Un combat pacifique pour que vive la peinture. En tout cas un combat nécessaire par les temps qui courent.

 

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