Les artistes et les expos
Brandon
et les « espèces en voie de disparition»
par Jean-Luc Chalumeau


La spécificité de la peinture brandonienne, indépendamment de ses qualités techniques toujours irréprochables, est son humour indestructible. Même quand il s’agit de sujets gravissimes pour un peintre : la mort de la peinture par exemple, toujours annoncée, mais jamais tout à fait vérifiée. En voici une nouvelle preuve : parmi les tristes nouvelles de ces temps de crise, Frédéric Brandon a retenu la possible disparition des poissons (il n’y a déjà plus d’anchois dans le golfe de Gascogne), l’inévitable déclin de la presse écrite papier (les jeunes générations ne consultent plus les journaux que sur internet) et, comme d’habitude, l’agonie supposée de la peinture. En soixante tableaux, Brandon témoigne de son appétit pour le journal, de son goût intact pour le poisson et de sa toujours vivante joie de peindre. Joie intensément communicative : on aurait tort de s’en priver.


Galerie Pascal Gabert,
11 bis rue du Perche 75003 Paris,
jusqu’au 20 juin.

mis en ligne le 23/05/2009
 
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