J’ai tenté, à plusieurs reprises d’écrire « avec » ces images, de les accompagner de mes mots, de tenter de proposer des indices à ceux qui vont les voir, les regarder sans doute, pour peu qu’ils en prennent le temps. J’ai éprouvé à chaque tentative, même lorsque je prenais garde d’à peine les effleurer, le sentiment que je les dérangeais, que je les blessais peut-être, que j’en réduisais en tout cas le sens et le délicat équilibre. Peut-être n’ai-je pas su faire. Sans doute, même.
Ce n’est pourtant pas un sentiment d’échec qui m’habite là. Plutôt la conviction renforcée que, de même que la photographie, comme tout mode d’expression, a ses limites, les mots, ou en tout cas l’écriture a les siennes. Et c’est souvent à l’épreuve des mots, quand ils ne peuvent cohabiter avec les images, que l’on sait à quel point elles sont fortes.
Resterait la musique. Et je ne sais pas faire.
(NDLE : Les personnes que l’on discerne dans la série En son absence de Michaël Duperrin sont des pélerins à Lourdes)
Christian Caujolle