Bibliothèque de l’amateur d’art

par Gérard-Georges Lemaire

mis en ligne le 01/09/2011

A l’époque, cela avait semblé assez extraordinaire : Jacques et Andrée Putman étaient parvenus à créer une série d’estampe pour la chaîne Prisunic. Ce fut un événement dans le microcosme de l’art : l’idée de vendre des œuvres d’art dans un magasin populaire (à l’époque) semblait aberrante. Mais ce fut un grand succès. Cette expérience avait réuni de grands artistes comme Bram Van Velde, Tal Coat, Asger Jorn, Christo, Alechinsky, Arman et Nicky de Saint-Phalle. L’expérience ne fut pas renouvelée et les acheteur de ces estampes tirées à trois cents exemplaires ne doivent pas le regretter : en dehors de leur qualité, elles valent aujourd’hui fort cher ! Cet ouvrage remémore cette aventure à l’occasion d’une exposition qui a été présentée au musée des Beaux-Arts de Nancy et relate l’aventure de Jacques et d’Andrée Putman, mais aussi celle de Catherine Putman, qui avait poursuivi le travail de son mari en particulier dans ce domaine. Cela nous donne un ouvrage passionnant qui permet de dire que si l’engouement pour la gravure ou la lithographie s’est émoussé ces derniers temps à cause de pratiques inflationnistes et de diverses manipulations qui ont écorné sa réputation sur le marché, cette histoire exemplaire démontre que l’on a pu faire dans ce domaine des merveilles dans un esprit neuf.
L’Estampe, un art pour tous, collectif, Actes Sud.

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Vincent Bioulès est un artiste qui ne laisse d’étonner. Personne n’aura oublié qu’il a été l’un des fondateurs du groupe Supports/Surfaces. Qu’il ait évolué par la suite n’aurait rien pour surprendre. Mais ce qui a été étonnant dans son cas c’est qu’il s’est remis à faire de la peinture figurative d’une manière non pas conformiste mais sans beaucoup se soucier de lui appliquer un langage radicalement moderne. Les 90 dessins qu’il présente à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, exécutés entre 2007 et 2008 à la Villa Médicis représentent un état des lieux très personnel, sont une donation de l’artiste à cette institution. Ces dessins ne sont en aucun cas méprisables. Mais on peut (et je peux) m’interroger sur leur facture : ils auraient pu être conçus cent ans plus tard. Il est vrai que Bioulès travaille pour l’éternité !
Bioulès Roma, Carnets d’études n° 21, Beaux-arts de Paris les éditions, 120 p., 15 €.

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