Dossier Nathalie Du Pasquier
Nathalie Du Pasquier

par Simon Lane

Traduit de l’anglais
par Gérard-Georges Lemaire

mis en ligne le 01/09/2011

Chez moi, à Rio il y a un autre chien, deux chiens pour dire la vérité, qui ont été proches de moi depuis 1992, un cadeau de Nathalie à l’huile sur toile et, sur mon bureau, un objet en bois pour y mettre des choses, créé à partir de l’associations de divers placages. Ainsi les dessins et les cartes d’invitations avec de gentils messages pouvaient rejoindre une archive précieuse. Je suis frappé par la cohérence et l’intuition de la logique de la progression de Nathalie car, alors que je crois pas que les artistes doivent faire nécessairement une carrière, Nathalie a tracé un chemin singulier et régulier suivi au fil des décades depuis nous avons bu cette infernale grappa au Moscatelli du corso Garibaldi (fabriquée dans l’arrière-salle).

Moscatelli a bel et bien disparu, le vieux bar est une boulangerie aujourd’hui, mais son nom est toujours là pour être vu de tous les passants. Pas grand chose n’a changé, assez étrangement, c’est encore une question de transformation de ce que l’on voit en quelque chose qui nous appartient et puis le résultat est transmis à qui veut le regarder ou le lire. Il y a une modestie inhérente au processus à son niveau le plus fondamental qui en favorise certains au détriment d’autres, ou pour les faire ou pour les considérer, au moins aussi modestes que le moulage qui se trouve sur le merveilleux dessin de la galerie, même si la véritable fondation est la nécessité inéluctable de démontrer le talent nécessaire pour le travail - c’est-à-dire reproduire le monde - proprement et simplement, avec l’artifice que cela comporte. C’est facile de dessiner, mais ce n’est pas facile de bien dessiner. Je dois peut-être ajouter une générosité, car Nathalie est plus que tout généreuse dans sa volonté de partager son monde avec nous tous. À partir de ces qualités qui en font sa grandeur, pourquoi ne pas changer le moulage en un monument pour découper une ombre nette sur le pavement et nous protéger tous de la lumière crue et de la chaleur d’un après-midi quand l’été arrive, en même temps donnant à chacun la possibilité de jeter, nuit et jour, un coup d’œil pour apprécier les produits d’un grand esprit ?

Simon Lane
Rio de Janeiro, mai 2011

Traduit de l’anglais par Gérard-Georges Lemaire

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