Dossier Groborne
Quelques mots échangés avec Robert Groborne le 15 octobre 2011

par Gérard-Georges Lemaire

mis en ligne le 28/12/2011
Si je vous entends bien, vous ne jouez pas entièrement franc jeu avec le spectateur...
C’est ça ! Mais cela n’empêche pas que le regard de l’autre m’intéresse. C’est l’instant où je peux savoir si je me suis trompé ou pas. Le fait que quelqu’un te regarde te fait te regarder différemment. Ainsi, Daniel Abadie venu me rendre visite à l'atelier m'a fait découvrir le coté pictural de mes reliefs. Je disais tout à l’heure que je travaillais en aveugle, c'est vrai. Quand j’ai abordé mon premier relief, je réalisais une chose qui était plus forte que moi, qui me dépassait... Il m'a fallu du temps pour l'accepter. La question reste toujours de savoir quand s’arrête la peinture, quand elle est terminée.

Et pour vous comment avez-vous conscience de cet achèvement ?
Je ne sais pas. C’est l’œuvre qui décide. Travailler en aveugle n’est pas un mot d’esprit. Pour moi, quelque chose me tient la main et je ne fais que suivre. Après ma dernière exposition, j’ai eu beaucoup de mal à me remettre au travail. J'avais le trac de traverser la cour qui mène à l'atelier ! J’ai pourtant commencé des gravures avec l’idée de refaire des reliefs et puis, subitement, c’est parti. Je ne sais pas comment le déclic s’est fait. Tout d’un coup, je suis dans le travail et je ne m’en détache plus. Jusqu’au jour où tout s'arrête.

Et la sculpture, comment vivez-vous cette aventure ?
Est-ce que je suis sculpteur ? En réalité, mes sculptures sont des doubles reliefs. Rarement tridimentionnelles. Elles naissent comme le reste. D'un déclic imprévu. Il est aussi clair que parfois le manque de moyens pour réaliser un projet oblige à jouer avec ce qui tombe sous la main. Mais c’est sans doute dans ce minimum que réside l’intérêt de la chose...

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