La chronique d'Amélie Adamo
Cristine Guinamand chez Olivier Houg. Rencontre
par Amélie Adamo

On trouve certaines permanences dans ton travail, comme la présence du labyrinthe ou la forme du crâne. A quoi cela renvoie-t-il pour toi?

     "Une recherche créatrice ... ressemble à un labyrinthe qui comprendrait un grand nombre de points nodaux."[2]
     Le labyrinthe arrive comme une évidence, symbolisant le chemin de la pensée voguant entre trouvailles, dilemmes, impasses, possibilités, constructions, destructions, égarement, complexité, route à choisir,...etc. Cela reflète les bifurcations esthétiques et intellectuelles. Mais c’est aussi comme un organe à réfléchir, à parcourir.
     Le crâne comme cage, renfermant le cerveau/mystère aux réseaux fragiles....comme contenant de la pensée momentanément en vie.

Parmi les pièces exposées, tu fais référence à une œuvre de Dix.
Comment ce dialogue est-il né ?

     Dans les "théâtres," la présence des figures a refait surface, comme observatrices et subissantes. C'est naturellement que l'une de ces figures est une reprise d'une partie d'un lavis de Dix, un mutilé de guerre. Sa bouche est percée et trou noir dans une face, figure peinte elle même sur un support troué.
     Le "dos" du théâtre peint lui aussi fait face à une autre peinture (La chambre rouge), au mur, qui est une superposition de deux gravures de Dix (le suicidé (le pendu) et le crime sadique). Tout ça " vu" à travers un filtre rouge liant les pièces et les récits superposés. Le spectateur passe physiquement à travers un système de connexion et une mise en scène d'un théâtre de la cruauté et séduisant malgré tout. La présence des barbelés, clin d'œil, entre autres, au ministère de l'amour dans 1984 d'Orwell, devient lignes liant l'avant et l'arrière de la pièce, espace/peinture transpercé.

Amélie Adamo

[2] Anton Ehrenzweig, L'ordre caché de l'art. Ed. Gallimard. p.71

A voir :

mis en ligne le 18/04/2012
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