Dossier Claude Jeanmart
Marc Sagaert s'entretient avec Claude Jeanmart : questionner l'humain
par Marc Sagaert et Claude Jeanmart
mis en ligne le 18/04/2012

Les nombreuses expositions individuelles et collectives que Claude Jeanmart a présentées au cours de ces vingt dernières années en France et à l'étranger ont permis à un vaste public de pénétrer dans le monde singulier et intime de l'artiste et de son œuvre. Des créations intemporelles qui utilisent les technologies de leur temps. Des œuvres inspirées par ses lectures (Karel Capek, Denis Diderot, Franz Kafka), qui sont le fruit de collaborations suivies avec d'autres artistes (Denise Jeanmart, Jordi Cerda, par exemple) et dont les appropriations métaphoriques, plastiques proposent une réflexion sur l'art et la société.

Marc Sagaert


Vous revendiquez le fait de n'appartenir à aucun groupe, à aucune école, à aucun genre particulier. On a pourtant envie de vous demander ce qui caractérise selon vous votre création, quel en est le fil conducteur ? Quelles en sont les lignes de force ? Et aussi comment vous situez-vous dans le monde artistique d’aujourd’hui ?

Celui qui crée est-il le mieux placé pour analyser sa production ? Peut être que ma réponse ne correspondra pas exactement à la question multiple posée, mais seulement à une partie, et encore à ma façon.
Je me tiens très informé de l’actualité artistique. On ne doit pas échapper à son époque, si on veut être un artiste « contemporain ». Ainsi il ne serait plus possible de peindre comme les impressionnistes, même si on éprouvait toutes les nostalgies à leur égard...
Cependant, je ne cherche pas à être identifié comme appartenant à une école où à un clan, car j’ai trop besoin d’une totale liberté, et j’éprouve plus encore la nécessité d’être disponible, pour capter les « effluves » qui émanent de mes lectures de Kafka, de Capek, Diderot ou de Cervantès. Il peut être commode de s’en tenir à une ligne de conduite plastique, d’appartenir à une école. N’ayant pas choisi cette voie, j’en supporte les conséquences : mon travail est moins identifiable que celui d’autres. Les galeristes hésitent toujours à m’inscrire dans une tendance ou dans une technique. On me pose souvent la question : comment s’appelle ce que vous faite ? L’appellation « technique mixte », vient alors au secours. Enseignant en arts appliqués, j’ai vécu toutes les mutations technologiques, des métiers des arts graphiques. J’en ai conservé des savoirs faire multiples que je réinvestis tout naturellement aujourd’hui dans ma création.

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