Exposition : Ramsa, rien ne va plus

Ramsa, rien ne va plus

EXPOSITION - RAMSA, rien ne va plus
du 31 janvier au 15 mars 2002
Installations, photographies, vidéos

PASSAGES Centre d'art contemporain

9, rue Jeanne d'Arc
10 000 TROYES
03 25 73 28 27
03 25 73 25 95
tous les jours de 14h à 18h, le mercredi jusqu'à 20 heures, fermé les dimanches et jours fériés

Les objets et images de Ramsa, qu'ils soient photographiques, vidéographiques ou plus simplement décelables dans des dispositifs faisant appel au volume, sont des moyens dédoublés de s'approcher d'une réalité contemporaine hétérogène et instable .
Cette modulation n'est pas seulement un choix formel mettant en exergue une faculté d'adaptation aux différents médiums, mais aussi une volonté de s'approprier une partie du flux inépuisable des images que véhiculent et recyclent notre imaginaire.

L'exposition que lui consacre le Centre d'art Passages à Troyes nous permet de voir un important ensemble de travaux récents, s'articulant pour la plupart autour de la notion de jeu.
Ainsi des titres lisibles sur les cartels égrenant leurs métaphores et "jeux de mots". Au delà de cette notion ludique souvent visitée par la création contemporaine et peut-être pas la plus probante dans l'oeuvre de Ramsa, il résulte de la visite de cette exposition un surprenant mélange d'indéterminé, et de brutalement précis, d'intemporel et d'actuel.

Déjà présentée à Namur, l'installation sans mot dit et sans toi, redoutable d'efficacité pointe un contenu narratif possible, une énergie mettant en jeu sexualité et frustration.
Les photographies inédites, accrochées à proximité poursuivent cette intention de nous montrer un contenu encore en suspens, jusqu'à créer le sentiment que ces images fixes pourraient appartenir à quelque film disparu. La texture de ces images, acidulée et fragmentaire n'est pas sans rappeler les séries photographiques de Tracey Moffat dans les années 70.
Les trois vidéos réalisées ces deux dernières années ont des contenus référentiels plus présents : de la déambulation nocturne des jambes de putes ( la putain n'a rien à vendre ) à l'effondrement d'un jeu de cartes ( pas de peau) en passant par le plissement d'une lèvre masculine devenant fente féminine ( la meuf), chacune d'elle souligne l'étrangeté et l'hybridation de nos fantasmes.
La ponctuation sonore de ces vidéos, réalisée par F.M Manac'h fait écho à cette réalité contemporaine fluctuante qui n'existe elle-même nulle part, si ce n'est dans les tentatives de (re) construction que nous en faisons continuellement.

Claire Nédellec

l'exposition de Ramsa fait l'objet d'une publication" rien ne va plus ..", texte de Liliana Albertazzi, bilingue trad. Fourouzan Deravi .

mis en ligne le 06/03/2002