Dossier Fabienne Verdier
Vers les récifs de " l'être-temps "


par Fabienne Verdier

J'avais seize ans lorsque j'ai annoncé à ma famille que je voulais consacrer ma vie à la contemplation de la nature et à la peinture. Mon père m'a alors enfermée dans une pièce en me disant : " on va voir si c'est vraiment la peinture qui t'intéresse... " Je devais passer dix heures par jour à peindre des pots en fer trouvés dans les décharges publiques et à transcrire mes émotions sur des toiles. Je vivais retirée du monde, dans une maison isolée, face au massif des Pyrénées. Ce lieu d'inspiration m'a initiée à la solitude du peintre, à la proximité du monde sensible et à l'apprentissage d'une vie monacale. Cette ascèse annonçait déjà d'autres épisodes de ma vie. Je ne savais pas que je rejoindrai un jour ce dénuement total, que l'isolement que je subissais me serait nécessaire et que cette solitude, si difficile à vivre, serait le signe d'une recherche approfondie. Peu à peu cependant, j'ai voulu voler de mes propres ailes et je suis entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse. Grâce à ce contact avec la nature, je me suis confrontée à la nécessité de peindre et j'ai obtenu mon diplôme assez rapidement.

D'un tempérament rebelle, j'ai néanmoins rencontré deux maîtres extraordinaires. Le premier, professeur de dessin, Bernard Pages, avait compris que je m'intéressais moins au plâtre de Beethoven qu'à " l'étude du vivant ". D'un commun accord, nous nous retrouvions après les cours dans un café de Toulouse pour corriger mes croquis, parler de ma fascination pour les peintres animaliers et discuter de mes flâneries au musée d'histoire naturelle. Le second, Bernard Arin, animait, ce qui était rarissime à l'époque, un atelier de calligraphie. Or je m'intéressais déjà à l'intelligence du trait, à l'histoire de la calligraphie occidentale et je me suis tout doucement orientée vers l'esthétisme de la Chine et du japon. J'ai trouvé là un idéal, une philosophie et des pensées qui m'exaltaient. Je me suis donc dit qu'il restait peut-être quelques grands maîtres, susceptibles de me transmettre ces connaissances. Grâce à une initiative du maire de Toulouse, j'ai obtenu une bourse pour un voyage d'études en Chine. Je devais y rester un an et j'y ai vécu dix ans.

Auparavant j'avais fait la connaissance, à Paris, de quelques grands sinologues qui ont guidé mes recherches. L'un d'eux, Jacques Pimpaneau, m'a offert, avant de partir, les Propos sur la peinture du moine citrouille-amère de Shitao. Ce petit traité qui est encore sur ma table de chevet, a bouleversé ma vie. L'universalité de sa pensée philosophique, éthique, plastique et technique a été le moteur de ma quête jusqu'à aujourd'hui. Le titre de mon livre L'unique trait de pinceau est directement issu de cet ouvrage. Shitao consacrant à ce concept fondamental une partie de sa vie, c'est un hommage qui lui est ainsi rendu. Shitao y révèle une vision de l'homme en osmose avec l'univers, les reflets fugitifs de l'être et l'incroyable vitalité du pinceau. Selon ce vieux philosophe, l'unité est à l'échelle de l'univers et la pensée poétique passe par le sourire d'une fleur...

Il ne m'a pas été facile de retrouver trace de vie de cette pensée dans le monde chinois des années quatre-vingts. L'école des Beaux-Arts qui m'accueillait était située dans le Sichuan, dans une atmosphère qui tenait plus de la prison militaire que du campus universitaire. Notre emploi du temps était des plus draconiens : lever à 5 heures du matin pour saluer le drapeau, gymnastique obligatoire, à 5 heures 30, sur un emplacement clairement numéroté. C'était une ambiance tragique et désespérante de cruauté. Ce monde était aux antipodes de ce dont j'avais rêvé...

J'ai donc mis du temps à trouver ma voie. On n'enseignait plus depuis la révolution culturelle, ni les arts du pinceau, ni les arts du paysage, ni la calligraphie. J'ai découvert néanmoins assez vite la présence d'une vie culturelle clandestine et en dépit des interdits, j'ai rencontré des êtres pleins d'audace qui étaient les derniers détenteurs de la tradition esthétique. J'ai été totalement bouleversée par ces hommes martyrs, qui défendaient avec grande sagesse, et au risque de leur vie, l'intégrité de leur art. Leur abnégation et leur courage ont été une grande leçon d'humilité pour moi. Sur les conseils de mes amis, je suis allée frapper à la porte de l'un d'entre eux. Il s'agissait d'un grand maître calligraphe, un taoïste qui ne voulait plus voir personne et qui n'enseignait plus. D'un abord plutôt froid, il m'a dit avec une pointe d'ironie qu'il ne transmettait plus ses connaissances depuis la révolution culturelle, encore moins à un étranger et, qui plus est (ce qui ne s'était jamais vu en Chine), à une femme... Or je savais d'après mes lectures que pour être admis auprès d'un vieux maître, il fallait s'obstiner, faire preuve de discipline, de curiosité, et soumettre régulièrement ses travaux. J'ai donc pris mon mal en patience en attendant mon heure. Il faut dire que ce personnage m'avait tout de suite séduite. Il émanait de ce visage une noblesse extraordinaire, un détachement suprême, une intelligence subtile, une sagesse que je n'avais trouvée chez aucun de mes professeurs. Il me recevait vêtu d'une veste usagée, joliment polie par les ans. Parmi ses objets familiers : ses cages à oiseaux, ses livres, ses pinceaux, sa pipe à eau, le pot de miel sous le lit, sa théière, la pierre où il broyait son encre... Cet univers et cet art de vivre m'enchantaient. J'ai commencé à faire des exercices de copie. Je travaillais dix heures par jour et déposais, chaque soir, devant sa porte, un rouleau de feuilles calligraphiées bien ficelé. Cette expérience solitaire a duré six mois.

Mes missives restaient toujours sans réponse jusqu'au jour où mon vieux maître est venu frapper à ma porte. Je savais par son fils étudiant à Chongqing qu'il examinait mes exercices avec beaucoup d'attention, mais il ne s'était jamais manifesté et je travaillais alors à l'aveuglette... A présent, mon rêve se concrétisait. Ce vieux maître était sur le seuil de ma porte. Il était là, me regardait d'un air tranquille et me dit tout en roulant une cigarette : " Je veux bien te transmettre ce que tu m'as demandé. Il y a en toi quelque chose d'unique. Je veux bien aller plus loin avec toi, mais je te préviens, ça durera dix ans. Donc, c'est soit dix ans avec moi, soit rien du tout. " Du haut de mes vingt ans, j'étais tellement heureuse que j'ai répondu " oui " sans prendre conscience de l'ampleur de cette décision sur mon destin. Ce n'était guère facile, car il fallait obtenir des autorisations officielles du gouvernement chinois. Un autre homme, le directeur de l'école des Beaux-Arts de Chongqing, est entré en jeu, son intelligence m'a considérablement aidée et j'ai pu vivre l'enseignement de maître Huang Yuan grâce à lui.

Avant même de prendre le pinceau, plusieurs mois se sont écoulés. Mon vieux maître m'a fait comprendre que la peinture ne résidait pas seulement dans une simple dextérité manuelle, mais dans un corps à corps avec soi-même, une sorte de 'présence au monde'. A ses côtés j'ai vécu un long voyage initiatique entre la tradition et la perception immédiate des choses. Peu à peu et sans trop m'en rendre compte, j'ai compris que le corps et l'esprit devaient vivre en totale harmonie, qu'il fallait être à l'écoute de sa propre nature et savoir accueillir l'instant présent. Nous avons beaucoup voyagé ensemble. Il m'a enseigné la vie, comment donner un sens sacré aux moindres petites manifestations du quotidien. Il disait que pour être prêt à l'acte de peindre, il fallait atteindre dans l'ascèse une certaine alchimie intérieure. Cette ascèse, j'ai mis du temps à la comprendre et à la pratiquer réellement. Nos explorations étaient alors de toute nature, nous découvrions des cimes, des lacs, des pierres et des pensées qui étaient aussi belles que des paysages... Comment saisir l'insaisissable ? Comment traduire l'intraduisible ? Entre les théories et l'éveil réel aux mystères du vivant l'apprentissage est si long qu'on a peine à y croire. Une chose est certaine, c'est la pratique quotidienne qui donne accès à la réelle connaissance. Vingt années de réflexions ont été nécessaires. Vingt années pour que la pensée de mon vieux maître se décante d'elle-même...

Au tout début, lorsque je me trouvais devant un beau paysage, je saisissais mon carnet de croquis pour reproduire ce que j'avais sous les yeux. Ce réflexe a toujours fait rire mon vieux maître. Je l'entends encore me dire : " la peinture ce n'est pas ça. Ce que tu cherches est bien au-delà du visible, ce que tu traduis est bien en deça de l'instant présent. " Je ne saurais exprimer par des mots ce que j'ai alors ressenti. Et ce n'est que bien des années après, en lisant les pensées du moine Dôgen, que j'ai pris conscience de la nécessité de " l'être temps ", c'est-à-dire de la faculté d'être de toute trace. Vivre pleinement l'émotion poétique, enregistrer, un par un, les prismes de la lumière, accepter, pour un temps, le silence, le temps irrésolu, les labyrinthes de la mémoire... Tels sont peut-être les chemins de la création. Mon vieux maître parlait peu. Son discours était à l'image de ce qu'il m'enseignait et sa force de suggestion était telle que l'on pouvait alors se dispenser de mots. Je l'ai donc suivi au plus loin de la Chine. J'ai vécu avec lui tout ce qu'il ressentait, toutes ces émotions qui échappent au langage ou à la perception logique qu'on en a... Nous nous levions à l'aube, puis nous restions des heures devant un paysage en méditation assise. Mon vieux maître m'obligeait à un travail d'activité intérieur intense dans une immobilité complète. C'était souvent astreignant. Je me sentais à bout de force, et je ne savais plus si mon esprit parviendrait à se nourrir des forces de la nature. Je continuais néanmoins. J'étais en quête de sens, d'un lien que je pourrais recréer, par la seule force de la peinture. J'avais la fougue et la curiosité insatiable de la jeunesse et l'apprentissage que je découvrais exigeait du temps, de la patience et un renoncement sans faille. La vacuité, c'est du moins ce que j'ai appris, est une matrice essentielle dans l'approche de ces perceptions, une étape formatrice qui mène à l'acuité de l'esprit.

Peu à peu, je me suis familiarisée avec cette vie, avec ce compagnonnage du silence et la présence du non-dit. Il devenait nécessaire d'oublier le temps, de s'oublier soi-même ainsi que toutes pensées, opinions et cultures acquises. Je redevenais alors " bois brut ", " herbe au vent ", ou " brise de printemps ". Le non-être apparent touche en quelque sorte à l'illimité de l'être. L'esprit libre devient alors fluide et mobile. On ne se fie plus aux contraintes extérieures, " faire le vide " en un mot, n'est pas une simple affaire d'apaisement. L'unique trait de pinceau, ce cérémonial du peintre, naît sous le sceau de l'inspiration, d'un geste spontané, d'une pulsion première, d'une osmose primordiale avec la sève créatrice. Vivre " l'Esprit UN " en tant que réalité absolue.

Pour y accéder, je devais acquérir la concentration nécessaire, me retirer du monde et trouver au sein de la nature une solitude joyeuse. Plus je progresse dans cette ascèse, plus je recherche cette banalité de vie au quotidien. Cette faculté d'éveil me rend plus réceptive au vivant, plus consciente du silence et de ses lectures infimes. C'est alors, avec pudeur et émerveillement, qu'on perçoit les subtils chuchotements de l'air, la vivacité des bourrasques d'automne, et les métamorphoses de la vie poétique. Quoi que très différents, tous ces éléments sont liés les uns aux autres. Il s'agit peut-être d'une connivence secrète, d'un état de perception qui me ramène à la source. En mettant mon âme au diapason du vent, en observant la course des nuages, je retrouve une sérénité qui me laisse libre de toute entrave, un état propice à la création et aux cycles de la vie. On peut alors commencer à envisager la peinture, la vraie peinture, celle qui est en harmonie avec le cours naturel des choses.

En vingt ans de recherches, j'ai multiplié les expériences de création de fonds de tableaux en adéquation avec la poésie du pinceau. Je passe un temps infini à préparer ces trames aléatoires et à donner une épaisseur au vide. Cette substance où réside la vacuité suprême dans un mouvement incessant de mille et une cellules invisibles. Rechercher dans ces fonds l'ossature de cette " maison-mère " qu'est le néant, c'est un défi presque métaphysique.

Depuis peu, je me suis même aventurée à révolutionner le savoir-faire chinois et j'ai mêlé ces techniques aux principes, tout aussi fascinants, de la peinture primitive flamande. Grâce aux verts de Titien et au bleu de Piero della Francesca, je redécouvre une matière encore intègre, un terrain premier qui préserve le sacré de la forme et auquel j'ajoute l'éclat de la lumière. L'œuvre plus contemporaine de Rothko illustre bien ce combat pictural, cette vibration mystique de la couleur qui donne accès au Divin. Une fois devant ces fonds, après des heures de concentration, un pinceau à la main, je voyage dans d'infinis lointains, et trouve alors l'inspiration.

La rencontre décisive peut mettre du temps. J'ai besoin de longues séances de pratique dans le calme de mon atelier avant de parvenir à la naissance du tableau. Pour être capable d'interpréter l'esprit d'une pensée par les souffles, l'encre et le pinceau, il faut que celle-ci soit présente et très profondément ancrée en vous, que vous puissiez la percevoir à la racine de l'être. Il n'est pas rare que les calligraphes chinois réalisent de nombreuses interprétations pour n'en garder finalement qu'une seule... Il existe ainsi un rituel du feu où l'on brûle les calligraphies que l'on ne gardera pas. A l'inverse de la tradition occidentale où l'on peut parfaire un tableau, le peintre chinois n'a aucune clause de rattrapage. Un tableau " sans vie " est perdu à jamais. Je suis d'ailleurs très dure avec moi-même. Cette exigence dans l'exercice recommencé sans cesse, amène à une sorte de perfection de l'être. On défriche le chaos originel à partir duquel s'opèrent toutes les métamorphoses. C'est un combat violent. On bascule si vite dans l'impur, le paraître, le vulgaire. Mon travail s'apparente donc davantage à celui du musicien. J'interprète la calligraphie pour accéder à la " beauté juste " dans la plénitude du trait. Je recherche une harmonie entre la pensée, le geste, le corps, l'humidité de l'air, la fabrication de l'encre... Une sorte de résonance avec l'accord parfait à la clé. C'est une alchimie difficile à réussir, une mise au monde qui survient toujours au moment où l'on s'y attend le moins, dans le détachement et la maturité du sujet.

Dans l'élaboration d'une calligraphie complexe, la notion d'échec est inexistante. Ce que les Chinois m'ont appris, c'est un système intuitif très élaboré. Seule compte la perception des forces motrices de l'espace travaillé, où la pensée crée sa propre dynamique. Le vagabondage instinctif du pinceau amène à saisir les phénomènes dans leur totalité mouvante et capter l'essence de la vie. Il en ressort une atmosphère puissante de plénitude. A croire que la sérénité naît d'un mouvement incessant. Comme la cadence régulière d'une fugue de Bach, comme les psalmodies des moines qui récitent leurs prières, ces interprétations mêlent mobile et immobile et par un récitatif incessant, parviennent à dépasser nos contingences habituelles pour atteindre un " au-delà ". Même le novice peut suivre la psalmodie de l'écriture, s'il est en état de réceptivité. Il n'est pas nécessaire de comprendre les idéogrammes chinois pour saisir la beauté de ce trajet et pour atteindre ce que Sénèque appelait " la tranquillité de l'âme ".

La calligraphie m'a donc initiée à la matrice du signe en toute liberté. Le peintre et le calligraphe sont des magiciens qui donnent vie aux formes qui les habitent. S'ils puisent à la source du cœur, c'est toujours en fonction de cette mémoire primordiale. Le pinceau est à la fois conscient et inconscient, éternel et passager, comme l'infini du paysage.
Ce sentiment, je l'ai éprouvé au printemps dernier, lorsque je me suis retrouvée dans mon verger, sous un pommier en pleine floraison. La vie alors reprenait ses droits. Je retrouvais là une sensation cosmogonique de la vie sur terre. Héraclite disait que l'âme est " une étincelle d'essence stellaire "...

A l'instar des vieux sages chinois, Gaston Bachelard a compris qu'il existe une unité profonde entre " l'animé et l'inanimé ", et plus particulièrement entre certaines images végétales et ce qui survit en nous-même. Pour moi, la beauté se trouve aussi bien à la cime d'une montagne, sur une tige de rhubarbe ou un navet de potager ! Au gré du souffle du pinceau je vais donc m'attacher à explorer le mystère végétal, le génie propre à chaque être : la pudeur discrète d'un brin d'herbe, l'intimité partagée de deux bourgeons en conversation, l'humeur impétueuse d'un bois mort.. Rien à voir avec le " naturalisme ", mais une tentative, une traduction visible de l'ossature cachée des choses. Goûter à l'émerveillement de ce qui est, de ce qui devient, comprendre les forces qui façonnent... Peindre à la campagne conduit à percevoir cette grande musique du monde.

Pendant dix ans mon vieux maître m'obligeait à transcrire la couleur à travers une gamme monochrome, le plus souvent en noir, au lavis et à l'encre de Chine. Il s'agit d'un exercice difficile pour retrouver dans la profondeur des noirs, la richesse infinie des lumières de l'univers. La saveur neutre du lavis nourrit l'être dans l'essentiel. Cette sorte de beauté dont on ne se lasse pas, n'est pas celle du paraître. Sa qualité de sobriété, son humilité naturelle créent sa forte présence dans l'effacement.

De temps à autre cependant je quitte l'ascèse du noir et blanc, pour un voyage au sein de la couleur. Mon séjour en Chine m'a d'ailleurs mise en contact avec des chromatismes à chaque fois différents. Je me souviens des pensées religieuses, calligraphiées à la feuille d'or, dans certains temples bouddhistes ou du pigment de cobalt très fréquent chez les Tibétains. Je me suis également passionnée pour le rouge cinabre, couleur traditionnellement réservée pour les sceaux dans la peinture chinoise. Je l'ai détournée de son usage premier en l'intégrant à mes calligraphies pour créer de nouvelles fenêtres de lecture.

Au fond, la peinture comme la calligraphie est une pratique solitaire, un don de soi, un chemin assez semblable à celui des moines, qui résulte souvent d'une vie d'ascèse et de silence. Cette exigence est essentielle pour être réceptif à l'infiniment petit, au flux et au reflux du monde sensible. Je cherche une vision subtile de l'arôme des choses, de la mystérieuse saveur du monde. Je m'intéresse à l'insaisissable, l'inexprimable, l'indicible, à l'essence de la réalité dans toutes ses manifestations. Je vogue sans cesse vers de nouveaux rivages, vers les récifs de " l'être-temps ".

Fabienne Verdier.
(Propos de Fabienne Verdier inspirés d'une conversation avec Olivier Germain Thomas, émission For Intérieur, France culture, mars 2001)
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