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[verso-hebdo]
08-01-2015
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

OEuvres complètes, Aristote, Flammarion, 2000 p., 69 euro

Loin de moi l'idée de vous faire un résumé de la pensée d'Aristote en en un article ! Je n'aurais pas cette outrecuidance (et cette inconscience). J'ai le souvenir de la Métaphysique, et plus particulière de la Métaphysique Lambda, sur laquelle j'ai planché une année entière. Mais cela ne fait pas de moi un péripatéticien distingué. Et compétent. En revanche je peux tenter vous résumer sa pensée en matière d'art. Il faut tout d'abord dire qu'il est à cent lieues de celle de son maître Platon. Il ne considère pas le beau comme associé au bon et au vrai, qu'il n'en fait pas la représentation de l'idée comme ce dernier. Ce n'est pas une essence inaltérable.
Le beau se juge selon les qualités de l'oeuvre produite. Celle-ci doit être en accord parfait avec le sujet représenté, dans ses proportions comme dans sa ressemblance. C'est donc le monde sensible qui est prédominant dans l'esprit d'Aristote et non celui des idées éternelles. Comme Aristote est persuadé que la nature est l'harmonie même, l'oeuvre d'art doit répondre aux critères de l'harmonie (il étend ce principe jusqu'à la politique). Ainsi doit-il la part belle à la sculpture et la peinture de son époque. Il tient d'ailleurs à mettre l'accent sur le fait que c'est autant la manualité, le geste de l'artiste qui comptent autant que l'oeuvre elle-même. Il insiste sur ce point dans sa Métaphysique : « Les productions de l'art, ce sont toutes celles dont la forme est dans l'âme de celui qui produit (j'appelle forme l'être de chaque chose, sa substance première). » L'art est différent de la nature en tant qu'il introduit la raison dans sa conception, alors que la nature procède par pure nécessité. Là où il rejoint Platon, c'est quand il affirme que l'art est légitimé par la recréation du vrai.
En montrant le vrai, l'artiste joue aussi un rôle moral, sinon édifiant. L'art repose donc sur le principe fondamental de l'imitation : « De même que certains imitent par les couleurs et le dessin bien des choses dont ils nous tracent l'image, de même que les autres imitent par la voix [...] tous réalisent l'imitation par le rythme, le langage, la mélodie combinés ou non. Par exemple, le jeu de flûte, de la cithare et les autres arts qui ont le même effet... » Mais il ne s'agit pas d'une imitation servile : l'artiste doit y mettre une part de lui-même. L'art doit se débarrasser des détails inutiles ou gênant : il fait ainsi un chois subjectif. Enfin, il attribue à l'art un rôle cathartique : l'art a enfin ce rôle de rétablir l'équilibre dans l'esprit comme dans la cité. Ce qu'il faut comprendre, c'est le philosophe ouvre une voie royale aux arts plastique en leur permettant de représenter même un cadavre. C'est le rendu de ce corps mort qui compte, pas l'effroi qu'il inspire. Sans doute sa vision de l'imitation est-elle ambiguë car elle suppose la reproduction exacte, mais incite à personnaliser le sujet abordé et à éliminer le négligeable. Son influence sera considérable pendant le Moyen Age, jusqu'à Pétrarque et l'école de Marsile Ficin, qui en appelle à un néoplatonisme. Avicence et ensuite Averroes seront ses disciples lointains en Orient (ces deux hommes auront une grande influence en Occident). Saint Bernard comme saint Thomas appuieront leur pensée théologique sur les conceptions aristotéliciennes.
Et elle reviendra un temps avec l'âge baroque et les théories de Lomazzo et de Gregorio Comanini. En somme, Aristote meurt (dans le monde des idées) avec les Lumières. L'école bolonaise des Carracci et beaucoup d'artistes de l'école de la cité de san Petronius restent encore proches de son enseignement pour donner une légitimité à leurs tableaux, comme on le voit, par exemple, chez G. M. Crespi. Pour les arts, surtout la peinture et la sculpture, il sera balayé par les néoclassiques, et le réalisme de Courbet n'a pas été une résurgence de sa doctrine. En somme, lire Aristote, c'est comprendre une large part de notre civilisation.




Le Corbusier, Ronchamp,
Maria-Antonietta Crippa & Françoise Caussé, Hazan, 240 p., 65 euro


Pour beaucoup, le chef-d'oeuvre de Le Corbusier est la Cité Radieuse de Marseille. En un certain sens, cette écrasante majorité n'a pas tort car cet ensemble résume sa pensée sur l'architecture et sur l'urbanisme. C'est une conception sur la vie communautaire de la ville moderne qu'il a voulu mettre en oeuvre. Mais pour moi, sa plus grande, sa plus belle réalisation, c'est sans conteste la chapelle Notre-Dame du Haut de Romchamp (près de Bourlémont dans Haute-Saône). Cette entreprise qui lui a pris cinq années de sa vie, entre 1950 et 1955 n'est pas seulement son champ du cygne (le projet que voulait lui confier André Malraux pour un musée du XXe siècle est resté lettre morte). Sans doute a-t-il eu le défaut, comme la majorité des grands architectes, de vouloir édifier une église qui ne ressemble pas à une église. Le clocher est remplacé par un jeu de cloches sur des poteaux en bois à côté de l'édifice. Mais la façade rachète out car elle désigne bien un édifice religieux, même si elle est dépourvue de tout symbole. C'est une proposition qu'il eut du mal à accepter. Mais une fois qu'il eût admis l'idée de faire un ouvrage religieux, il s'y est donné avec passion, comme Matisse pour la chapelle de Vence. Il y a tout fait en dehors du bâti : les vitraux, avec ses meurtrières qui vont en s'élargissant pour laisser entrer la lumière, les décorations murales avec quelques phrases essentielles, l'autel, le retable, enfin tout est de sa main, et exécutés avec les matériaux les plus divers. Les murs blancs de la façade et de l'ensemble de l'ouvrage contrastent avec la toiture mordorée qui lui aurait été inspirée par une carapace. J'y vois aussi un brin d'orientalisme ! L'intérieur est austère (comme dans le cas de Matisse), mais est riche de signes et de jeux savants entre les multiples matières employées. Derrière cette affaire, il y a le père Couturier, bien connu pour son goût pour l'abstraction et la revue L'Art sacré. Ce fut, à l'inverse de la nôtre, une époque bénie pour la relation entre les artistes et les lieux de culte. Rappelons les vitraux de Soulages et ceux de Bazaine... Ce livre, merveilleusement illustré et commenté avec classe par les auteurs, nous livre tous les secret de cette grande aventure pour le créateur suisse et nous explique le fonctionnement technique, mais aussi iconographique et religieux de cette chapelle qui est devenue une sorte de petite cathédrale pour ceux qui l'aiment.




L'Ami intime, un musée imaginaire du pain,
A. Le Cozannet-Renan & J.-P. de Tonnac, préface de Christian Bobin, Flammarion, 192 p., 35 euro


L'idée est amusante. Elle semble aller de soi. Mais, en fait, cela est une belle trouvaille éditoriale ! Le pain, l'aliment principal des Français, a été le sujet privilégié d'un nombre considérable de photographes du XXe siècle, dont, bien sûr, Cartier Bresson et Doisneau, mais aussi Mapplehorpe. Un choix excellent se retrouve dans cet ouvrage. Mais les peintres anciens n'ont pas boudé de mettre en scène le pain sous toutes ses formes : on le voit chez Cranach l'Ancien comme chez Steer, chez Pieter Brueghel l'Ancien, Georg Flegel ou Edouard Manet (Une partie de campagne) et tant d'autres pour mes maîtres anciens et, plus proches de nous, dans les tableaux de Magritte, de Balthus, de Jean Hélion, de Salvador Dalì (il y a même un livre entier consacré à l'usage qu'il fait du pain dans ses oeuvres), qui en a fait un des objets à fonctionnaire paranoïa-critique de son univers. Une partie du livre, la dernière, est consacré est dédiée à la culture du blé avec là aussi de beaux clichés et quelques reproductions d'oeuvres significatives, de Van Gogh avec La Sieste. Dommage que la préface de Christian Bobin soit aussi médiocre. Le reste du livre est riche et, sans chercher à être exhaustif (ce qui serait d'ailleurs absurde), donne tout de même une belle imagerie de ce que représente le pain dans notre société.




Le Cut-up de William S. Burroughs - histoire d'une révolution du langage, Clémentine Hougue, Les Presses du Réel, 418 p., 26 euro

Il s'agit d'une thèse et, par conséquent, on pardonnera à l'auteur l'usage de termes comme le « métalangage » et les relations qu'elle entend établir avec les thèses de Jacques Derrida et ses tentatives dans le domaine de l'écriture. Le genre est ingrat par définition. Mais, il faut reconnaître que l'ensemble est écrit avec limpidité et beaucoup de caractère. Souvent les thèses tombent des mains, souvent sérieuses et même du plus grand intérêt. En premier lieu, elle met en scène les précédents, de Dada à John Don Passos. Elle a su très bien définir ce qu'a été le cut-up créé par Brion Gysin et repris par son complice du Beat Hotel de Paris. Elle a su aussi en montrer les développements pour ces auteurs tout en les confrontant à d'autres expériences de l'époque. Je dois souligner que cette partie de l'ouvrage est remarquablement bien conçue. Ensuite une autre grande partie est consacrée aux écrivains qui n'ont pas utilisé le cut-up au sens strict (mais il n'existe pas de doxa dans cette sphère !), ou les autres « techniques littéraire de Lady Sutton Smith », comme les appelait, non sans humour, Burroughs. Les principaux auteurs étudiés sont, d'une part, Claude Pélieu, qui a été le premier traducteur de Burroughs en français et son introducteur en France et, d'autre part, Bernard Heidsieck, ce merveilleux poète sonore, qui vient hélas de disparaître récemment. Elle ne nous propose pas l'art du cut-up comme le grigri d'une école. Au contraire. Mais elle a pu très finement dégager ce qui rapproche et ce qui différentie ces deux poètes de Gysin et de Burroughs et aussi d'expliquer ce qu'ils apportent de neuf. Elle met ensuite en situation John Giorno et établit des parallèles critiques curieux avec le lettrisme et les situationnistes. Elle aurait pu aussi inclure Jean-Jacques Schuhl, dont elle parle trop peu à mon goût. La fin de l'étude est constitué d'une réflexion sur le post-moderne et s'interroge sur des avancées philosophiques, comme celles de Deleuze et de Derrida. Ce livre fera date, car il sera une référence incontournable pour étudier cette question qui a apporté une profonde révolution dans la littérature de la seconde moitié du siècle dernier. En plus, il apporte des éclaircissements précieux autant du point de vue philosophique, littéraire que sémantique.




Poèmes français, Fernando Pessoa, édition établie par Patricio Ferrari, préface de Patrick Quillier, « Clepsydre », Editions de la Différence, 416 p., 29 euro

En réalité, la quasi totalité de ces oeuvres écrites en français n'a pas été publiée du vivant de l'auteur. On ignore même s'il comptait en faire. C'est là des innombrables secrets de la grande malle qui sont aussi vertigineux que ceux du vase de Pandore, mais moins effrayants. Leur nombre est bien plus important qu'on ne le croyait à l'origine. Il est vrai qu'un certain nombre d'entre eux ne sont pas achevés. Il est vrai aussi qu'on ignore de quelle façon leur auteur pouvait les considérer (achevés ou non par exemple). Mais il n'en reste pas moins que cet important recueil renferme des trésors. Il est aussi amusant de remarquer que Pessoa, à cette époque pratiquait encore la rime, non sans un certain bonheur. Mais son style est aussi limpide et cristallin que celui de Verlaine. « Les Trois chansons mortes » sont vraiment une pure merveille. Ce n'est là qu'un des longs poèmes qui semble avoir été mené à son terme. Dans d'autres textes, il se laisse influencer par son époque et par les symbolistes français, ce qui fait qu'il y a pas mal de lunes dans ses pages ! Mais il n'est pas de ces jeunes auteurs qui ont voulu rejoindre la foule venue des cinq continents qui entourait Paul Fort à la Closerie des lilas. Tout se joue dans sa chambre, à Lisbonne. Plus qu'un document (déjà remarquable en soi, d'autant plus que le livre est accompagné de photographies), ce livre est la révélation d'un autre poète, mais pas l'un de ses hétéronymes, le premier futuriste, l'autre néoclassique. C'est le jeune Pessoa qui tente et réussit à écrire des oeuvres de valeurs dans une autre langue que la sienne. En somme, l'auteur d'Ultimatum n'a pas encore fini de nous surprendre. Cette édition met l'accent sur l'un de ses penchants singuliers et aussi de sa grande ambition d'écrivain. Et là réside tout son mystère : pourquoi a-t-il laissé la majorité de ses oeuvres en suspens ou sans suite et surtout sans fin. La mythique malle contient aussi ce secret.




L'Inondation, Eugueni Zamiatine, « les inépuisables », Actes Sud, 80 p., 12 euro

C'est la dernière oeuvre écrite par Zamiatine (1884-1937) en Union soviétique. Il parviendra à partir à Paris en 1931 et y décédera en 1934. Sa réputation, il la doit à un roman « utopique », Nous autres, paru en 1920. Il avait soutenu la Révolution d'octobre. Mais il était déjà déçu. Le gouvernement le fait dès lors surveiller par le GPU. Alors, il après une période très faste, il écrit moins. L'Inondation, qu'il qualifie de roman, est en réalité un court récit. C'est un étrange mélange de littérature réaliste, rurale et de littérature moderniste, l'écrivain ayant une prédilection pour la rapidité de la narration et la litote. Ecrit en 1929, il ne pouvait guère aller dans le sens de la création d'avant-garde qui avait déjà été bannie. C'est en tout cas le dernier livre qu'il écrit dans son pays natal. Cette tragédie paysanne qui met en scène un homme, Ivanych, et deux femmes, Ganska et Sophia (l'une étant son épouse et l'autre, l'amie de son épouse). L'amie tombe ainsi du mari et tout se termine en catastrophe à cause du désir de vengeance de Ganska et l'accouchement imminent de Sophia : les eaux de sont mises brusquement à monter. On fait tonner le canon pour alerter les populations. L'inondation menace. C'est un livre formidable qui, en dépit de sa concision extrême, parvient à nous faire découvrir tout un univers de la campagne séculaire de la Russie. Mais tout cela raconté avec un art consommé et avec une incroyable économie de moyens.




Un si funeste désir, Pierre Klossowski, « L'Imaginaire », Gallimard

On a du mal à s'imaginer que quand Pierre Klossowski (1905-2001) a publié Roberte ce soir en 1955, sur un tirage de cinq cent exemplaires, il ne s'est pas vendu cent (j'ai acheté l'un des 500 quand j'étais étudiant en 1970). Et cela malgré le soutient de l'intelligentsia de l'époque, la revue Critique de Georges Bataille, ce dernier ayant organisé une défense en règle de son ami. Malgré le secours des grands esprits de l'après-guerre, Klossowski a été bien loin de connaître la gloire de son frère, Balthus. En dehors d'avoir été un grand maître dans l'art de la fable philosophique, et un grand traducteur (il a traduit entre autre l'Eneïde de Virgile), il a été un essayiste de premier plan. Il a écrit un grand ouvrage sur Nietzche (Nietzsche et le cercle vicieux, 1969), une étude sur Sade (Sade mon prochain, 1967) un court et brillant essai sur Sade et Fourrier (1974). Un si funeste désir paraît chez Gallimard en 1963. On y trouve les prolégomènes de son grand oeuvre sur Nietzche : le livre commence par lui et se termine avec lui. On peut y lire de délicieux article, où il fait preuve de sa sagacité et aussi de son originalité foncière. De tous les essais réunis dans ce volume, c'est l'analyse d'Un prêtre marié de Jules Barbey d'Aurevilly qui m'a le plus frappé. Il explique à merveille le paradoxe que Klossowski découvre chez le Connétable des Lettres, profondément monarchiste et catholique. Cela a bien sûr beaucoup à voir avec sa propre autobiographie, puisqu'il songeait à entrer dans les ordres puis y a renoncé. C'est ce qu'il raconte dans la Vocation suspendue (1950). Gide, Claudel, Bataille et Maurice Blanchot y sont également examinés avec une rare discernement.




Gagneuses, François Espéret, « Les Lettres françaises », Le Temps des cerises, 104 p., 10 euro

Ce livre n'est ni de la poésie, ni de la prose narrative. L'auteur a choisi de « tirer à la ligne », non pas le sens du XIXe siècle, mais dans un sens beaucoup plus moderne, c'est-à-dire en faisant de chaque ligne un moment de son récit qui tient dans un souffle. Et il n'a pas le souffle court, car les phrases sont longues ! Cette construction est étrange, bien sûr, et le titre ne vient pas pour nous rassurer ! Mais, au fond, nous aurions bien tort de nous étonner dans un monde littéraire où l'on cessé de faire les expérimentations les plus audacieuses et aussi les plus bizarres. Une certaine logique finie, sous-tendue par ce rythme lancinant, par s'installer et on ce laisse porter par ces vagues de mots. La limite de cette affaire, c'est bien le côté systématique de la formule, qui devient lassante. Mais il y a quelque chose dans cette recherche qui vous prend et ne vous lâche pas malgré ce défaut. En fait, le récit existe, on finit par s'en apercevoir, et une logique s'installe. On finit par comprendre les tribulations d'un personnage nommé Franck et un certain univers un peu tabou. En somme, le livre tient la route. Je crois que François d'Esperet a des qualités réelles. Il faut maintenant qu'il trouve le moyen de faire la connexion entre ce genre de construction et la structure du récit. C'est en tout cas bien plus intéressant que bien des romans bâtis de manière conventionnelle et dépourvus d'esprit, de saveur et d'imprévu. Là, l'auteur va peut-être trop loin dans la quête expérimentale. Mais je suis persuadé qu'il trouvera sa voie sans problème à mettant et remettant l'ouvrage sur le métier.




Friedrich Nietzsche, « Les Cahiers de l'Herne », « Champs classiques », Flammarion, 368 p., 10 euro

J'ai déjà fait part dans cette chronique de ma satisfaction de voir réédités dans la collection « Champs » les anciens Cahiers de l'Herne. Celui est particulièrement intéressant car il contient un texte important du philosophe allemand sur Arthur Schopenhauer rédigé en 1867. La critique qu'il a faite du Monde comme volonté et comme représentation est éblouissante. Tout en signifiant son admiration pour son aîné, il montre les défauts de la cuirasse et réfute l'idée pessimiste a priori de sa philosophie. Mais il indique aussi là où il tombe d'accord avec lui. Ce texte est incomplet : Nietzsche ne l'a jamais terminé. Mais les chapitres rédigés suffisent à nous faire comprendre la relation qu'il entretient avec cette pensée qui, selon lui, nie l'intellect. Ses Notes philosophiques (1868), également incomplètes, sont également remarquables et peuvent servir d'introduction à sa manière de voir les choses. A cela, il faut ajouter des lettres (en particulier à son éditeur de Leipzig et à une amie. Enfin, il y a quelques poèmes inédits. La part critique est ici réduite, ce qui n'est pas pour nous déplaire car, après Dominique de Roux, les Cahiers ont pris une autre orientation, plus universitaire et donc plus convenue... Mais le choix des textes inédits suffit à faire notre bonheur dans le cas présent. On comprend bien les fondements d'une révolution qu'il a l'intention accomplir dans son domaine.
Gérard-Georges Lemaire
08-01-2015
 
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