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[verso-hebdo]
07-11-2013
La chronique
de Pierre Corcos
Des concepts au marché
La ville aux immenses places, la deuxième ville de France par sa dimension, s'étirant au confluent du Rhône et de la Saône, la ville en pointe pour la recherche et les savoirs, la ville mondialisée inscrite dans le réseau des grandes métropoles européennes, Lyon, pour enfin la nommer, possède bien entendu une importante Biennale d'art.
Elle en est aujourd'hui à sa douzième édition... Cette Biennale en chiffres d'abord : 18 pays concernés, 77 artistes exposant dans 5 lieux (grosse fatigue pour le visiteur !), et 3 « plateformes » (l'exposition internationale, Veduta et Résonance). Ensuite ce qui frappe, c'est la présence immédiate, récurrente des concepts : celui, choisi par Thierry Raspail, directeur artistique, de transmission qui, sans être un thème ou un sujet pour cette Biennale, permet déjà au commissaire d'exposition (cette année, Gunnar B. Kvaran) de répondre par un autre concept, celui de récit visuel. A ces concepts s'en ajoutent d'autres : ceux définissant les plateformes précitées. Ce que l'on retient enfin : les propositions plastiques sélectionnées, le plus souvent conceptuelles, installent évidemment cette Biennale dans l'axiomatique dominante de l'art contemporain... Non pas que les oeuvres soient dématérialisées. Au contraire : sculptures, objets, machines, peintures, nouveaux matériaux occupent bien les différents espaces. Mais il s'agit surtout là d'idées, de questionnements, d'investigations, voire de pure didactique ! Alors, pour ajouter une touche de poésie à ce qui pourrait à la longue sembler trop cérébral et/ou programmatique, chaque travail est accompagné, excellente initiative, d'une phrase à la formulation plus ou moins littéraire (exemple : « je me souviens du jour où Sally Ride est morte. Je me souviens que c'était un jeudi après-midi »). En outre des artistes connus (Errò, Jeff Koons, Fabrice Hyber, Yoko Ono, Matthew Barney, etc.), dont les oeuvres émaillent le parcours, offrent quelques balises aux amateurs d'art contemporain pouvant se sentir perdus au milieu de ces innombrables recherches hétéroclites.
Le niveau de ce qui est présenté, inégal, fait que le rez-de-chaussée de La Sucrière, par exemple, l'un des lieux classiques d'exposition, abonde en propositions réjouissantes et innovantes quand les deux étages le surmontant déçoivent le plus souvent. Certains plasticiens restent des faiseurs qui abusent le public en se payant de mots. Mais d'autres, à l'évidence, maîtrisent admirablement de nouvelles techniques, ouvrent des voies esthétiques prometteuses, ou emplissent leur concept d'une émotion, d'un imaginaire prenants. Ils se sont fort heureusement donné du grain à moudre...

On ne peut s'empêcher de songer à tous ces jeunes talents propulsés demain sur le marché de l'art tel qu'il s'est peu à peu, dans ses hautes sphères, mis en place... Le documentaire de Marianne Lamour, La ruée vers l'art, conçu avec la collaboration des journalistes Danièle Granet et Catherine Lamour (Grands et petits secrets du monde de l'art, Fayard 2010) nous montre toutes les pièces d'une étonnante machine à fabriquer de l'argent pour quelques intermédiaires combinards, des collectionneurs milliardaires et certains artistes chefs d'entreprise. Mais aussi une redoutable machine à broyer les crédules et accabler les créateurs intègres... Entre les fonds d'investissement en art, les spéculateurs appliquant leurs stratégies boursières, les galeristes businessmen mondialisés, les marchands d'art publicitaires, il semblerait que les ruses du business l'emportent largement sur la passion de l'art. Par une série d'interviews ciblées et de voyages dans les grandes foires internationales, une enquête patiente et scrupuleuse, les journalistes et la réalisatrice, sans jamais prendre parti, nous font découvrir un club très fermé où s'élabore une économie opaque (un peu comme les « dark pools » entre les opérateurs de marché), mais un club également féru de « peoplisation » et de communication somptuaire. Ce film douche vigoureusement les dernières illusions des esthètes idéalistes... Quant aux pseudo-artistes et faussaires qui encombrent l'art contemporain, leur imposture, leurs tromperies semblent bien angéliques comparées aux magistrales escroqueries des magouilleurs croisés dans le film !
Seules consolations : il ne s'agit là que du marché de l'art très haut de gamme (l'équivalent de ce qu'on appelle l' « hyperluxe »), et par ailleurs les prix mirobolants qu'atteignent les oeuvres étayent indirectement l'idée que l'art vaut plus que tout. Ce qui rejaillit positivement, en principe, sur l'ensemble du marché de l'art...
Pierre Corcos
07-11-2013
 
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Verso n°136

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