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[verso-hebdo]
05-05-2011
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Nouveau scandale à la Culture ?
C’est ainsi que commence (sans point d’interrogation) le texte d’une pétition qu’invite à signer un collectif d’artistes (300 signatures, généralement prestigieuses, quasi immédiates) pour tenter de maintenir à son poste Olivier Kaeppelin. « Un gâchis consternant et scandaleux » : ce sont les termes employés par Alain Fleischer et quatre autres signataires d’une lettre au Président de la République rédigée dans le même but. Il s’agit de la démission de l’intéressé, qui vient de renoncer à son poste de « responsable des projets » du Palais de Tokyo, une démission dont la presse s’est largement faite l’écho et que, visiblement, regrettent amèrement les artistes et les intellectuels qui ne font pas partie de la nomenklatura détenant le pouvoir de décision en matière d’art en France. Tel est le paradoxe : Olivier Kaeppelin, ancien délégué aux arts plastiques, donc apparemment grand manitou dans le système institutionnel, n’a jamais cessé d’être tout de même considéré comme un des leurs par les artistes plasticiens vivant et travaillant en France, et il n’a effectivement jamais cessé de se heurter à ceux qu’il appelle volontiers les « philistins », c’est-à-dire ceux qui, dépourvus de goût, font néanmoins la loi en matière de modes et de cotes dans le milieu de l’art (on peut penser au « pop philosophe » Mark Alizart, 36 ans, conseiller du ministre pour les arts plastiques, désigné par Eric Corne, fondateur du centre d’art Le Plateau, car il aurait juré la perte de Kaeppelin et « incarne la communication et les valeurs de la mode dans toute leur brutalité »)…

Je connais Olivier depuis plus de trente ans : depuis que, jeune critique d’art, il apportait à la revue Opus International des textes très sensibles, très « écrits » sur des peintres de sa génération. Par la suite, à travers les différents postes qui ont jalonné sa fort belle carrière, il n’a jamais cessé de se comporter en ami des artistes, plus attentif à la qualité des œuvres qu’à l’efficacité des réseaux. Lorsqu’il était délégué aux arts plastiques, donc membre de droit de la commission du Fonds National d’Art Contemporain, il n’a pas hésité à recommander des achats parfaitement à contre-courant de ce que l’on appelle « l’art contemporain ». Investi de responsabilités à la fois flatteuses et vagues sur le site jamais achevé du Palais de Tokyo, succédant à mes flamboyants anciens étudiants Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans qui avaient réussi à en faire un lieu essentiel d’information sur la modernité internationale (ouvert jusqu’à minuit qui plus est !) et à Marc-Olivier Wahler qui avait poursuivi sur la même ligne, Olivier Kaeppelin a cru pouvoir envisager un changement de cap radical. Peut-être aurait-il dû se taire jusqu’à sa nomination effective de président de la nouvelle société gestionnaire (dont les statuts ne sont toujours pas déposés).

Quel changement de cap ? Ce n’est pas difficile à deviner de la part d’un homme qui ne pouvait imaginer qu’on l’empêcherait d’avoir un avis artistique. Responsable à un titre ou à un autre du Palais de Tokyo, il ne pouvait y trouver un intérêt que s’il devait en assumer la programmation. Dans un article du journal Le Monde, Emmanuelle Lequeux donne une liste tronquée des expositions que Kaeppelin aurait aimé organiser d’ici à 2015, inscrites dans un projet que le conseiller du ministre aurait jugé « pas assez novateur ». Que l’on en juge : on y trouve notamment Hervé Télémaque, l’un des meilleurs artistes de la Figuration narrative, et François Rouan, très grand peintre qui a su complètement renouveler ses moyens d’expression par l’emploi de la photographie et du cinéma, ainsi qu’en a témoigné son superbe dialogue avec Le Primatice, au Louvre il y a quelques années… La journaliste du Monde écrit aimablement que cela sent un peu « la naphtaline », voulant oublier (avec d’autres personnes pas très bien intentionnées) que l’on découvre également, dans les choix de Kaeppelin, par exemple la photographe Valérie Jouve ou le plasticien Fabrice Hyber, bons représentants de l’avant-garde artistique française la plus pointue. Exit donc Olivier Kaeppelin. Marc-Olivier Wahler a benoîtement indiqué qu’il pourrait accepter le poste de président « si l’on a besoin de lui pour consolider la structure », et le ministère aurait fait des ouvertures à des directeurs de centre d’art à l’étranger (pourquoi à l’étranger ? Il n’y a pas assez de talents en France ?) en vue du futur poste de directeur artistique. Un gâchis consternant en effet, s’il est vrai qu’Olivier Kaeppelin va devoir poursuivre sa carrière au milieu des disputes de la famille Maeght à Saint-Paul-de-Vence...
J.-L. C.
jl.chalumeau@usa.net
05-05-2011
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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