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[verso-hebdo]
17-02-2011
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Au Musée Fabre
en compagnie de Vincent Bioulès
J’ouvre avec gourmandise le délicieux petit livre que Vincent Bioulès vient de consacrer au Musée Fabre de Montpellier, la ville où il est né et où il vit et travaille aujourd’hui (Allons au Musée Fabre...Méridianes, collection Le Musée Fabre : visite privée). Mon premier réflexe est bien sûr de chercher quels sont les tableaux que j’aime et qu’il n’a pas retenus : de David, il choisit le portrait de Philippe-Laurent de Joubert (en effet un chef-d’œuvre) plutôt que celui du Médecin Alphonse Leroy qui me frappe davantage. Il ne commente pas le Portrait d’Homme par le jeune Le Bernin, pourtant un extraordinaire autoportrait peint du génie de la sculpture baroque, et ne s’attarde pas davantage sur le Saint François en méditation du Guerchin dont la matière picturale fluide appliquée en touches généreuses quasi sensuelles aurait pu le séduire. Mais dans ce très riche musée, Vincent Bioulès privilégie aussi certains des tableaux qui me touchent le plus, à commencer par le Mariage mystique de sainte Catherine par Véronèse : « nous voici face à face avec la peinture, et à ceux qui la considèrent comme nulle et non avenue, comme définitivement remisée au placard de l’Histoire, je réponds seulement : taisez-vous et regardez ! ». Il n’y a rien à ajouter.

Vincent Bioulès est un pur peintre doublé d’un écrivain raffiné. Il ne peut donc manquer l’admirable Jeune fille assise devant la fenêtre par Berthe Morisot. Pour moi, c’est évidemment un splendide morceau de peinture, mais la façon dont l’artiste intègre totalement le sujet dans son environnement impose un constat : il s’agit là d’une mutation radicale du traitement de la figure dans la peinture occidentale, et j’admire l’audace de l’amie de Manet qui rompt ici avec l’anthropocentrisme en vigueur depuis la Renaissance : son modèle n’est plus qu’un fragment de nature. Or ce n’est pas cela que voit d’abord Bioulès, fasciné par le maintien de la jeune fille : « si profondément désarmant, - sans un mot, par un simple et seul regard, une façon de tenir sa tête, la façon dont les femmes nous demandent justement de les regarder. » Laissons encore au peintre le dernier mot. Nous sommes tous deux amoureux de ce tableau (dit aussi L’été), mais pas tout à fait pour les mêmes motifs !

La richesse et l’intérêt du livre de Vincent Bioulès tiennent certes à l’élégance du style (les bonheurs de plume sont nombreux, comme par exemple à propos du Portrait de Fernande Olivier par Kees Van Dongen, ces « joues où le regard peut mordre jusqu’au sang »), mais surtout à l’absolue liberté de l’auteur, son « dédain du qu’en dira-t-on » qui lui permettent de prendre des positions étrangères au « politiquement correct » en usage dans le monde de l’art contemporain. Ainsi Bioulès n’oubliera jamais le bien que son cher Raoul Dufy (celui de la Corrida du Musée Fabre) lui a fait lorsqu’il a décidé de quitter ses amis de Supports/Surfaces. « C’est dans son pur plaisir de peindre que j’ai trouvé les forces qui m’étaient nécessaires pour accepter à nouveau pour mon compte le plaisir dont je m’étais détourné. » Un plaisir qui lui coûte un peu cher aujourd’hui encore, à en juger par la manière dont certains philistins se méfient de lui ou cherchent carrément à occulter son œuvre. Mais il n’en a cure, et il a bien raison.
J.-L. C.
jl.chalumeau@usa.net
17-02-2011
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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