avec le soutien éclat ou éclat
hotel de beaute
ID : 45
N°Verso : 66
Dossier Benjamin Lévesque
Titre : L'art de l'effeuillage
ou L'étoffe des libertins
Auteur(s) : par Jean-Claude Hauc
Date : 11/01/2013



L'art de l'effeuillage
ou L'étoffe des libertins
par Jean-Claude Hauc

Pour Benjamin

ah voilà des préliminaires qui m’enivrent de volupté mesdames voulez-vous m’en croire il fait extraordinairement chaud mettons-nous à notre aise nous jaserons infiniment mieux robe volante sur panier en entonnoir dos froncé manches plissées verticalement cela ne sera pas difficile puisqu’il ne s’agit que d’enlever cette robe pour distinguer à nu les plus touchants attraits je vais donc le voir ce cul divin et précieux que j’ambitionne avec tant d’ardeur sacredieu que d’embonpoint et de fraîcheur que d’éclat et d’élégance je n’en vis jamais un plus beau le panier en cloche baleiné est remplacé par un panier double qu’on obtient en séparant l’ancien panier en deux paniers faits de toile forte armée de jonc ou de baleines va la vertu n’est qu’une chimère dont le culte ne consiste qu’en des immolations perpétuelles qu’en des révoltes sans nombre contre les inspirations du tempérament de tels mouvements peuvent-ils être naturels la nature conseille-t-elle ce qui l’outrage ne soit pas la dupe de ces femmes que tu entends nommer vertueuses ce ne sont pas si tu veux les mêmes passions que nous qu’elles servent mais elles en ont d’autres et souvent bien plus méprisables le matin en déshabillé on porte de tout petits paniers qu’on appelle des considérations quand ils descendent jusqu’aux genoux on les nomme jansénistes enfin lorsqu’ils s’étalent sur les côtés et montent très haut ce sont des paniers à coude ou à commodité donnez-moi votre cul madame oui donnez-le-moi que je le baise et ne vous étonnez point de mes blasphèmes un de mes plus grands plaisirs est de jurer dieu quand je bande il me semble que mon esprit alors mille fois plus exalté abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère sous le corsage on porte le corps à baleines en usage depuis trois siècles et qui sous le nom de corset se conservera jusqu’à notre époque son busc comprime le ventre et la poitrine vous savez aussi bien que moi que ces globes de chair sont d’une grande valeur pour le plaisir un amant les a sous les yeux en jouissant il les caresse il les manie quelques-uns en forment même le siège de la jouissance et leur membre se nichant entre les deux monts de vénus que la femme serre et comprime sur ce membre au bout de quelques mouvements certains hommes parviennent à répandre là le baume délicieux de la vie le costume masculin se compose de trois pièces justaucorps veste et culotte toutefois le justaucorps prend alors le nom d’habit à la française il conserve les mêmes hauts parements de la régence le même groupement de plis aux hanches tandis que l’on ajoute généralement des boutons au-dessus des plis latéraux oui c’est cela un peu plus vite mon cœur tenez toujours bien à nu cette tête vermeille ne la recouvrez jamais plus vous faites tendre le filet mieux vous décidez l’érection il ne faut jamais recalotter le vit qu’on branle bon préparez ainsi vous-même l’état du membre qui va vous perforer voyez-vous comme il se décide donnez-moi votre langue petite friponne l’extrémité de la culotte est souvent cachée sous le bas elle descend au-dessous des genoux et s’attache avec des pattes que l’on fixe par une boucle sur le coup-de-pied de côté ou au milieu la pièce du coup-de-pied se dresse devant la cheville en s’évasant les talons rouges réservés à la noblesse sont désormais plus bas observez d’abord de vous faire toujours branler le clitoris quand on vous sodomise rien ne se marie comme ces deux plaisirs évitez le frottement de linge quand vous venez d’être foutue de cette manière il est bon que la brèche soit toujours ouverte il en résulte des désirs et des titillements qu’éteignent aussitôt les soins de propreté on n’a pas idée du point auquel les sensations se prolongent l’habit à la française est plus court de basque échancré sur le devant et souvent les boutons ne sont plus que des ornements le cou est serré par un tour-de-col cravate de mousseline montée sur deux pattes qui se bouclent par derrière préparez-vous que vos yeux se fixent sur la tête de ce sublime membre et quand pour preuve de sa prompte éjaculation vous allez le voir se gonfler se nuancer du plus beau pourpre que vos mouvements alors acquièrent toute l’énergie dont ils sont susceptibles que les doigts qui chatouillent l’anus s’y enfoncent le plus avant que faire se pourra livrez-vous tout entière au libertin qui s’amuse de vous la veste est un gilet à manches boutonné seulement à partir du creux de l’estomac laissant une ouverture pour la cravate elle descend au-dessous de la taille va tigre va déchire-moi si tu veux maintenant je m’en moque baise-moi bourreau baise-moi je t’adore ah ce n’est plus rien quand il est dedans toutes les douleurs sont oubliées malheur aux jeunes filles qui s’effaroucheraient d’une telle attaque pousse pousse mon ami je décharge

 




 
 
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