Les artistes et les expos


Suivre une luciole (Virginie Le Touze)

par Sophie Braganti

Il y a peu d’artistes aux propositions aussi protéiformes que Virginie Le Touze. Il y a bien, depuis longtemps, les familles Touchatout, les familles Toutétard, les familles Fashonevictime, les familles Ecoldart. Nous voilà enfin en présence d’un phénomène. Qu’est-ce qu’un phénomène ? C’est en vérifiant l’étymologie de ce mot (Larousse : du grec phainomena ; ce qui apparaît. Littré : briller, apparaître) que je tombe sur Kant qui lui oppose le « noumène ». Luciole où tu nous mènes ? Dans la foulée donc, je tombe sur Kant et une référence à La critique de la raison pure, à laquelle j’entrave que dalle. Je n’entends rien à la philosophie. Luciole, Kant tu nous mènes…
En résumé, nous dit le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales :

PHÉNOMÈNE, subst. masc.

Étymol. et Hist. I. 1557 astron. «tout ce qui apparaît de nouveau dans l'air, dans le ciel» (Ph. de Mesmes, Inst. astron., p.64 ds Gdf. Compl.: les phenomenes ou apparitions celestes). II. 1. a) 1638 [éd.] «chacun des faits constatés qui constituent la matière des sciences» (Descartes, Lettre du 13 juill. ds OEuvres et Lettres, éd. A. Bridoux, p.1014); b) α) 1737 «tout fait extérieur qui se manifeste à la conscience par l'intermédiaire des sens» (Argenson, Journal et Mém., éd. E. J. B. Rathery, t.1, p.228: nous assistons à un véritable phénomène en politique); β) 1801 philos. (Ch. de Villers, Philos. de Kant, p.354 ds Quem. DDL t.22); 2. a) 1719 [éd.] «fait qui frappe par sa nouveauté, son caractère extraordinaire» (A. H. de La Motte, Fables nouvelles, livre V, Fable XIX, p.358); b) α) 1722 phénomène de la nature (en parlant d'une personne) (Marivaux, Le Spectateur fr., éd. 1727, p.40); β) 1738 «personne qui surprend par ses actions, vertus, talents`` (Argens, Lettres juives, t.4, p.187); ϒ) 1881 «original, individu excentrique» (Rigaud, Dict. arg. mod., p.288). Empr. au gr.φαινμενα «phénomènes célestes», titre d'un poème d'Aratos sur le cours et l'infl. des astres (IIIes. av. J.-C., d'où Phénomènes d'Arate, en 1554, Ronsard, Bocage ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.6, p.105, 3), de φαινμενον «ce qui apparaît», lui-même dér. de φανω , signifiant «apparaître» en astron. Le b. lat. a également empr. phaenomena, plur. «phénomènes célestes» au gr. Comme terme de philos., phénomène est empr. à l'all. Phänomen, créé par le philosophe all. E. Kant [1724-1804].
Les phénomènes constituent le monde tel que nous le percevons, et révèlent un monde dont l'existence est au contraire indépendante de notre expérience, la
chose en soi.
De façon prosaïque, on peut cerner aujourd’hui des domaines que la science ne pourra jamais atteindre (car il existe bel et bien un infini). Pourtant, nul ne saurait en déduire l’ensemble des phénomènes potentiellement prédictibles, ni, a fortiori, calculer les conséquences de l’action du non-observable sur l’observé. Il y a donc aujourd'hui une prise de conscience que les phénomènes présents dans la nature ne sont pas tous explicables rationnellement. On découvre qu'il existe une réalité “indépendante”, c’est-à-dire qui ne peut être appréhendée en l’état actuel de nos outils d’observation sensibles et conceptuels.

Les artistes et les expos : Suivre une luciole (Virginie Le Touze) par Sophie Braganti
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mis en ligne le 11/05/2010
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