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actualités des expositions
Rayures dans la mer, tâches dans la savane : atelier créatif de Laura Mertz
Samedi 29 février du 15h au 17h
Atelier créatif + goûter à Coutume (12€)
ANOMAL
Quentin Garel
et RENCONTRES DE BAMAKO
exposition photo
MuséOthérapie, l’Art de se sentir bien !
Conférence Samedi 8 février à 15h :
« Art détox »
Estelle d’Almeida, chef de pr...
Ariane Loze - Une et la même
Fabien Tabur présente Buisson Ardent
ERWIN WURM Photographs
GROUP SHOW :
Féminin
antoine poupel
GROUP SHOW : 1970-1990, Regards sur la création havraise
Jusqu’au 22 février 2020
vladimir skoda
GROUP SHOW : L’œil et la nuit
elissa marchal
SOLO SHOW : Horizons
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[verso-hebdo]
28-03-2024
La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau Kim Jung Gi, un génie graphique La chronique de Pierre Corcos Le retour du disparu La chronique de Gérard-Georges Lemaire Chronique d'un bibliomane mélancolique
La chronique de Pierre Corcos |
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Amours au cinéma |
La doxa de la critique consensuelle et les opinions rapidement échangées entre cinéphiles répètent à l'envi que, lointainement inspiré par notre théâtre et littérature du 18ème, Marivaux et les Libertins, le cinéma français reste le champion pour causer d'amour. Il sait tant se montrer fin et subtil (ah, Rohmer !), émouvant et merveilleux (ah, Demy !), élégant et cérébral (ah, Truffaut !), etc. Or ce qui a été apporté de neuf, de surprenant dans ce domaine, et depuis quelque temps déjà, nous vient plutôt d'Asie... Il n'empêche : le cinéma français s'aime et persiste dans cette veine. Deux films récents, l'un signé par Emmanuel Mouret, l'autre par Claire Denis, sans renouveler le genre, témoignent d'un savoir-faire invétéré.
En écartant les folies de la passion, en extrayant le dard de la culpabilité, et en sirotant le doux moment présent, nous allons tous les deux jouer à nous faire plaisir... Tel est le contrat, qu'à la suite d'une rencontre inopinée et arrosée dans un bar de nuit, Charlotte (Sandrine Kiberlain), mère célibataire, propose à Simon (Vincent Macaigne), père marié et médecin. Vide affectif chez l'une, usure conjugale chez l'autre : d'accord, topons là ! Et l'expérience - qui s'avère plutôt une aventure - démarre... Dans cette Chronique d'une liaison passagère, le réalisateur Emmanuel Mouret, formé d'abord à l'art dramatique, spécialisé dans la comédie de moeurs et les histoires sentimentales (c'est tout de même là son onzième film tournant autour du marivaudage !) va nous montrer que ce contrat est impossible, en fait, à tenir. Mais, tout rohmérien qu'il est - par la précision de l'analyse et le rôle du dialogue théâtral - le cinéaste quinquagénaire ne cherche pas à tirer morale de son récit. Juste cette remarque : complexes, les relations humaines débordent de tout jeu de rôles et, comme le disait Ionesco, quand on joue, on ne joue pas. Ou, en tous cas, on peut se prendre au jeu... Et du coup perdre la distance ludique, initialement posée comme réquisit à cette expérience amoureuse à visée hédoniste. Ainsi, voilà que Simon s'éprend de plus en plus de Charlotte, tandis qu'à la suite d'une expérience de triolisme, impulsée par Charlotte (toujours « maîtresse » du jeu), cette dernière découvre son homosexualité et s'en va vivre avec Louise, rencontrée à cette occasion. Tout cela n'était pas prévu : le contrat a failli, et il n'y a plus de jeu, ni de vrai maître du jeu. Sauf notre inconscient... Les contrats sexuels ne fonctionnent bien que dans les structures perverses, dont ils constituent un élément majeur. Emmanuel Mouret laissera au spectateur le soin d'éventuellement réfléchir à ces graves questions sur le désir et l'amour, la jouissance et le plaisir. Avec soin, le réalisateur marseillais les enveloppe d'une esthétique lumineuse, d'images printanières (photographie : Laurent Desmet) et d'une pétillante musique mozartienne. Et il ménage suffisamment de comique par la dissemblance des caractères, de sensualité par des séquences tactiles variées, enfin de vivacité par les mouvements alertes des personnages, pour que le drame secret de cette histoire d'amour reste enclos dans le répertoire soyeux de la comédie de moeurs.
Avec amour et acharnement, le dernier film de Claire Denis, a remporté l'Ours d'argent de la mise en scène à la dernière Berlinale. À l'opposé du film précédent, non seulement il n'enveloppe guère les drames intérieurs de l'amour - vécus ici par ses deux protagonistes et qu'ils expriment crûment lors de scènes explosives -, mais encore, en se détournant des rôles et situations dans le goût du jour, et même en exhumant l'archaïsme de la violence masculine et d'un masochisme féminin, il ne cherche pas à plaire... Sara (Juliette Binoche) et Jean (Vincent Lindon) s'aiment, corps et âmes. Ils se le répètent, ils se le prouvent. Une histoire d'amour tardive, partie pour durer, mûrie après une rupture douloureuse pour l'une et un épisode carcéral pour l'autre. Sara anime une émission à RFI, et Jean, ancien joueur de rugby, est au chômage. Mais voici que, revenant du passé, François (Grégoire Colin), l'ancien amant de Sara, et l'ex-copain et partenaire commercial de Jean, resurgit, proposant du travail à ce dernier. Et alors... Mais avant de poursuivre, il serait intéressant que chacun(e), engagé(e) dans une relation actuelle, imagine comment il ou elle se conduirait si une personne, passionnément aimée jadis et disparue de sa vie, réapparaissait... Cette interrogation contribuerait à ce que l'on éprouve encore mieux la pertinence du film, du scénario. Combien de relations installées ne le sont-elles pas sur l'échec puis le deuil d'une passion préalable ? Comment ne pas introduire le personnage de la Mort dans cette tragédie à deux, où l'on doit choisir avec qui l'on veut vieillir, à côté de qui l'on accepte de mourir ? Ce questionnement existentiel, implicite dans Avec amour et acharnement, anime le désespoir de l'une, qui ne peut pas choisir, et la fureur de l'autre, qui se sent floué, dupé. Il est exprimé par une musique, lourde et menaçante comme un ciel d'orage et d'encre, qui accompagne le film. Librement inspiré d'un roman (Un tournant de la vie) de Christine Angot, il tire avantage d'une caméra intrusive, scrutant les étreintes mais aussi les mensonges. Ses gros plans et sa mobilité transforment une scène de jalousie en morceau de bravoure cinématographique. Défi magistralement relevé par deux acteurs chevronnés... L'atmosphère oppressante, digne d'un thriller, l'émergence effroyable de l'ambivalence, propre à toute passion amoureuse, glacent sans doute le spectateur. Mais Éros trempe parfois sa flèche dans le curare.
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Verso n°136
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Exhibition curated
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