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dossier Alix Delmas :
Mettre les choses de travers pour mieux les regarder ?
Editorial : Contre la dérision dans l'art par Jean-Luc Chalumeau
par Claire Guezengar
dossier Alix Delmas : Mettre les choses de travers pour mieux les regarder ? Par Claire GuezengarL'usage récent d'images numériques par Alix Delmas vient conforter sa démarche en lui donnant une improbable caution réaliste. I1 s'agit très souvent d'une situation donnée qui se déroule dans un contexte identifiable: elle donne à voir le plus souvent un personnage - ou seulement la main d'un personnage (élément également récurrent dans les dessins) - qui se livre à un acte très précis, mais dont l'origine et le sens restent indéterminés. La série "Une chambre à Salzburg", qui donne à voir une jeune femme seule dans l'armoire d'une chambre d'hôtel standard, multiplie ainsi les incertitudes : s'agit-il d'une sculpture, d'une scène de cinéma, d'une performance, d'un autoportrait? Rien ne vient a priori préciser le statut de cette image, sinon une extrême minutie dans la composition et, en dépit d'une évidente mise en scène, l'absence de toute théâtralité. Les yeux fermés de la figure centrale évacuent de l'image toute trace d'identité et la place dans une expérience de la dépossession de soi. Les moyens mis en œuvre pour aboutir à cette image semblent coïncider curieusement avec son résultat: la mise en place d'un temps de pause qui s'accompagne soudain d'une sereine tranquillité. S'il n'y avait quelques malices dans l'expression, on pourrait parler d'une force tranquille, tant la figure centrale de l'image affirme à la fois une forte présence en même temps qu'elle évoque une réelle abnégation d'elle-même.

Une autre image d'Alix Delmas montre l'artiste assise à sa table de cuisine en train de lire: le point de vue est celui du four dans lequel l'appareil photographique a été posé. Le regard oblique du four sur cette scène domestique a priori banale génère à lui seul l'étrangeté de cette image.

Peut-étre est-ce cela la spécificité de ce travail : décaler le regard que l'on porte sur le monde pour mieux l'appréhender, mettre les choses de travers pour mieux les regarder? On pencherait volontiers vers cette hypothèse.

(extrait d'un texte paru dans le catalogue de l'exposition Aires, Galerie Edouard Manet Gennevilliers, 2002)


dossier Alix Delmas : Mettre les choses de travers pour mieux les regarder ? Par Claire GuezengarAlix Delmas Récentes expositions personnelles

2003 :
ESBAM jusqu'au 19 mai,
École Supérieure des Beaux Arts de Marseille.
Prix Laube, Salzburg.

2002 :
"Aires", École municipale des beaux-arts, Galerie Edouard Manet, Gennevilliers.
"Temporaires", galerie Bernard Jordan, Paria.
"Temporaires", exposition réalisée par l'artothèque du Limosin, École nationale d'art et de design, Limoges-Aubusson, site de Limages 2000.

2000 :
"Cabinet de dessins", galerie Bernard Jordan, Paris.
Jean-Luc Chalumeau
mis en ligne le 30/05/2003
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