Dossier Groborne

RAINBOW STONE

par Emmanuelle Etchecopar Etchart
Le poème Rainbow Stone dont la lisibilité est donc fonction de la quantité d’eau déversée ainsi que de l'ondoiement provoqué, est soumis à un cycle immuable. Tantôt recouvert, il disparaît ; tantôt découvert, il devient graduellement visible et lisible. Le moteur de ce mécanisme, le temps, altère puis restitue puis altère à nouveau. Ce procédé est voué à se reproduire indéfiniment. Un temps en recouvre un autre. Ce dispositif est en lui-même un principe poétique. Il mime l'action du temps, ses altérations, son rythme, en y convoquant la poésie, la sculpture, l'architecture. Il trouve enfin par la photographie, un complice inattendu mais qui excelle à en rendre la subtilité et l'élégance.

Emmanuelle Etchecopar Etchart

 

Notes
1 Il s'agit du Polaroïd 101 Automatic mis sur le marché dès 1964. Appareil doté notamment d'un soufflet conique et de deux viseurs dont un télémétrique. [retour]

2 Walter Benjamin, Ecrits français, Gallimard, Paris, 1991, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée (1936), p. 163.[retour]

3 Gilbert Lascault, Quelques objets arrêtés. Robert Groborne, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, 2005.[retour]

4 Robert Groborne, Journal, Françoise Palluel, Paris, 1979.[retour]

5 Fragments d’un voyage immobile. Fernando Pessoa, Rivages poche, Paris, 1991.[retour]

6 Isabelle Monod-Fontaine, Robert Groborne voyageur immobile, Alain Margaron Editeur, Paris, 2010.[retour]

7 Robert Groborne, Geva Caban, Barcelone, Le Temps qu'il fait, Maison des Arts de la ville d'Evreux, 2000.[retour]

8 André Breton, Arcane 17, Brentano's, New York, 1945.[retour]

mis en ligne le 28/12/2011

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