La chronique d'Amélie Adamo
Cristine Guinamand chez Olivier Houg. Rencontre
par Amélie Adamo

Comment les "théâtres" sont-ils apparus?

     Le premier théâtre est né d'une insatisfaction, d'une peinture que je n'arrivais pas ou plus à faire rentrer dans mon histoire, que j'ai découpée et agrafée, devenant structure/peinture et réceptacle peint. Parallèlement je me posais certaines questions. Comment augmenter la proximité entre l'œuvre et le regardeur? Comment faire rentrer celui qui regarde au plus prêt de la peinture? Comment peindre un espace qui ne sera pas perceptible dans son ensemble immédiatement? Comment extirper un espace construit (3D) d'un espace peint (2D)? Moduler la perception du spectateur en l'incitant à bouger pour appréhender l'œuvre. Par amour de la mise en scène.... Et là, je me suis aperçu que Munch essaie de résoudre les mêmes problématiques avec ses peintures intitulées La Chambre verte. Peintures exécutées dans la continuité de son expérience théâtrale auprès de Max Reinhardt qui l'avait invité à réaliser des décors pour Les revenants d'Henrik Ibsen l'année précédente (A l'instar du dispositif scénique conçu par Reinhardt pour réduire la distance entre acteurs et spectateurs).

La notion de jeu semble trés présente dans tes nouvelles pièces (avec le principe du pop up ou du puzzle). Qu'est ce que cela signifie pour toi?

     Ce n'est pas tant la notion de jeu qui m'intéresse. L'utilisation des puzzles est née de mon envie de faire grouiller la surface due à l'observation par exemple d'une fourmilière (qui de loin ressemble à un tas puis qui, lorsque l'on s'approche, vibre et grouille car constituée d'une multitude de fourmis constituant l'individu fourmilière). Le fait que les puzzles soit d'abord une image prise, puis imprimée, puis morcelée, puis vendue afin d'être reconstituée m'intéresse dans tout le processus. Le côté ludique aussi apparaît donc, plus ou moins détourné. Les pièces de puzzles sont tantôt matière recouverte comme élément sculptural et tantôt utilisées comme partie d'image à part entière. Elles sont cellules constituant des corps et à la fois élément /matière détruisant. En ce qui concerne les pop-up, ce qui me touche ce sont ces univers tenus ou maintenus dans un espace/livre qui ne laisse pas voir un espace construit en volume immédiatement. Cette possibilité d'une structure s'ouvrant en un geste.

mis en ligne le 18/04/2012
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