Esthétique
La Science devenir de l’art

par Thierry Laurent

mis en ligne le 06/10/2010

Pour Elisabeth Krief

« Maintenant, si nous disons que la beauté est l’idée, c’est que beauté et vérité sont la même chose… »
Hegel

Et si la science était le futur de l’art, un art qui aujourd’hui s’épuise et n’a d’autre issu que les mathématiques ?

Tant il est vrai que l’art au cours de son histoire s’est s’assigné d’autres finalités que la délectation du regard : des finalités philosophiques, religieuses, voire intellectuelles. Et pourquoi pas, aujourd’hui, scientifiques ?

L’art est d’abord dessin, peinture ou sculpture reproduisant la nature tant pour la satisfaction du regard que pour la délivrance d’une vision spirituelle du monde. L’artiste vise à satisfaire notre sensibilité, (on parle d’esthétique), mais surtout à édifier les consciences. De son côté, le philosophe Hegel décrit l’art comme évolution vers l’intelligible : sa finalité est de révéler l’essence du monde par le truchement de l’émotion sensible. Le corps du Christ est une œuvre d’art parfaite : Dieu, dans sa perfection absolue, s’offre à la sensibilité du regard en s’incarnant dans un corps humain. L’art est une transcendance qui se manifeste dans l’immanence du sensible, un universel qui se manifeste dans la particularité de l’œuvre. Pour Hegel encore, si la vocation de l’art est de montrer «  l’Idée absolue » du monde, son support évolue vers des formes forcément de plus en plus immatérielles, telles que la musique, la poésie, et finalement la philosophie.

Aussi, dans les faits, les œuvres d’art ont-elles évolué vers leur dématérialisation au profit de leur signification conceptuelle.

Dès la Renaissance, les artistes se sont attachés à montrer que l’art n’était plus une question de savoir- faire manuel , mais que « l’invenzione » et la « cosa mentale » devaient présider à l’élaboration des œuvres.

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