Parallélisme fête ses quatorze ans en 2012. Depuis les débuts consacrés à l’Histoire de l’art, au paysage et au Corps de la femme, le projet a connu de nombreuses évolutions thématiques, même si le principe plastique reste le même : une juxtaposition d’images au format 30 x 40 cm, réparties en égale quantité entre les deux artistes, ainsi que le protocole de conception qui reste identique : respect total de la proposition de l’autre, jeu permanent de Questions et de réponses plastiques.
Environ deux cent cinquante pièces constituent la production de Parallélisme compte tenu des derniers thèmes développés intitulés Ombres et Voilé-Dévoilé, dernier ayant fait l’objet d’une exposition à l’espace Ivanow de Barcelone en 2010. A ceci, il faudrait ajouter une cinquantaine de pièces réalisées sur le thème de la confrontation de deux écoles de peinture du paysage : Barbizon et Olot en Catalogne.
Travaillant depuis huit ans sur l’œuvre de Kafka, j’ai proposé à Jordi Cerda de me rejoindre. Nous avons ainsi créé 6 grands ensembles de dix-huit pièces chacun sur le thème de Kafka et Prague : Le procès, La Métamorphose, Le Château, La Colonie pénitentiaire, L’Odradek, Un discours pour une académie.
Le travail avec Jordi Cerda m’a fait rencontrer une autre culture, une autre langue. Il m’a fait découvrir et rencontrer de nombreux artistes espagnols. Plus encore, ma rencontre avec Jordi Cerda m’a ouvert à des pratiques plus axées sur le concept que les miennes, dans le temps où ma propre pratique était complètement reconnue et acceptée par lui.
Parallélisme m’a ouvert un champ expérimental nouveau sans que mes origines et ma création ne soient en rien reniées, au contraire. Je crois pouvoir avancer que Jordi Cerda apprécie mon imaginaire fondé sur la métaphore et ma capacité d’exploration divergente. Mon travail plus politique voire social rencontre le sien plus surréaliste et conceptuel dans la tradition catalane, pour donner à voir un mélange surprenant et inhabituel pour deux artistes dans la mesure où nos différences sont totalement visibles et affirmées.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment de connaître une création en expansion.

Marc Sagaert et Claude Jeanmart