Galerie Richard,
514 West 24th Street, New York
(12 avril-26 mai 2012)

Les artistes et les expos
noise anusmOs
par Giancarlo Pagliasso

Traduit de l'italien par Gérard-Georges Lemaire
Les nouveaux travaux de Joseph Nechvatal présentés à la galerie Richard de New York sont la résultante expressive d’une réflexion et d’une recherche théoriques qu’il a exposées.

Dans son livre Immersion into Noise, où il précise les coordonnées d’une esthétique du bruit comme expérience excessive, antimaniériste et stylistiquement orientée, de manière à répondre à l’appauvrissement sémantique où est tombé l’art d’aujourd’hui à cause de la valeur spectaculaire et décorative de la société néo-capitaliste de la globalisation médiatique est tombée.

Dans sa perspective, l’art du bruit embrasse des dimensions multiples capables de se mettre en relation authentique avec « notre monde intérieur, à la vie de notre imagination avec ses intenses poussées propulsives, ses soupçons, peurs et amours, ce qui guide nos intentions et nos actions dans le monde politique et économique » (1).

Connu depuis les années 80 comme un des premiers artistes à interagir avec un ordinateur, Nechvatal, entre 1991 et 1993, au cours d’une résidence à Arbois dans l’atelier de Louis de Louis Pasteur et dans la fondation Ledoux pour la recherche de programmes informatiques d’Arc-en-Senans, il perfectionne le projet pour la création d’un programme capable de produire des virus pouvant attaquer (en les transformant) des images de synthèse. Ces compétences lui permettent de formuler s apoétique en des termes plus précis : sa gestation est issue des textes de Collected Essays (2). Il trouve un premier débouché dans la focalisation du concept de viractuality, mot qu’il a inventé pour désigner la fusion du virtuel et du corps réel.

En 2001, collaborant avec Stéphane Sikora, il change son vocabulaire critique en des termes mathématiques et scientifiques, et pas seulement philosophiques pour développer le projet des virus informatiques en association avec les principes de la vie artificielle. Il parvient à définir une esthétique de la vie artificielle virale, obtenue par des systèmes de synthèse qui reproduisent les caractéristiques du comportement des systèmes vivants. Cela le mène à constituer, à partir de 2002, l’objet de sa production créative.

[1] Nechvatal, Immersion Into Noise ,Charleston, Open Humanities Press, 2012, p.11.
[2] Paris, Editions A.Candau, 1990.

mis en ligne le 12/07/2012
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