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[verso-hebdo]
02-06-2021
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Signac, Les harmonies colorées
Le titre de l'exposition Signac du musée Jacquemart-André (jusqu'au 19 juillet 2021) ne marque pas d'originalité particulière par rapport à celui de l'exposition Signac du musée de Grenoble en 1977 : « La libération de la couleur » qui lui-même reprenait exactement celui du livre d'Erich Franz. Le principe de l'exposition est simple : reprendre telle quelle la collection d'une « exceptionnelle collection particulière » dont on ne nous donne pas le nom, et de bâtir sur ces soixante-dix oeuvres (peintures, aquarelles, dessins) une interprétation de l'apport de Paul Signac qui, heureusement, ne tombe dans aucun des poncifs le concernant tel que « le maître du pointillisme ». Au contraire, elle remet les pendules à l'heure en ce qui concerne la relation entre l'oeuvre de Signac et celle de Seurat, son ami et mentor. Le ton est donné par Christophe Duvivier dans son texte du catalogue : « Si la reconnaissance progressive de l'oeuvre de Seurat a occulté un temps l'originalité de l'apport de Signac, en particulier après 1891, elle a aussi masqué la nature du néo-impressionnisme qui fut probablement le premier mouvement d'avant-garde constitué autour d'un corpus théorique. » Autrement dit, l'apport de Signac, qui a consisté à refuser de suivre Seurat qui faisait de la touche divisée un absolu  (elle n'était pour lui que l'un des nombreux éléments colorés dont l'ensemble constituera le tableau) n'a pas été compris tout de suite.

Un exemple donné par la commissaire de l'exposition, Marina Ferretti-Bocquillon, montre bien l'originalité du peintre. En 1891, aussitôt après la mort de son ami, Signac est à Concarneau. Il peint deux études préparatoires à un tableau qu'il réalisera plus tard en atelier (Concarneau, Calme du matin, huile sur toile de 65 x 81 cm qui se trouve au Metropolitan de New York). Pour cela, il abandonne la petite touche pointilliste et met en place l'harmonie chromatique de la future composition. L'exposition n'a pas besoin du tableau de New York : avec seulement Concarneau, Calme du soir (étude), huile sur bois de 26 x 35 cm, le grand Signac est présent. Il n'utilise que des pigments purs, il approche la couleur matérielle de la lumière sans la souiller en mélangeant les couleurs sur la palette, « sauf évidemment avec du blanc et entre voisines. »

De Matisse à Mondrian en passant par les expressionnistes, les peintres de la « libération » de la couleur ont tous une dette essentielle envers Signac, d'autant plus qu'il fut le premier à admettre que la disposition en petites unités n'était qu'une étape intermédiaire. C'est en se référant à Signac qu'ils s'affranchissent des principes instaurés par Cézanne, Van Gogh et Gauguin. On comprend aisément, a commenté Erich Franz, l'historien de l'art allemand spécialiste de Seurat et Signac, pourquoi au début du XXe siècle, Signac était « foncièrement plus important que Seurat. » D'ailleurs, notait en 1903 le critique Julius Meier-Graefe, « comparé à la luminosité des tableaux aériens de Signac, Seurat semble gris et immobile. Le caractère presque mécanique de sa surface cède le pas devant une sensibilité plus libre et plus fine chez Signac ». C'est ce que démontre avec pertinence aujourd'hui l'exposition du musée Jacquemart-André.

www.musee-jacquemart-andre.com
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
02-06-2021
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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