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[verso-hebdo]
28-06-2018
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
A propos de Zao Wou-Ki
Le musée d'Art moderne de la ville de Paris propose une exposition Zao Wou-Ki (jusqu'au 6 janvier) qui n'est pas une rétrospective : elle débute au moment où le peintre adopte une expression nouvelle, « abstraite » que l'oeuvre de 1956 intitulée Traversée des apparences caractérise le mieux. C'est très bien et cela va permettre aux jeunes générations de faire connaissance avec un des artistes les plus importants de la scène parisienne des années 50 aux années 80. Cela dit, le parti adopté est un peu frileux. On apprend que si les encres sur papier de grand format n'apparaissent vraiment que dans les années 80, c'est parce que Zao Wou-Ki aurait eu peur antérieurement de paraître trop « chinois ». En effet, comme l'indique Bernard Noël, un ami du peintre, en Chine « on apprend à écrire au pinceau. Tout sort de l'écriture par la calligraphie : la pensée comme l'art, la beauté dans la vue comme la beauté dans le comportement... » Certes, mais alors Zao Wou-Ki aurait longtemps caché cet aspect de sa création simplement pour paraître plus occidental ? Cela laisse rêveur.

Il se trouve que j'ai organisé un débat autour de Zao Wou-ki, chez lui rue Jonquoy, en mai 1989 à l'occasion d'un dossier que lui consacrait la revue Opus International (n° 114). André Velter, Hervé Télémaque et Claude Roy y participaient. Zao Wou-Ki était présent, très attentif mais gardant le silence (« je n'ai jamais su parler de ma peinture », disait-il en souriant). Dès le départ, André Velter avait donné le ton quant à cette question de l'artiste écartelé entre Orient et Occident : « Zao Wou-Ki est marginal dans la mesure où il est venu d'ailleurs, attiré par tout ce qu'il pensait trouver ici. Petit à petit, son parcours a été non pas une oscillation entre cette origine orientale et un point d'aboutissement occidental, mais la recherche d'un dépassement. Parti des marges, il est arrivé au centre de la modernité en la dépassant. » Observation que Claude Roy complétait avec, me semble-t-il, beaucoup de justesse :
« Le jeu intellectuel de l'uchronie séduit l'esprit, fait dériver l'imagination de l'historien. « Si Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo... Si Sun Yat-Sen avait présidé pacifiquement les premiers cinquante ans de la République chinoise et son essor économique et social... » Dans son domaine l'oeuvre de Zao Wou-Ki est l'illustration de ce qu'aurait pu être la peinture chinoise et les arts en Asie dans un monde un : il est un peintre tout à fait universel et profondément chinois. » Ces propos étaient corroborés par le point de vue d'un peintre, Hervé Télémaque : « La modernité en peinture pourrait être rapidement définie par une dissociation couleur/dessin, essentiellement opérée par des artistes constamment nommés par Zao Wou-Ki : Matisse et Léger. Zao Wou-Ki lui-même suscite des questions inévitables : à partir du fait qu'il est chinois, c'est la question de l'exotisme. A partir du fait qu'il utilise la peinture à l'huile, c'est la question de savoir ce qu'est devenu ce type de technique aujourd'hui. Je lui faisais remarquer récemment que Matisse, qu'il admire beaucoup, utilisait très peu les richesses possibles de la peinture à l'huile. Je soulignerai à propos de Zao Wou-Ki le fait remarquable qu'il essaie de dessiner avec la peinture à l'huile. Il y a là une opération naturelle de synthèse à l'intérieur de ce vieux médium, qu'il est à ma connaissance le seul à pratiquer actuellement. » Une exposition à voir, bien sûr, mais plutôt avec ces paroles en tête pour discerner l'intérêt profond de la peinture de Zao Wou-Ki...
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
28-06-2018
P.S. Comme chaque année, Verso-Hebdo prend des vacances.

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