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[verso-hebdo]
28-11-2013
La chronique
de Pierre Corcos
Instantanés
Graphique, picturale, photographique... Paris a ce genre de fièvres. Pendant quelques jours, à l'occasion d'une foire marquante ou d'un important salon, une série d'évènements similaires vient hausser la température de l'épiderme parisien ! Qu'on en juge : il y a une dizaine de jours, à l'occasion de la Foire Paris-Photo dédiée à la création photographique historique, contemporaine et à son marché, nous avons eu en même temps droit au Salon Photo Off à la Bellevilloise et au Salon Fotofever (encore la fièvre !) au Carroussel du Louvre, tandis que le 12 novembre au Grand Palais, l'exposition consacrée à Raymond Depardon, Un moment si doux, était présentée à la presse.

Nous avons choisi de nous intéresser à Fotofever car cette toute jeune foire, consacrée à la photographie contemporaine, nous a paru inventive et prometteuse… Il y a deux ans, une première édition parisienne avec une quarantaine de galeries, l'année dernière et cette année une édition bruxelloise rassemblant plus de cinquante galeries, et donc là cette deuxième édition parisienne, avec une réjouissante série d'évènements (performances photographiques, tables rondes multiples, visites guidées, signatures de livres, prix photo de l'année, concert par le Fever Jazz Band, etc.), d'efficaces incitations à commencer une collection de photographies, et plus de cinquante galeries nationales et internationales, dont un nombre significatif belges et hollandaises. Un dernier chiffre : 5000 personnes pour le vernissage et plus du double durant ces quelques jours de novembre : Cécile Schall, fondatrice, directrice de Fotofever peut sans aucun doute être contente… Mais arpentons les lieux et, puisqu'il s'agit de photographies, voici quelques instantanés sur cette foire. D'abord un mélancolique : une galerie s'appelle « Argentic », comme si le numérique était tellement devenu la norme que désormais l'argentique peut symboliser une exception. Ensuite un sarcastique : la création photographique a aussi ses… clichés (ce serait le comble si elle n'en avait point !), et par exemple cette année les photographies sous l'eau, des lapins aux humains, avec des effets intéressants mais faciles. Enfin un instantané érotique : la « private collection » de ce cru 2013 est une carte blanche donnée au collectionneur français Alexandre Dupouy, grand spécialiste de la photographie érotique, qui nous dévoile sa collection suggestive consacrée à la Fesse ! Rappel de l'indéniable voyeurisme, où la libido photographique trouve l'une de ces classiques sublimations… Avant de quitter cette foire, un mot sur la lauréate du « Fotoprize », Saartje Van De Steene, qui vit, travaille à Gand et photographie la tribu Lakota aux Etats-Unis. Car c'est un test pour Fotofever qu'observer le qualité esthétique de celui ou celle qui décroche le prix en son giron : indéniablement une excellente proposition, ici, doublant le regard ethnographique complice d'un « bougé », d'un traitement maculé de l'image, suggérant la situation dramatique de ces Indiens. Grande force expressive des photos.

Pourquoi cette formule Un moment si doux pour une exposition consacrée à Depardon, alors qu'on y voit quelques instantanés pris durant la guerre civile à Beyrouth, et d'autres montrant la misère prolétarienne à Glasgow ? Pourquoi ce titre, alors que le photoreporter a, on le sait, couvert la terrible guerre d'Algérie, la brutale répression soviétique du printemps de Prague, et d'autres scènes convulsives de notre histoire contemporaine ? Parce que Depardon n'a pas photographié seulement, loin de là, les soubresauts du monde mais aussi ses calmes permanences. La ferme de son enfance par exemple, les paysages et les paysans… Et surtout parce que même dans la plaie de ces tragiques évènements, vibrent les couleurs, la Couleur. Dans ces 160 photographies chatoyantes, la plupart inédites et allant de la fin des années 50 à aujourd'hui, variées, éclatantes, contrastées, parfois inattendues dans leur proximité sont les couleurs, égayant ces images d'un monde toujours ouvert. « La couleur est la métaphore de la curiosité », déclare Raymond Depardon, l'éternel promeneur. Mais également, tracteur rouge paternel, ocres de la ferme familiale, nuances pimpantes de la toile cirée sur la table : les couleurs évoquent aussi son enfance, un moment si doux… Enfin, il émane de cette exposition la douceur d'être au monde, en toute liberté. Enfin ! Sans thème, ni commande, ni contrainte, ni esthétique préétablie. Voilà, selon une superbe formule, « des photos que tout le monde pourrait faire, mais que personne ne fait ». Instantanés d'une sublime simplicité, couleurs évidentes, lumineuses, épiphaniques.
Pierre Corcos
28-11-2013
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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