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[idées]
24-10-2014

 

Pierre Furlan est un écrivain traversé par les arts plastiques. Visuelimage a déjà parlé de son roman Le Rêve du Collectionneur (Au Vent des Iles). Sa passion pour Louis Soutter s’est concrétisée par un roman La Tentation américaine (Actes Sud) et un court récit Le Violon de Soutter (éd. Esperluète). Nous avions aussi aimé Les Dents de lait du dragon (Actes Sud), sur deux artistes parisiens. C’est pourquoi nous lui avons demandé de nous parler de la rétrospective Jeff Koons qu’il a vue cet été au Whitney Museum de New York et qui sera à Beaubourg à partir du 26 novembre.

Pierre Furlan
Pierre Furlan
Jeff Koons sans ironie

Pourquoi s’obstine-t-on à ne pas croire Jeff Koons quand il affirme ne pas être dans l’ironie, mais dans un simple optimisme de bon aloi ? Ainsi Bernard Blistène, qui l’invite au Centre Pompidou pour une rétrospective qui va durer cinq mois (du 26 novembre 2014 au 27 avril 2015), prétend-il que la vision de Koons est « plus subversive qu’il n’y paraît », mais il se garde bien de nous dire en quoi. Il y a plus de quinze ans, Calvin Tomkins du New Yorker affirmait déjà qu’il ne faut pas prendre au sérieux ce que dit Koons de son art. Par exemple des choses comme (je cite à partir d’un entretien avec Bernard Blistène) : « Mon travail est contre la critique. Il combat la nécessité d’une fonction critique de l’art et cherche à abolir le jugement afin que l’on puisse regarder le monde et l’accepter dans sa totalité. » Ou encore, comme il le déclarait à l’auteure anglaise Gaby Wood, « l’affaire de l’art c’est seulement de s’accepter soi-même. » Très américain, tout cela, très « positif », un peu trop même pour des gens épris de théorie.

         L’exposition qui arrive à Beaubourg et que j’ai vue à New York au mois d’août me semble pourtant donner raison à Koons au moins sur un point. On attend de lui quelque chose qui ne le regarde pas. Car il est américain, et ce sont les Américains qui, à la suite d’Arthur Danto, ont le plus vigoureusement démontré l’impossibilité de donner une définition acceptable de l’art et de l’artiste. Du même coup, ils ont prononcé la fin de l’histoire de l’art telle que l’Europe la connaît depuis Hegel. Dans la débâcle conceptuelle qui a suivi, on a fini par se contenter de définitions boiteuses, de pétitions de principe, et l’on se résigne le plus souvent à dire que l’art n’est rien d’autre que ce qui est reçu comme tel par le monde de l’art. Aussi insatisfaisante que soit cette tautologie, elle a le mérite de tout symptôme, celui d’ouvrir le débat plutôt que le clore. De plus, elle illustre assez les débuts de Koons, par exemple l’exposition de 1981 où il enfermait des aspirateurs dans des boîtes en acrylique transparentes. On peut estimer qu’il y a quelque ironie à enclore des « nettoyeurs par le vide » (vacuum cleaners) dans un vide supplémentaire comme pour neutraliser l’agressivité anthropomorphique que Koons leur attribue. Mais le nettoyage par le vide, c’est aussi la proposition tautologique de la définition de l’artiste comme celui que ses pairs adoubent comme tel. Dans cette exposition, Koons entreprenait de dégager son propre horizon artistique. Et il y déployait une ironie que n’aurait pas désavouée Andy Warhol, maître en la matière, lui qui était capable de se dire « profondément superficiel ». Sauf qu’Andy Warhol était encore à moitié plongé dans l’art européen, encore en butte aux définitions anciennes de l’art avec lesquelles il jouait : il n’avait pas complètement fait son coming out, celui auquel invite la philosophie américaine de Danto.

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  Jeff Koons sans ironie
     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com
     
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