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[verso-hebdo]
26-05-2022
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La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau |
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Les voyages imaginaires de Gilles Ghez |
La galerie Pascal Gabert annonce une nouvelle exposition de Gilles Ghez sur le thème des Voyages Imaginaires pour le 2 juin (jusqu'au 9 juillet). A vrai dire, le thème n'est pas nouveau : depuis plusieurs décennies l'artiste né en 1945 nous parle par le moyen de ses boîtes des voyages qui l'inspirent depuis que sa fréquentation de Londres, dans les années 60, a fait germer en lui une passion pour l'empire britannique des années 30, son incroyable diversité, les types humains qu'il a engendrés. L'un d'eux, créé par lui, est un lord aventurier et très dandy dont il raconte les aventures tout en s'identifiant personnellement à lui. Car Gilles Ghez s'habille à Londres ; le visiteur de son atelier de Montmartre peut voir au-dessus des armoires les cartons venus de son chapelier et de son bottier londoniens. Gilles Ghez est un cas : chacune de ses oeuvres est le fragment d'un rêve, précise le communiqué de presse, « le rêve est le fragment d'un récit. Chaque récit appartient au grand roman-feuilleton que Gilles Ghez a pensé et exécuté dans ses propres termes, avec une pointe aiguë d'humour et une haute dose d'ironie, tout au long de sa vie de créateur. »
Pour réaliser des boîtes comme celles de Gilles Ghez, il faut des talents de peintre, de sculpteur et de metteur en scène : ces boîtes racontent des histoires, et il est légitime de parler d'art littéraire. Ghez est d'accord, il précise que les surréalistes l'ont débarrassé de la contrainte esthétique en lui faisant comprendre que l'on peut parler de n'importe quoi avec le langage pictural. Il a évolué du surréalisme à une forme de réalisme jamais dénué d'humour. Le public a particulièrement apprécié, ces dernières années, les boîtes construites sur le thème des paquebots : ceux de la grande époque de l'Empire évidemment, dans lesquels son héros poursuit ses conquêtes féminines. Le procédé de la boîte, indique l'artiste, est en lui-même un pied de nez affectueux à la peinture, et aussi à la sculpture. « J'intègre l'une et l'autre dans mes oeuvres qui ne sont ni sculptures ni peintures. Contrairement à d'autres constructeurs de boîtes que j'admire beaucoup, comme Cornell par exemple, ou Kudo dont les boîtes sont anxiogènes au dernier degré, je pratique l'humour : les boîtes sont un mode d'expression universel dans lequel on peut exprimer absolument tout ce que l'on veut. Duchamp aussi a pratiqué la boîte, parfaitement compatible avec sa veine ironique... » Gilles Ghez pourrait ajouter Marc Giai-Miniet, autre inventeur de boîtes démentes et chargées d'ironie.
Que l'on ne s'y trompe pas : le héros britannique de Gilles Ghez apparaît bien léger, certaines scènes décrites son franchement érotiques. Mais le contexte et tout ce qu'il implique n'échappe nullement au créateur. Les paquebots d'avant la guerre mondiale étaient de véritables villes, avec des classes sociales sévèrement séparées. Cela permet à Gilles Ghez de montrer des scènes simultanées illustrant les différences de classes, d'évoquer aussi les conflits raciaux. « On croit parfois que j'ai la nostalgie de l'époque coloniale parce que c'est un univers que j'ai beaucoup montré. C'est une grosse erreur ! J'ai toujours pratiqué une critique sans concession de l'esprit colonial et de ses conséquences. Je crois que cette critique est toujours nécessaire, même si les formes de l'oppression des hommes par d'autres hommes évoluent. Il y a bien un discours que l'on peut qualifier de politique derrière les petites histoires que je raconte d'une séquence à l'autre. »
www.galeriepascalgabert.com
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J.-L. C. verso.sarl@wanadoo.fr
26-05-2022 |
P.S. Signalons la parution, aux éditions Maïa, du dernier livre de Christophe Cartier, co-fondateur de Visuelimage.com, peintre, écrivain, poète et photographe : Ophélie. Le sous-titre est explicite : « modèles nues à l'atelier récit et images ». Avec talent, Christophe Cartier revisite un thème inhérent à la peinture : la relation du peintre au modèle et témoigne d'une expérience intime : l'art, au fond, est affaire de désir (156 pages, 24 euros). |
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Verso n°136
L'artiste du mois : Marko Velk
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