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[verso-hebdo]
22-01-2015
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Anker, Hodler, Vallotton..., Fondation Pierre Gianadda, 328 p.,

Ponctuellement la Fondation Pierre Gianadda de Martigny (canton du Valais) consacre une exposition à l'art helvétique. Elle nous a déjà offert de belles expositions de Ferdinand Hodler et de Félix Vallotton. Cette fois, avec le concours du musée des Beaux-arts de Berne, elle présente quelques cent cinquante oeuvres et objet de la Fondation pour l'art, la culture et l'histoire qui appartiennent à l'histoire artistique de la Suisse. Nous faisons ainsi connaissance avec un artiste naturaliste tel que Albert Anker (1831-1910), qui est considéré comme le peintre nationale de la Confédération. Ce peintre qui a été étudié auprès de Gleyre, mais aussi de Renoir après avoir terminé ses études à l'Ecole des Beaux-arts de Paris s'est fabriqué un style qui concilie l'ancien (l'académisme) et le moderne. D'après le s toiles qu'on peut voir à Martigny, il a évolué vers un réalisme très accentué dès qu'il s'est agi de représenter les habitants et les paysages de son pays. Ces scènes, peintes avec une belle maîtrise, de par ce choix esthétiques sont plus un témoignage de la vie dans ces régions qu'un moment béni de l'art pictural. Franck Busher (1828-1890) tombe son le coup de la même critique, mais sa vie se révèle passionnante. En revanche, j'ai toujours un faible pour les paysages de Ferdinand Hodler, surtout ces lacs surmontés d'une couronne de nuages, mais aussi pour ses innombrables tableaux historiques qui nous replongent dans le passé mouvementé et souvent brutal des anciens cantons. Cunot Amiet (1868-1961), qui est allé à Pont Aven un an sur les traces de Paul Gauguin, qu'il admirait tant, s'avère un grand peindre, trop méconnu hors des frontières de la Suisse. Ses paysages sont particulièrement remarquables par leur goût raffiné mais aussi par leur rendu simplifié, stylisé et pourtant très sensuel. Il faut aussi saluer le talent immense du père d'Alberto et Diego Giacometti, Giovanni Giacometti (1868-1933). Sans doute la gloire de son fils lui a-t-il fait de l'ombre pour la postérité, alors qu'il a su évoluer vers le fauvisme avec bonheur. Il faut aussi connaître le cousin de Giovanni, Augusto (1877-1947), qui est un artiste non négligeable. De surcroît, on découvre bon nombre d'artistes assez peu connus en dehors des réalistes comme Rudolf Koller, Robert Zünd ou François Bocion. En somme, la fondation Gianadda nous donne une leçon d'histoire de l'art qui n'est pas du tout à bouder étant donné sa richesse.




A en-tête Critique, Correspondance, Georges Bataille/Eric Weil, édition de Sylvie Patron, Lignes, 384 p., 25 euro
Cahiers Bataille, n° 2, Editions Les Cahiers, 280 p., 35 euro


Georges Bataille et Eric Weil (1904-1977) se sont connus au cours d'Alexandre Kojève, et ont noué de solides rapports. Sylvie Patron nous explique qu'il n'y a jamais eu une forte amitié entre les deux hommes, mais une grande estime réciproque. Et beaucoup de choses les séparaient, Eric Weil était marxiste, d'une manière un peu dissidente, et était donc assez loin des aspirations de Bataille. Mais c'est en tout cas ensemble qu'ils vont fonder en 1946 aux Editions du Chêne, dirigées par Maurice Girodias, la revue Critique en juin 1946. Ces échanges épistolaires nous racontent en fait l'histoire de cette revue, qui a eu bien du mal à s'établir car elle a du passer rapidement chez Calmann-Lévy puis aux Editions de Minuit en 1950 où elle a enfin trouvé sa vitesse de croisière. On y croise les amis de Bataille, Maurice Blanchot, Michel Leiris, Alfred Métreau, Jean Piel, qui devient l'un des responsables de la publication, et aussi Raymond Aron, Alexandre Koyré, Alexandre Kojève et Georges Friedmann. C'est absolument passionnant car, dans le moindre détail, nous suivons les raisonnements et parfois les confrontations des deux hommes sur la manière de genre ce périodique sérieux conçue comme une « revue générale des publications françaises et étrangères ». Pour Bataille, l'ambition, en bon chartiste, a été de donner « l'essentiel de la pensée humaine prise dans les meilleurs livres ». Il a pris pour modèle le Journal des savants publié au XVIIIe siècle. Il s'agissait sans doute dans l'esprit de Bataille de faire contrepoids aux Temps modernes dont l'influence était alors énorme. Ce n'est pas si souvent qu'il nous est donné de pouvoir suivre l'évolution d'un projet tel que celui-là. Un grand respect s'est instauré entre l'écrivain et le philosophe hégélien, qui a rendu possible une collaboration aussi étroite. Cela se lit comme un roman ! Et quand bien même les sujets abordés sont extrêmement austères et savants, c'est aussi les discussions précédant chaque numéro qui se révèlent du plus haut intérêt. Cette abondante correspondance dure jusqu'en 1951. Il a démissionné de la rédaction de la revue en 1962, année de la mort de Bataille.
Le n°2 des Cahiers Bataille peut être donné en exemple pour toutes les publications de caractère littéraire ou philosophique : pas de jargon, une belle écriture limpide, le moins possible de référence obscures, des articles sérieux et documentés, souvent pointus, mais toujours lisibles. Je prendrai pour exemple l'essai de Miguel Morey, « La Sanctification du rire », qui examine un des aspects de l'interprétation de la pensée de Nietzsche par l'auteur de l' Histoire de l'oeil. De plus, la revue évite la tournure apologétique de ce genre. Bataille n'est pas regardé comme un saint patron, mais une source de réflexions. Je ferai une seule réserve : dans le papier de Hiroshi Yoshida, il y a un excès dans la comparaison entre Bataille et Foucault. Il n'est d'ailleurs pas le seul à transposer la pensée de Bataille dans le champ théorique de Foucault. Ce genre de mise en abîme qui me paraît un peu forcé et surtout bien académique. Bataille n'était pas un philosophe, même si la philosophie a joué un rôle de premier plan dans son oeuvre. Pour le reste, on est enchanté par les commentaires apportés par Jan Ceullers sur les dessins réalisés par René Magritte pour Madame Edwarda et qui, malheureusement, n'accompagneront jamais l'oeuvre de Bataille. Ces cahiers très spécialisés devraient néanmoins intéresser tous ceux qui s'intéressent à la littérature et à la philosophie du XXe siècle.




Noël à Thompson Hall, Anthony Trollope, traduit de l'anglais par Béatrice Vierne, L'Herne, 408 p., 22 euro

Anthony Trollope (1815-1882) est sans conteste l'un des grands romanciers anglais du XIXe siècle. On le redécouvre en France peu à peu, dans un désordre assez curieux. Mais l'important ce qu'on commence à percevoir l'étendue de son oeuvre. Comme tous le sauteurs anglo-saxons cette période, exception faite de Dickens, il étudie les relations sociales à travers les affaires amoureuses et matrimoniales. Mais à la différence des soeurs Brontë, de Jane Austen, de Thomas Hardy et même de Henry James, il envisage la question souvent avec humour, sinon avec dérision et une pointe de causticité. Certes, il ne va pas jusqu'à faire du Hogarth en littérature et il ne pousse pas la caricature jusqu'à un point où elle peut se révéler séditieuse ou désagréable. Quoi qu'il en soit, l'humour est prédominant dans des oeuvres de fiction qui peuvent, par ailleurs, avoir un contenu assez sérieux. Dans le présent recueil, nous sommes confrontés à de longues nouvelles qui ont pour dénominateur commun un sens prononcé de l'esprit caustique anglais. La première de ces histoires nous montre un couple en voyage en France qui désire retourner en Angleterre pour passer les fêtes de Noël dans la demeure familiale. Ils arrivent à Paris et Mr Browne souffre d'un léger refroidissement. Sa femme désire bien le soigner avant de faire la traversée de la Manche. Mais il est tard et elle n'ose pas appeler un membre du personnel pour demander de la moutarde. Elle va donc emprunter en catimini un pot dans la remise, mais se trompe de chambre et fait un cataplasme à un monsieur inconnu qu'elle ne voit pas dans la semi obscurité. Elle se rend compte de son erreur et retrouve la bonne chambre. Mais l'affaire ne s'arrête pas là et les Browne finissent par quitter l'hôtel mortifiés ! Les autres nouvelles évoquent des questions de mariage, avec maints quiproquos, la mise en oeuvres de stratégies souvent comiques ou dérisoires, mais aussi d'habiles manigances de la part de ces jeunes filles qui, la plupart du temps parviennent à tromper leur monde. Les aventures des deux petites télégraphistes sont exemplaires car on oscille entre le marivaudage et les grands manoeuvres pour obtenir le mari que chacune convoite. Les deux autres nous entrainent dans la bonne société et met en scène de délicieuses conspirations des parents pour que leurs filles fassent le meilleur mariage possible et que celles-ci s'ingénient à contrecarrer. Anthony Trollope est passé maître dans l'art de rire sous cape des grandes espérances des différentes strates de la société anglaise hantée par l'idée de ne pas déchoir ou de se hisser au-dessus de s a condition.




Joseph Haydn, Frédéric Gonin, « Classica » Acte Sud, 160 p., 16,50 euro

Cette brève monographie de Joseph Haydn est très utile. Cet immense compositeur a laissé à la postérité une oeuvre considérable : cent six symphonies, vingt-deux opéras, et une quantité vertigineuses d 'oratorios, de cantates et de sonates (il a même écrit pour des spectacles de marionnettes), a eu une carrière heureuse, sans la moindre aspérité, chaque fois qu'il devait abandonner un poste, il en retrouvait un autre, ce qui l'a conduit à Vienne, puis à Londres. Frédéric Gonin brosse de lui un joli portrait artistique, morale, intellectuel de cet homme curieux du monde et des idées de son temps. Cette vision rapide permet au mélomane de se faire une idée de ce qu'il a accompli, des sources de sa musique (son maître revendiqué était Emmanuel Bach), de ce qu'il a apporter à la composition, de son authentique modernité pendant le siècle des Lumières (c'est-à-dire comment il est devenu un classicus) et de son influence (entre autres, sur Mozart). De Karl Joseph von Fürberg au prince Nicolas Ier Esterhàzy, puis à son frère Nicolas II, son nom a rayonné dans toute l'Europe et a été le musicien le plus joué. La seule étrangeté de son existence a été son mariage et ses suite : il était éperdument amoureux de la soeur cadette de son épouse, qu'on a fait entrer dans un couvent. Et c'est lui qui a écrit la musique de l'entrée dans les ordres de cette jeune femme qui s'est rebaptisée soeur Josepha ! Rien ne pouvait le distraire de sa musique, même pas la maladie à la fin de sa vie. Il a beaucoup souffert de la perte de ses moyens. Ainsi, muni de ce précieux viatique, on peut commencer à découvrir l'ampleur de son oeuvre qui a profondément révolutionné l'art de la musique.




Les Friedland, Daniel Kehlmann, traduit de l'allemand par Juliette Aubert, Actes Sud, 304 p., 22 euro

Daniel Kehlmann est sans nul doute le meilleur auteur de langue allemand vivant. Les Arpenteurs du monde m'ont laissé un souvenir impérissable, tout comme la Nuit de l'illusionniste. Ce dernier roman en date est peut-être moins puissant, mais il n'en est pas moins original et étonnant. Ce n'est pas l'anti Buddenbrooks (Verfail eine Familie, que Thomas Mann avait publié en 1901). Mais c'est une méchante parodie du roman familial, cela est indubitable ! La fratrie que constituent les enfants d'Arthur Friedland (les jumeaux Eric et Iwan, leur demi-frère Martin) connaît un destin malheureux. C'est la faillite de toutes les grandes valeurs du monde dont ils sont issus. L'un est un homme d'affaires dont la morale est plus que douteuse, l'autre, un prêtre qui n'assume pas son engagement solennel, le dernier est un peintre raté, qui a fini par se faire une réputation en usurpant l'oeuvre d'un autre, qui avait du talent. En grandissant ces jeunes gens n'inspire que le mépris et même une certaine répugnance, leur histoire commune et leurs histoires singulières paraissent grotesques et pitoyables. La façon dont l'auteur les dépeint n'est pas caricaturale, mais est une accentuation du trait qui transforme la saga familiale en un gigantesque fiasco au grand dam du père qui espérant de sa progéniture beaucoup mieux. La séance d'hypnose du début du livre est sans doute la révélation ou la prémonition, comme on préférera, de l'évolution de ces jeunes gens qui promettaient tant malgré leurs travers et leurs défauts. Je parlais de Thomas Mann non sans arrières pensées : les Buddenbrooks est l'histoire d'une ascension impressionnante et d'une déchéance rapide et inéluctable. Ici tout est déjà établi dès le début et la suite n'est que la confirmation de cette descente aux enfers. C'est narré avec un bel humour et avec une cruelle ironie. Mais c'est aussi une mise en scène de ce que sont les règles actuelles de la relation des parents et des enfants, qui ne peut plus être vécue comme une résistible ascension, mais comme un perpétuel désenchantement. En somme, il renverse la perspective de Mann : il ne voit aucune grandeur et ne représente que la déchéance. C'est un roman très éclairant sur notre mode de vie et ses aléas sans gloire. Bien sûr, c'est une histoire allemande avec une terrible critique de ce que peut être les valeurs qui sont encore cultivées par la société née de l'après-guerre.




Vers le Sud, Juan Gelman, traduit de l'espagnol (Argentine) par Jacques Ancet, préface de Julio Cortàzar, « Poésie », Gallimard, 402 p., 9,70 euro

Encore assez peu connu en France, Juan Gelman (1930-2014) est pourtant l'un des plus grands poètes argentins de ces dernières décennies. Né de parents juifs ukrainiens, il a vite affirme ses dons puisqu'à l'âge de onze il a publié ses premières textes dans une revue. Son oeuvre est considérable. Ce recueil constitue une excellente introduction à sa poésie. De plus, la belle introduction de Cortàzar nous fournit quelques clefs pour pénétrer dans son microcosme scriptural. En effet, ses poèmes ne ressemblent en rien à ce que nous connaissons. Il a remplacé la ponctuation classique par des barres, sans doute pour marquer les respirations, qui se révèlent souvent haletantes. De tous les ouvrages ou extraits d'ouvrages réunis dans ce recueil, j'ai été très frappé par la beauté toute particulière des Commentaires (1978-1979) où il se réfère à Thérèse d'Avila et à Jean de la Croix, ce qui est surprenant pour un écrivain qui a fait partie du groupe El Pane duro, composé d'intellectuels communistes. Mais ces oeuvres-là méritent notre admiration et plus encore. C'est en réalité une lecture des écrits de ces deux grands mystiques et cette lecture est rendue avec une concision et une pureté rares C'est bouleversant et d'une force inouïe. Juan Gelman a utilisé de nombreux registres dans sa longue et fructueuse carrière, mais il est conservé les mêmes principes quasiment d'un bout à l'autre. Un souffle brisé, mais un grand souffle, une dimension lyrique détournée, une simplicité dans l'expression, mais une pensée complexe. Il est à noter qu'avec les considérations sur la mort, ce sont bien celles, intenses, concernant le divin qui s'imposent et prédominent, souvent sous forme d'interrogations. Et son imaginaire ne s'est jamais tari une seule seconde.




La Poésie à outrance. A propos de la poésie élémentaire de Julien Blaine, édition établie par Gilles Suzanne, La pensée du réel, 494 p., 36 euro

Cette somme est vertigineuse ! Poètes, écrivains de tous poils, universitaires se retrouvent dans ce volume considérable qui prouve que l'oeuvre de Julien Blaine n'est plus seulement un apport singulier à ce que l'on nomme à tort et à raison les néo avant-gardes, mais un auteur qui constitue une pierre angulaire de la poésie et de la performance de ces derniers temps. Il est vrai que sa démarche qu'on jugerait d'emblée anarchique, mais qui est plus exactement un perpétuel questionnement sur ce qui fait l'art et la littérature aujourd'hui et sur ce qui en constitue les limites. Doit-on le regarder comme quelqu'un qui représente la fin d'une histoire ou une personne clairvoyance qui ouvre de nouveaux horizons ? Un peu les deux à la fois. C'est vrai, et je n'ai eu de laisse de le rappeler dans mes articles, qu'il va jusqu'aux confins du sens et qu'il n'a pas hésité à les transgresser à maintes reprises pour savoir jusqu'où l'on peut pousser dans leurs retranchements les arts plastiques, visuels, théâtraux et poétiques. Mais ce n'est pas un nihiliste ou celui par qui l'apocalypse esthétique advient, une sorte de saint Jean de la création actuelle. Non. Il sait que d'autres continueront à repenser ces sphères en crise et leur donneront des impulsions inédites, avec des moments de hautes et de basses marées. Il va sans nul doute peser dans la réflexions de ces nouvelles générations car il a montrer ces limites et aussi les impasses dans lequel l'artiste et le poète, qui ne sont avec lui qu'une seul et même personne, peuvent et doivent se retrouver s'ils poursuivent telle ou telle exploration. Dans ce recueil, on pourra, à travers les considérations des uns et des autres, comprendre ce qu'il a tenté de faire avec ses écrits, ses »spectacles » et sa revue  Doc(k)s. La richesse des perspectives d'analyses est très frappante et la grande diversité des commentaires savants (souvent clairs et sans bavardages) prouvent qu'il a eu la force de s'engager dans de nombreux chemins qui mènent ou non quelque part. Ses excès ne peuvent faire oublier ce que Julien Blaine est réellement : un homme très cultivé, un poète raffiné, qui a choisi de se placer en porte-à-faux car il a vite prendre conscience que la poésie concrète, visuelle, picturale, sonore avait atteint ces bornes au-delà desquelles on ne saurait plus aller sans tomber dans le rabâchage. La couverture le montre dans une de ses « actions » le visage recouvert pour une tête d'âne : mise de côté des intentions propres, ne peut-on pas voir en lui un disciple d'Apulée et de son Ane d'or et des magnifiques Métamorphoses ? Car que fait-il d'autre au second siècle de notre ère sinon condenser en un livre énorme les savoirs sur la mythologie du monde antique et sur l'état de la poésie peu avant la chute de l'Empire romain ? Oui, je le surnommerai Apuleius le Jeune. Afulay en berbère, car c'était un homme de M'daourouch...




Jean-Marc Brunet, Michel Butor, L'envol de l'année, s. p.,

Avec le temps, la poésie de Michel Butor s'est bonifiée. Sans doute n'était-il pas fait pour la poésie expérimentale. Ces strophes qu'il a composé pour le peintre Jean-Marc Brunet sont belles dans leur simplicité sémantique et leur dépouillement, ce qui ne leur empêche pas d'avoir de belles résonances car cette économie des mots a pour effet de renforcer la force de la pensée. C'est une pensée simple, sans arrière-plan et sans rocailles sophistiquées, presque celle d'un peintre qui saisit quelque chose sur le vif pour ensuite le méditer et le reprendre sur le papier ou la toile. Il décrit des paysages, des vols d'oiseaux qui commencent leur migration, des considérations sur le temps, scandé par les rites de l'école, du mouvement de l'océan, des vendanges, des métamorphoses du monde végétal, mais surtout par les oiseaux qui paraissent le fasciner. C'est dense et en même temps d'une grande légèreté. Du peintre, en fin de compte, il ne dit mot. Je le comprends assez bien.
Gérard-Georges Lemaire
22-01-2015
 
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Verso n°136

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