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[verso-hebdo]
29-05-2014
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
Trois surprises dans le Paris du mois de mai
Pour son exposition du mois de mai, Colette Clavreul a réuni dans sa galerie quelques unes des célèbres affiches de l'Atelier des Beaux-Arts en mai 68. On sait que dès ce moment, des opérateurs avisés du marché de l'art avaient stocké des exemplaires de ces moyens de combat politique pour en faire des images à collectionner. Je pense par exemple à la galerie La Pochade qui en présenta une sélection dès la fin des « événements ». Mais la bonne surprise offerte par la galerie Clavreul, c'est de rappeler que l'affiche militante existait avant 68 et qu'elle a continué de jouer un rôle important par la suite. En témoignent les sept affiches pour la Marche de la paix réalisées par Sergio Birga en 1982. Cette marche avait rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes entre la gare Montparnasse et l'Hôtel de Ville. Partout aux alentours de l'itinéraire, les icônes de la culture de gauche de ce moment dessinées par l'artiste étaient collées sur les murs, mais aussi brandies par les manifestants. Rappelons que si les membres de l'Atelier Populaire étaient plutôt des libertaires et des trotskystes détestant les « staliniens », la marche de la paix était proche du Parti Communiste associé à diverses autres mouvances révolutionnaires. Toujours est-il que Birga exaltait alors, par ses dessins de 158 x 60 cm, les figures incontournables de Jaurès, Martin Luther King, Einstein et Picasso auxquelles il joignait Angela Davis, la militante du mouvement des droits civiques et créatrice intrépide du Black Feminism, puis Bob Marley, l'homme aux 200 millions de disques qui avait apporté le reggae à la terre entière, enfin John Lennon, assassiné deux ans plus tôt à New York, celui sans qui les Beatles n'auraient pas existé et qui s'était engagé à fond contre la guerre du Viet Nam. Par ces sept dessins aigus et émus, c'est toute une génération qui retrouve aujourd'hui sa jeunesse dans la petite galerie de la place des Vosges.

Autre bonne surprise, celle offerte par l'école nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville avec l'exposition de la destruction... (jusqu'au 6 juin). C'est la première manifestation d'une série consacrée, dans le cadre de la commémoration de la Grande Guerre, à la question de la destruction vue par les artistes. Au centre de l'espace, un alignement de Gueules de terre par Patrice Alexandre (professeur d'architecture et plasticien), qui évoquent avec une force bouleversante des visages de combattants devenus de pitoyables « gueules cassées ». Le matériau torturé (terre, bronze ou fonte) est surmonté d'un casque - français, allemand ou anglais - qui donne un semblant d'identité à ceux qui n'étaient plus que les porteurs des stigmates de l'horreur. Autour des oeuvres de Patrice Alexandre, une belle photographie (cibachrome sur aluminium) par Sophie Ristelhueber qui a consacré sa vie aux champs de bataille à travers le monde, mais aussi, comme c'est le cas ici, aux paysages victimes de subversion : en l'occurrence la destruction d'une route par un éboulement de roches. On remarquait aussi deux émouvantes photographies de Zineb Sedira pointant la dimension théâtrale d'une villa détruite, abandonnée sur un littoral, celui du Liban peut-être ?

Enfin, une surprise plutôt désagréable. Celle apportée par la participation de Sylvie Fanchon à l'exposition collective du Collège des Bernardins, Des hommes, des mondes (jusqu'au 15 juin). En entrant dans l'admirable espace gothique du Collège, on discerne, à gauche, une longue cimaise bleue (près de 17 mètres). Ce bleu hideux est du genre de celui des piscines municipales, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne sert pas les tableaux qui sont accrochés là (signés Romain Bernini et Bruno Perramant). Aux deux extrémités de la cimaise, on voit l'icône informatique « avance rapide » peinte en orange. Un coup d'oeil au dépliant de présentation, et l'on comprend qu'il s'agit d'une oeuvre de madame Fanchon, qu'elle a spécialement produite pour les Bernardins. Cette personne a des certitudes qu'elle exprime par ailleurs de la sorte : « je considère que les investigations des peintres sont acquises. L'histoire du tableau est tellement vieille qu'il en devient un lieu disponible, un espace de pensées stratifiées, à la fois spécifique et générique. Je le prends tel qu'il est, une convention, une surface. » Le dépliant nous précise que cette cimaise bleue « suggère le défilement interminable des pages de nos écrans numériques. » Ah bon, et alors ? Comment peut-on accepter qu'une réalisation aussi parfaitement nulle soit présentée comme de « l'art contemporain » ? C'est pourtant ce que fait le Collège des Bernardins, et c'est triste.
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
29-05-2014
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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