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[verso-hebdo]
10-12-2015
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
L'exemple d'Issoudun
Issoudun est une paisible sous-préfecture de l'Indre qui ne cherche pas à attirer l'attention, et pourtant il y aurait de multiples raisons de se rendre dans la capitale de la truffe en Berry, et pas seulement parce que la cuisine du restaurant La Cognette est succulente : ce lieu n'a pas pratiquement pas changé depuis que Balzac le fréquentait, dans les années 1820, en allant voir son amie Zulma Carraud dont le château n'était pas loin. Il l'a décrit tel qu'il était sous la Restauration dans La Rabouilleuse. La principale raison de vous rendre à Issoudun avant le 30 décembre est la visite du Musée de l'Hospice Saint Roch. Le choc que j'ai éprouvé en m'approchant de ce musée terminé en 2007 est exactement conforme à ce qu'en dit sa conservatrice, Sophie Cazé : «  Né de notre relatif éloignement d'un centre urbain important et de communications directes, notre handicap se transforme en atout. Je n'exagère pas en disant que l'étonnement le dispute à l'incrédulité, quand un visiteur approche le musée pour la première fois... » Il s'agit d'une réussite incontestable de l'architecte Pierre Colboc (celui du Musée d'Orsay), qui s'est inspiré du site, tenant compte des effets de perspectives cadrées par le jeu des murs : venelles, porches, ou dans l'hospice, entre la chapelle et la salle des femmes. La relation extérieur-intérieur de l'aile neuve a été obtenue par le moyen de simples baies verticales. L'hospice historique, restauré et laissé intact, dialogue avec le neuf par l'intermédiaire d'une percée diagonale. Ce magnifique ensemble est labellisé musée de France.

Il faut y aller avant le 30 décembre parce que, au-delà des collections permanentes qui valent le déplacement (voir notamment la splendide donation des missionnaires du Sacré-Coeur installés dans la ville, qui ont offert plus de mille objets collectés en Papouasie-Nouvelle Guinée jusqu'en 1939), il y a des expositions temporaires remarquables qui se termineront à cette date : celles de Joseph Sima (soixante dessins au fusain et à l'aquarelle de 1959-1960), Brigitte Terziev (avec ses treize imposantes sculptures des Veilleurs) et Vladimir Velickovic. Les plus grands espaces sont consacrés à une rétrospective de ce dernier à l'occasion de ses 80 ans. L'ensemble est différent de celui présenté par Les Abattoirs de Toulouse en 2011 car aucune pièce n'a été empruntée aux institutions et collections particulières, hormis celle de Velickovic lui-même, qui a conservé des exemples de chacun des moments de son odyssée plastique, depuis le Visage étrange de 1959 jusqu'à l'immense Feu (250 x 500 cm) de 2005. Plusieurs chefs-d'oeuvre sont là, qui étaient également présents à Toulouse, en particulier le saisissant Homme de 1975-1977 (couché nu sur une civière, il n'a pas de tête) et le pathétique Grünewald, 2004, dans lequel Velickovic reprend le Christ mort de Colmar en insistant sur la main gauche du supplicié.

Mais les corbeaux sont partout ailleurs, souvent immenses et terriblement menaçants, particulièrement dans Crucifixion, 1997 et dans Corbeau, 2009. Ce n'est pas un hasard si l'artiste a placé un texte de Michel Onfray sur l'un des murs : n'est-ce pas ce dernier qui avait écrit en 2011 : « Les oiseaux nous guettent et la mort avec eux... Un corbeau ne lâchera pas notre tête comme un escargot pour en manger le corps gluant, mais notre tête finira ainsi, en bouillie. Comme le reste. Dès lors, en attendant les oiseaux, vivons... » Oui, vivons. Mais n'oublions pas, tout de même, que dans Grünewald 2004, la main recroquevillée nous désigne, au loin, une lueur qui pourrait bien être celle de l'espérance...
Il faut remercier le maire d'Issoudun, André Laignel, d'avoir permis la réalisation de ce beau musée et voulu cette exposition de premier ordre. Il faut saluer, en particulier, sa décision de laisser l'accès de l'ensemble libre et gratuit. Cet exemple est à suivre.

www.museeissoudun.tv
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
10-12-2015
 
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Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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