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[verso-hebdo]
30-06-2016
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

La beauté du monde, la littérature et les arts, Jean Starobinski, sous la direction de Martin Rueff, « Quarto », Gallimard, 1344 p., 30 euro.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une anthologie dans le sens traditionnel, mais plutôt d'un périple dans l'oeuvre et la pensée de Jean Starobinski. Même si sa première étude est consacrée à Stendhal, l'essentiel de sa curiosité en matière de livres s'est porté sur le XVIIIe siècle français, ce qui n'apparaît pas dans ce volumec car on n'y trouve qu'un essai sur André Chénier. Il a écrit un livre sur Montesquieu, suivi d'un autre sur Jean-Jacques Rousseau et un essai sur l'ère des Lumières et ses conséquences qui demeure une référence incontournable, L'Invention de la liberté. Ici, il veut nous faire connaître ses travaux sur Ronsard et sur un certain nombre d'auteurs du XIXe siècle : Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Lautréamont -, et puis sur des écrivains qui ont marqué le siècle suivant comme Claudel, André Breton, Pierre-Jean Jouve, pour ne citer qu'eux. A mon sens, Starobinski a désiré échapper à l'image qu'on s'était faite de lui, qui était une image sans doute séduisante d'un érudit se consacrant, en bon universitaire, à une période clef de l'histoire de nos belles lettres, pour dévoiler les différents intérêts qu'il a pu avoir, de Ronsard jusqu'à ses contemporains. Une autre chose semble lui avoir tenu à coeur : son amour de l'art. Bien sûr, on n'aura pas oublié son merveilleux ouvrage baptisé Trois fureurs (1974), où il nous fait découvrir alors le merveilleux et étrange artiste qu'a été Johann Heinrich Füssli. Mais il s'est également penché sur le cas de Van Gogh, s'est intéressé à Tiepolo (curieusement, en corrélation avec Sade !), a examiné Goya, mais a su aussi apprécier Pissarro et nous faire apprécier le délicieux Josef Sima et et Balthus. Enfin, on découvre aussi sa passion pour la musique, qui passe par Monteverdi et Mozart. Ainsi, ce gros volume est un compendium pour pénétrer dans son univers, beaucoup plus large et imprévisible qu'on ne l'aurait cru. Il faut à n'importe quel prix reconnaître qu'il est l' un des meilleurs essayistes de langue française , alors que sa longue et particulièrement riche carrière l' a rendu célèbre auprès de l'intelligentsia, mais n'a jamais fait de lui un personnage connu d'un public plus large. C'est un homme qui a une grande ambition, mais qui demeure modeste. Il n'a pas la prétention de révolutionner la sphère des idées modernes ni d'apporter de grandes théories pour interpréter les textes qu'il admire ou qui l'intéressent. En médecin qu'il est resté au fond de l'âme (et il l'a revendiqué en écrivant une Histoire de la médecine en 1963), il veut poser un oeil critique sur les choses de son examen, ce qu'il appelle un « oeil vivant », c'est-à-dire une lecture libre, où il a pris de la hauteur, a tenté de sortir des poncifs sur les hommes qu'il a placés sous observation, comme Michel de Montaigne ou Paul Celan. Une dernière question doit être soulevée : celle de sa relation exclusive avec Franz Kafka. En 1945, il a publié sa traduction de « La Colonie pénitentiaire » et d'autres nouvelles de l'auteur pragois. Il a tenu à ce que les quatre essais qu'il a commis à son sujet soient tous reproduits dans ce volume. Quand j'avais fait l'exposition Métamorphoses de Kafka (2002), je lui avais demandé la permission de reproduire dans le catalogue l'un de ces essais devenu introuvable. Il avait répondu très vite et avec beaucoup de générosité. Je lui suis resté profondément reconnaissant pour ce don qu'il m'avait fait avec une absolue discrétion. Il ne m'avait demandé qu'un exemplaire du catalogue. Ce qu'il a écrit sur Kafka est exemplaire et est d'une grand originalité alors que les plus grands écrivains avaient déjà écrit sur lui, de Canetti à Borgès. Il demeure pour moi parmi les plus éclairants pour se confronter à l'une des entreprises littéraires les plus énigmatiques du siècle passé.




Van Gogh en Provence : la tradition modernisée, Sjraar van Heugten, Fondation Van Gogh Arles / Actes Sud, 144 p., 30 euro.

Ce catalogue ne nous apprendra pas grand chose sur l'art pictural de Vincent Van Gogh. Non que l'exposition de laquelle ce volume découle soit épouvantable, ou que l'auteur n'ait pas été à la hauteur. Rien de tel ! On retrouve quelques uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre, comme l'Autoportrait au chapeau de feutre gris (1887), les Bateaux de pêche sur la plage des Saintes-Marie-de-la-Mer (1888), ou encore La Vigne verte, Arles (1888). Ce qui serait en cause, ce serait la manière de mettre en perspective le séjour de l'artiste en Provence. Par exemple : nous découvrons dans ce beau volume des natures mortes. Il aurait été intéressant de voir comment il a pu aborder ce genre et comment il l'a développé. Quand on voit sa Nature morte avec cruche à tête barbue (1884-1885), on constate qu'il a conservé un esprit assez classique pour le traiter. Bien sûr, sa palette s'éclaircit au fil des années, mais il se révèle beaucoup moins audacieux en face des objets qu'il ne l'est devant les paysages et les êtres humains. Seules les fleurs lui permettent une certaine liberté dans la touche, mais ses Roses et pivoines de 1886 auraient pu être de Manet - la table est le seul point de la composition où il abandonne le détail au profit d'un pur effet pictural (on ne distingue plus les pétales tombés de la nappe) ; le fond aussi est d'un brun brossé à la hâte. La Table de café et absinthe (1887) est déjà d'une facture bien plus libre, mais demeure attaché au sujet ; cependant, les coups de pinceau sont plus visibles et cette manière de composer l'architecture de la composition est désormais cohérente selon des principes nouveaux. En somme, pendant cette période fondamentale de transition, entre 1885 et 1887, il a continué à peindre des natures mortes plus proches de sa période du début. Malgré tout ce que démontre de témérité et de volonté de rupture toute la période arlésienne, il conserve ce fond réaliste qui lui vient et de son tempérament et de la peinture hollandaise. Sa belle et assez peu connue Nature morte aux pommes de terre (1889) prouve néanmoins qu'il a définitivement sauté le pas au terme de son séjour provençal : la table a disparu, le fond est un entrelacement de gros traits se chevauchant, le récipient une abstraction jaune d'or et les pommes de terre paraissent de précieux légumes venus d'Orient ! La clarté de cette oeuvre est l'antithèse de ses Mangeurs de pommes de terre ! En définitive, il y a toujours quelque chose à découvrir chez lui de si passionnant.



Soto, une rétrospective, musée Soulages, Rodez, 28 p., 25 euro.

Le terme « rétrospective » me paraît un peu excessif : dans ce cas, il vaudrait mieux parler d'exposition anthologique. Mais peu importe, l'important est qu'elle soit intéressante et c'est vraiment le cas. Bien sûr, on a évité les débuts de Jesùs Rafael Soto pour montrer ses premières oeuvres d'art optique (c'est le terme qu'on a fini par adopter à l'époque pour ce genre de recherche), qui coïncide à peu près avec son arrivée à Paris en 1950. IL fréquente alors beaucoup de sculpteurs (dont Calder, Dewasne, Pevsner, etc.) et aussi Vasarely. Mais disons qu'il était alors tourné vers la sculpture. Quand je l'ai rencontré à la fin de sa vie et que j'ai écrit le dernier ouvrage le concernant (Editions de la Différence), il m'a confié que le futurisme avait tenu un rôle très important dans son histoire à ses débuts. L'idée de dynamisme, de mouvement, était devenue pour lui absolument essentiel et la pratique de la peinture ne pouvait pas, selon lui, lui permettre la réalisation de ce qu'il souhaitait. Les premières tentatives pour créer des effets optiques sont concluantes, mais il lui faut inventer une autre stratégie qui sera concrétisée dans Spirale (1955, tirage effectué trois ans plus tard) -, il fait des tableaux en volumes avec deux plans, le premier « animant » le « dessin » du second en général par des figures géométriques tracées sur du plexiglas. En 1957 il a signé sa Première vibration. A partir de ce moment, il peut développer l'oeuvre que nous connaissons en intégrants de nouveaux éléments comme, par exemple, des tiges de fer mobiles. Cette promenade dans le microcosme de Soto est absolument fascinante, car il ne se répète pas (comme l'a fait hélas Vasarely) et ne cesse d'élargir les possibles de ce tableau qui bouge comme le souhaitaient les futuristes italiens. IL a gagné son pari et tout en faisant de la peinture un art « mécanique », il a eu l'intuition d'une possible issue de cet art avec des moyens inédits.




Jean Lurçat, au seuil du bruit du soleil, sous la direction de Christiane Nattals Bayle & de Xavier Hermel, Silvana Editoriale, 292 p., 39,00 euro.

L'exposition présentée à la Manufacture des Gobelins est une magnifique réhabilitation de Jean Lurçat (1892-1966). Cet homme a incarné la tapisserie française après la dernière guerre et son omniprésence a été telle qu'elle a sans doute provoqué un rejet après sa disparition. Mais force est de constater qu'il a joué un rôle majeur qui n'était pas usurpé. Ce gros volume permet de bien suivre son parcours et de comprendre le sens de sa démarche. On découvre d'abord le peintre qui commence par tenter de composer des figures selon des formules bien établies en se référant aux spéculations plastiques de ses prédécesseurs, sans pourtant adhérer à leurs tentatives les plus extrêmes. Sa Tante Annie (1922) est tout à fait représentative de ce qu'il tente de faite et il s'inscrit d'emblée dans l'esprit de l'Ecole de Paris, mais de façon assez originale. Il s'inspire du cubisme ,mais ne s'en est fait pas le débiteur. Ses portraits dénotent bien qu'il veut suivre un chemin qui n'appartiendrait qu'à lui ; IL est aussi attiré par des simplifications abstraites, qui, paradoxalement, le rapprochent un moment de l'esprit des surréalistes (il suffit de songer à Trafalgar, 1930). Toute la période des années trente est marquée par un mélange curieux de réalisme et d'inventions plastiques (voir Les Deux pêcheurs de 1938). Ses premiers essais dans le domaine de la tapisserie en 1937 avec Les illusions d'Icare, la commande par la manufacture d'Aubusson des Quatre saisons (1939) est une révolution intérieure pour Lurçat : il découvre l'immensité d'un champ d'expression peu aimé ou ignoré par les grands artistes de son temps. Il trouve très vite un langage très riche et très personnel. Il travaille pendant l'Occupation et ne tarde pas à introduire des textes dans ses tapisseries, surtout celles de Paul Eluard. Il a su parfaitement conjuguer la création plastique et la décoration comme le démontre l'une de ses premières oeuvres dans ce domaine, la Sirène (circa 1925) Il a réalisé aussi de très belles chaises sur un modèle de Pierre Chareau et des fauteuils, il a fait des paravents somptueux, etc. La guerre a été pour lui un choc violent et il a fait des choix politiques sans équivoque. Quand il a introduit l'écriture dans ses ouvrages, il a aussi mis le soleil comme un symbole des valeurs qu'il défendait. C'est ce que l'on voit dans Liberté où il inscrit deux strophes du poème de Guillaume Apollinaire. La même année, il crée Avec la France dans les bras en s'inspirant de Supervielle. En 1943, il avait déjà rendu hommage à Tristan Tzara dans Coq Tzara ! Il salue la poésie avec Orphée (1946) Dans Le Vin (1947), on peut lire des textes de Pierre Albert-Birot et Léon Moussinac, sans parler de la présence des partitions de Poulenc. Lui-même s'est fait poète et fabuliste, comme le prouve son incroyable bestiaire. Esope, le grand fabuliste de l'Antiquité est célébré toujours en 1947. L'oeuvre la plus marquante de sa volonté de vivre avec la poésie est Résistance de 1954 où il a rendu hommage à Robert Desnos. En somme, nous devons nous aussi rendre hommage à Lurçat et nous excuser de notre stupide aveuglement.




Marseille au XVIIIe siècle, les années de l'Académie de peinture et de sculpture 1753-1793, sous la direction de Luc Georget et Gérard Fabre, Musées de Marseille / Somogy, 320 p., 39 euro.

De Marseille, autrefois, nous conservons l'image du plus grand port de la Méditerranée et aussi de la dernière grande peste en Europe en 1720. Après cette épisode dramatique de 1720 qui causa la mort de 40.000 habitants (avec un nouveau péril survenu deux ans plus tard, mais rapidement enrayé), la cité phocéenne a retrouvé sa prospérité et s'est même développée. Le Cours, alors l'artère principale de la ville était d'une grande beauté. Le commerce, l'activité portuaire, voilà à quoi on pense quand on parle de ce qui était la troisième ville de France à l'époque. Mais cette grande prospérité lui permit aussi de connaître un développement culturel considérable : en effet, la ville n'avait pas jusque là une solide base culturelle puisque tout se faisait et se décidait à Versailles et que c'était le mètre des connaissances et des goûts. La naissance de l'Académie est dans ce contexte un événement considérable. Elle a une petite préhistoire (un cercle d'amateurs éclairés), mais, faute de documents, on n'en sait pas beaucoup à ce propos. Dommage. Il y avait déjà de grands peintres, comme Michel Serre, qui est ici remis à l'honneur et puis Joseph Vernet, natif d'Avignon qui a réussi à s'imposer à Marseille. L'institution a commencé son histoire assez rapidement et avec des personnalités capables. Nous ne connaissons guère ces artistes et on les découvre dans ces pages, comme David de Marseille, Michel-Honoré Bourdieu ou Jean-Baptiste Coste. Bien sûr, on est encore loin d'y voir entrer des figures comme celles des membres de l'académie parisienne, mais tous ces artistes ne sont pas dépourvus de valeur. Cet ouvrage permet de comprendre comment a pu naître et croître une institution importante en province et aussi comment elle a pu engendrer un petit sérail de peintres et de sculpteurs. Il faut tenir présent que l'architecture elle aussi peut connaître un grand essor grâce à cette école. Ce bel ouvrage est à découvrir. IL nous fait voir un monde éloigné de la capitale qui, très vite, a su faire fructifier ses ressources avec succès.




Dictionnaire des mots manquants, sous la direction de Belinda Cannone & Christian Doumet, Editions Thierry Marchaise, 218 p., 16,90 euro.

Ne vous y trompez pas ! Il n'est pas question ici d'un dictionnaire dans le sens normal du terme, mais d'un ouvrage composé par de nombreux auteurs qui se sont vu attribuer la tache (plutôt ardue) d'écrire sur des mots qui font défaut dans notre langue. L'idée est que chacun des écrivains choisit un terme et établit une triangulation qui donne le sens de sa réflexion sur le dit mot. Cela donne une collection de jolis écrits qui s'interroge sur des mots qui sont absents ou qui sont venus à manquer à cause des mutations de la vie et de la société. Par exemple : Morgan Sportes se demande pourquoi on n'a pas de mot pour désigner quelqu'un qui a perdu son nez, alors qu'il existe tant de termes pour parler des différentes amputations anatomiques. Claire Tencin et Marlène Boreda, dans une optique assez proche, s'interrogent quant à elles sur le mot « ami » qui désigne l'homme avec lequel une femme vit en dehors du mariage. Isabelle Minière se dit qu'il manque justement le mot pour pointer du doigt le manque de mots - cela n'est pas dépourvu d'esprit ! Et puis, elle décline le sujet en nous demandant pourquoi on peut dire « ma femme » et non « mon homme » ! Ce sont là les points les plus simples, mais il y en a de plus complexes et épineux. C'est une joie de lire tous ces articles, car ils nous mettent dans une sorte d'ébullition cérébrale, puisque nous commençons à nous poser à notre tour certaines questions. Pourquoi tel sentiment ne se dit pas en français ou tel concept est inexistant. C'est donc une méditation sur le langage et son usage (et implicitement son histoire). La réussite de l'ouvrage tient à ce double jeu, d'une part être vraiment une suite d'interrogations sur des trous qui existent dans le français et, d'autre part, une succession de petites nouvelles, souvent très brèves, mais le plus souvent capables de toucher au vif la sensibilité et l'intelligence du lecteur. C'est une réussite et je ne doute pas un seul instant que ces pages vont en inspirer d'autres et qu'il se fera, de manière informelle, une vaste encyclopédie qui explorera le Littré sous tous les angles ! La diversité des auteurs et de leur manière d'aborder les problèmes ne fait que rehausser la valeur de l'entreprise. Voilà ce qu'il faut lire cet été à la place de ces romans insipides fabriqués ad hoc.




Balzac, architecte d'intérieur, Jean-Jacques Gautier & Nathalie Preiss, Somogy, 256 p., 35 euro.

Vous aimez Balzac ? Les tomes de la Comédie humaine font partie de vos livres de chevet ? Alors ce livre magnifique fera vos délices. On sait à quel point l'auteur désirait de peindre son époque avec la plus grande exactitude, et la décoration fait partie intégrante de cette peinture. Mais on sait moins qu'il s'est lui-même vraiment passionné pour le mobilier et tout l'apparat dont un intérieur peut être digne. Nathalie Preiss et Jean-Jacques Gautier se sont appliqués à montrer ce qu'a pu être le goût de l'immense écrivain dans cette sphère, à mi chemin entre l'intime et le public. Mais avant d'aborder la question, il faut se souvenir de sa grande histoire d'amour qui a été celle avec la comtesse russe Hanska, qui était déjà mariée. Le mari finit par décéder. La voie semblait libre. Après un voyage en Ukraine en 1848, qui finit de l'épuiser (un épuisement déjà sensible quand il écrit la Peau de chagrin), il parvient enfin à l'épouser, après bien des contretemps, en mars 1850. Ces épousailles, il les avait préparées avec le plus grand soin. Et il a dressé les plans de leur demeure avec une incroyable précision, choisissant chaque objet avec beaucoup de réflexion, pour engendrer un univers qui n'appartiendrait qu'à eux deux. Dans ces pages, on découvre le projet de Balzac dans toute son ampleur et, il faut bien le dire, dans sa beauté, son absence d'emphase et sa qualité esthétique. Comme on le sait ils sont rentrés de Kiev en mai et Balzac est mort en août. Il n'a jamais eu le loisir de jouir des joies du logis qu'il avait imaginé. D'autre part, nous découvrons tout ce qu'il a pu installer chez les personnages nés de son cerveau, ceux d'Eugénie Grandet ou d'Henriette de Mortsauf, du curé de Tours, de M. d'Enguerry et de M. Pons. C'est l'esprit décoratif de toute une époque qui est ainsi mis en scène et qui a été révélation de chacun des individus ou de chacune des familles qu'il a fait évoluer dans son oeuvre romanesque. Les deux auteurs du livre ont recherché les meubles qui se rapportent à la gigantesque curiosité balzacienne et nous les présentent. Cette dimension de ses écrits est aussi parlante que les faits et gestes ou que les propos des protagonistes : ce sont toutes les déclinaisons sur les lieux et le rang social, mais aussi la personnalité et les aspirations. Que dire sinon que c'est une longue et sérieuse recherche qui nous restitue le monde intérieur de Balzac, aussi bien celui de la Comédie que celui de ses rêves privés.




Nouvelles lettres de Berlioz, de sa famille, de ses contemporains, collectif, Actes Sud/Palazetto Bru Zane, 792 p., 30 euro.

Jusqu'à présent huit volumes de correspondance d'Hector Berlioz ont déjà été publiés. Mais il restait encore beaucoup de lettres et ce volume rassemble ce que les chercheurs ont pu découvrir. Berlioz (1803-1869). Assez peu aimé dans son pays natal encore de nos jour (il n'est connu que pour deux ou trois oeuvres, le reste n'étant quasiment jamais joué) est sans doute le grand compositeur français du XIXe siècle. Mais qui écoute encore sa Symphonie funèbre et triomphale ou ses Nuits d'été d'après des poèmes de Théophile Gautier ? On se souvient de La Damnation de Faust et peut-être du Requiem. Pour en revenir à ses lettres, dont le nombre est impressionnant (et encore, nous n'avons pas les réponses, car il les a détruites au crépuscule de sa vue, traversant une phase de neurasthénie), elles s'adressent aux membres de sa famille, à ses collègues (à Richard Wagner, avec qui il entretient une sorte d'amitié, ce dont Proust témoignera plus tard dans Sodome et Gomorrhe avec une ironie mordante) et beaucoup aux institutions, à ses amis, à quelques écrivains, dont Jules Janin, Victor Hugo, Gautier, entre autres : il semble qu'il ait été pris toute son existence d'une forme de graphomanie aiguë, d'autant plus qu'il a écrit un grand nombre d'ouvrages sur d'autres grands musiciens, mais aussi sur la technique musicale, des voyages et aussi ses mémoires qui paraissent, posthumes. C'était un travailleur que rien ne semblait arrêter, d'autant plus qu'il s'occupait souvent lui-même de l'orchestration de ses oeuvres. Ce gros recueil force le respect et montre à quel point il s'est battu pour la réussite de son oeuvre. C'était un épistolier de talent, qui s'évertuait à maintenir des relations avec une foule de personnes et cela jusqu'à son dernier souffle. Il fait ainsi partie de ces personnages étonnants de ce siècle où les écrivains ont laissé souvent une oeuvre exorbitante, les artistes une quantité de tableaux peu commune et les musiciens les plus doués, une multitude de partitions. Berlioz a été sans doute le plus prolifique dans son domaine et ce volume ne fait que conforter cette image titanesque de cet homme à la stature modeste qui n'a rien d'un géant !



L'Année la plus longue, Daniel Grenier, Flammarion, 400 p., 21 euro.

Il ne fait aucun doute que la France est un pays où l'on sait écrire des romans et des bons romans. Mais c'est aussi celui où l'on rencontre rarement un grand roman. Il est possible que la recherche de la construction de l'intrigue, du style, du fonctionnement des personnages les uns avec les autres, en somme de la forme et du rendu de ce qui devrait être les grands thèmes de l'ouvrage l'emporte sur l'imagination et l'invention. Le premier roman de Daniel Grenier en est la démonstration. C'est bien écrit, classique sans doute, mais avec un grand soin pour rendre le tout non seulement équilibré, mais aussi plaisant à lire. De plus, il nous entraine dans trois siècles d'histoire de l'Amérique du Nord, de la prise de Québec par les Anglais jusqu'à nos jours (et même au-delà !). C'est aussi un roman familial avec un personnage phare qui est Thomas Langlois. Les périodes s'enchevêtrent et nous passons de l'exil des Indiens dans une lointaine réserve à la Guerre de Sécession, sans oublier la fièvre de l'or, la conquête de l'Ouest, la Première guerre mondiale, en somme tout ce qui a trait aux Etats-Unis et au Canada gorge ces pages de nombreuses scènes historiques (certains d'ailleurs très bien rendues, avec une grande précision dans tous les détails) et d'événements mémorables -, et aussi, cela va sans dire, de personnages mémorables. Nos héros semblent plus des faire-valoir que des individus aux prises avec leur existence, même si l'auteur a fait des efforts remarquables pour leur donner une consistance. Au terme de la lecture, nous sommes à la fois comblés par la qualité du travail accompli et la richesse des faits relatés, et aussi rassasiés des aventures des figures les plus notoires de ces familles dont on découvre le destin. Mais, en même temps, on a l'impression que Daniel Grenier a voulu écrire cinq romans en un seul. Ce qu'il advient par exemple aux tribus indiennes est bien raconté, même s'il utilise des raccourcis et des ellipses parfois trop rapides. D'un côté un talent indéniable, un savoir-faire admirable, de l'autre une manière un peu timorée et bien surannée. Balzac surprend souvent quand il dépeint ses bourgeois de province, Flaubert n'a pas peur de se heurter de front aux conventions morales de son temps, Zola dépeint avec talent des milieux, des catégories sociales, des mines ou les grands boulevards pour représenter ce qui se passe dans la société où il vit. Grenier étudie l'histoire au plus près et y insinue des drames et des destinées singulières. C'est une littérature sage et trop bien léchée.




OEuvres choisies, Saint-Evremond, édition établie par Jacques Prévost, Hermann, 486 p., 35 euro.

Le nom de Charles Le Marquetel seigneur de Saint-Evremond (1616-1703) ne parle plus à beaucoup de monde. D'aucuns, comme moi, l'auront aperçu en lisant des essais sur la littérature française du XVIIe siècle, sans en savoir beaucoup plus. Il a été pourtant un homme de lettres marquant d'alors. Nous devons savoir qu'il est tombé en disgrâce pour avoir critiqué Mazarin, bien qu'il eût pris parti pour le roi pendant la Fronde (Voltaire pense qu'il y avait une cause plus grave qui est restée secrète) après avoir été un valeureux militaire et avoir été la coqueluche des salons parisiens, dont celui de Ninon de Lenclos (il passait pour le prototype du galant et de l' « honnête homme »). Il a du s'exiler en 1661, d'abord aux Pays-Bas, puis en Angleterre. Ce fut un libertin, un épicurien qui s'assumait pleinement. La poésie dont il accompagnait les lettres qu'il écrivait aux femmes qu'il pouvait apprécier était loin d'être ridicule ou baroque. Au contraire, elle est d'une grande pureté de langue. Et dans cette abondante correspondance, il n'est jamais fat et pléthorique, au contraire : il pèse ses mots et sait leur donner et du charme et de la beauté. Cette belle anthologie nous fait redécouvrir un auteur de talent, un grand styliste et un être porté aux choses de l'esprit avec finesse et là encore sans de grands effets de manche. Ses considérations sur l'histoire ont été une grande source d'inspiration pour Montesquieu. Ce qui l'a rendu suspect aux yeux de ses contemporains, c'est qu'il n'avait pas un sentiment religieux très affirmé (même s'il ne s'en prenait pas de front à l'Eglise) et manifestait un esprit sceptique et caustique qui ont eu pour résultat de faire que la plupart de ses nombreux écrits sont parus posthumes. Il suffit de se plonger dans son Jugement sur Sénèque, Plutarque et Pétrone pour comprendre qu'il avait forgé ses propres convictions et n'hésitait pas à trouver de graves défauts à ses illustres aînés. De plus, il revendique une liberté de penser qui sera cela que tentera de gagner non sans mal les philosophes du XVIIIe siècle : le Grand Siècle n'appréciait guère les individualités fantasques dans leurs opinions, qui ne s'accordaient pas avec le pouvoir et l'élite des élus par ce dernier. Quand il revendique à la morale, la politique et aux belles lettres les mêmes droits et le même rôle que les sciences, au détour d'une phrase si simple et d'un énoncé en apparence si simple, il s'était perdu, car il aurait dû laisser aux sciences leurs privilèges et placer en contrepoids la religion ! C'est son esprit d'indépendance qui l'a perdu. Le temps semble venu de le réhabiliter, comme on a réhabilité une partie de la partie de ce temps-là il y a quelques dix ans.




Défense de Lady Chaterley, D. H. Lawrence, traduit de l'anglais par Jacques Benoist-Méchin, préface de Claire Fourier, éditions de la Différence « Minos », 144 p., 8,50 euro.

Bonne idée que de publier cette autodéfense de Lady Chatterley ! Je dois avouer que D. H. Lawrence n'est pas mon auteur anglais préféré, et de loin, et que sa Lady ne m'a jamais vraiment plu ! Mais ce fut l'un des grands cas littéraires du siècle dernier. Souvenons-nous que le livre n' pu paraître de manière intégrale qu'en 1960, c'est-à-dire trente ans après la disparition de son auteur à Vence ! Il faut tout de même glisser un mot sur le traducteur, qui est loin d'être un inconnu puisqu'il a été un historien prolifique et aussi un collaborateur de première classe, condamné à l'indignité nationale. Son idée, dans son charmant livre intitulé Eclaircissements sur Mein Kairmempf d'Adolf Hitler le livre qui a changé la face du monde (1939 est que l'Allemagne serait moins hostile à la France si elle était moins dominée par les Juifs ! Et le voilà qui défend en preux chevalier un homme qui combat pour la liberté sexuelle ! C'est assez pittoresque et bien dans ce personnage qui fut l'ami de Marcel Proust malgré son antisémitisme féroce. Pour en revenir à ce dernier écrit de Lawrence, celui-ci commence par geindre sur le fait que circulent des éditions pirates de son roman. Et puis il tente de minimiser la thèse qu'il y a défendue. Au fond, ce n'est presque qu'une série de circonstances (la blessure qui rend impuissant le mari, etc.) Il s'efforce ensuite de plaider en faveur d'une meilleure pensée sur la sexualité. Il me semble que Freud l'avait déjà fait sans tant de périphrases ! Bref, cela vaut tout de même la peine d'être lu ,peut-être moins d'un point de vue littéraire que d'un point de vue sociologique, car ce livre fait partie de ceux qui ont changé le monde.




Psychanalyse et pornographie, Eric Bidaud, préface de Laurie Laufer, « l'attrape-corps », La Musardine, 220 p., 18 euro.

Voici un livre qui ne devrait pas laisser indifférent ! L'auteur part d'une constatation que tout le monde a pu faire si l'on s'intéresse même d'assez loin aux théories freudiennes : la psychanalyse ne s'est pas beaucoup intéressée à la pornographie. Sans doute est-ce parce que la sexualité est au coeur même de l'investigation du patient -, c'est ce que l'on veut atteindre, dans son conscient et encore plus dans son inconscient. Mais entre fantasme et pornographie, quelle est la distance véritable ? Je ne partage pas l'avis du préfacier ni même celui de l'auteur qui va se réfugier derrière les sentiments. Ils n'ont pas lieu d'être en ce point précis. Ils existent par ailleurs. La pornographie doit être rapprochée de l'effritement de la famille, et de ses valeurs, de l'appauvrissement des rites amoureux, de la banalisation de la sexualité. La pornographie fait partie de cette pensée sans Dieu qui s'ignore. Plus de péchés, plus de limites, plus rien. Les idées les plus folles (qui peuvent aller jusqu'à l'idée du crime et même jusqu'au crime). La pornographie est la pédagogie de l'être nu, pour qui la sexualité est peut-être du ressort du désir et avant tout de l'assouvissement charnel de ce désir. Fini l'érotisme d'autrefois, finis les romans du second rayon, fini ce que l'on dévoile enfin au terme d'une longue approche digne. Ce qui passait du figuré au propre, passe du propre au sale. Mais je crois que c'est plus compliqué que cela, car la pornographie est représentation - une nouvelle scène qui finit même par remplacer la scène originelle (ou se confondrait avec elle). Mais la pornographie existait au XIXe siècle -, elle n'a fait que s'industrialiser et surtout se démocratiser. Et que penser de Sade ? Sade est-il un pornographe ? Je ne le crois pas - quand il va bien au-delà du libertinage c'est un mathématicien du sexe, qui tente de découvrir toutes les combinaisons possibles Jusqu'où il est possible d'aller dans les termes sexuels. Là, présentement, on ne va nulle part ailleurs que partout et nulle part -, tout est bien catalogué, à chacun son petit fantasme bien formaté et la possibilité de le voir sans l'avoir. Il est vrai que la suspension du sentiment est une question qu'il convient de se poser. Mais c'est surtout l'introduction de la pornographie dans tout ce qui existe qui constitue le vrai problème à traiter - plus un roman sans une scène salace, et surtout plus ces scènes d'amour torrides, mais des actes mécaniques, codifiés, décrits avec la méticulosité d'un médecin légiste. J'exagère un peu, mais c'est la tendance  générale.




Invece n°4, Bye bye Mail Art, dirigé par Julien Blaine, s.p.

Ce dernier numéro de la revue Invece (d'après les dires du directeur) serait le dernier -, dommage ! Il ne se présente pas sous la forme livresque, mais comme un portfolio contenant un grand nombre de cartes postales. Pourquoi ? Parce que Julien Blaine a décidé de porter le coup de grâce à cette pratique artistique qui a fait fleurette ces dernières décennies. Le thème était donc la destruction de la boîte aux lettres, et chaque auteur a donc imaginé de quelle façon il allait s'y prendre pour détruire ce précieux mobilier qui orne nos maisons ! L'effet d'ensemble est assez étonnant, je le dois bien le reconnaître et même impressionnant. Blaine est hanté par la liquidation de tout ce qui a pu faire les joies des artistes et des écrivains de ces dernières décennies (il avait commencé avec la performance). Post-Dada ! Sans aucun doute ! Mais à envoyer avant que son projet ne soit réalisé dans toutes les communes de France et de Navarre !




Le Théâtre de Victor Hugo, Florence Naugrette, Ides et Calendes, 116 p.

Quand je pense à Hernani, je ne peux m'empêcher de songer à ma classe du lycée Buffon et au cours de français ! Que d'emphase et qu'idées fausses ! Heureusement l'auteur de ce petit traité assez bref nous remet les choses en place. Hugo n'est pas le premier auteur dramatique du romantisme : c'est Alfred de Vigny qui a tenu ce rôle éminent. Certes le scandale d'Hernani a bien eu lieu, ce n'est pas une légende. Mais c'était le combat d'arrière-garde des défenseurs du classicisme. Hugo a toujours été attiré par le théâtre et il a écrit aussi bien des drames historiques que des drames bourgeois et même une sorte de vaudeville, qui n'est d'ailleurs pas excellent. Sa première expérience est un échec (Amy Robart). Mais il ne s'est pas découragé et a continué jusqu'à des succès comme Torquemada. Florence Naugrette tient à mettre l'accent sur l'inventivité de l'auteur de la Légende des siècles lui éprouve le désir de mélanger les genres et aime autant Shakespeare que racine. C'est un ouvrage utile pour qui voudrait découvrir cet aspect de l'oeuvre monumentale de ce géant dont on a, hélas, oublié la quasi totalité de ses pièces - qui a jamais vu Angelo, le tyran de Padoue?




Mémoires d'un billet de banque, Joachim Paço d'Arcos, traduit du portugais par Mathilde Pomès, Editions de la Différence, 252 p., 9,50 euro.

Je l'avoue ; je ne connaissais pas cet auteur, nul n'est parfait. Mais j'avais tort car c'est de toute beauté. Ce long récit est parti d'une idée somme toute amusante et simple : c'est le destin d'un billet de banque qui passe de main en main, et chaque fois, il nous raconte l'histoire de son détenteur. Et il voyage beaucoup de Lisbonne jusqu'à L'Europe en guerre ! Il poursuit son périple, les hostilités terminées, en Angleterre. Mais ce ne sont pas les petites histoires qui comptent en fait, mais leur enchaînement, qui donnent une idée parfaite, sans compromission, de cette période épouvantable. Malgré le fond sombre de ces aventures picaresques, l'auteur a un humour subtile et pernicieux, qui sait mettre en relief les terribles contradictions des hommes et des femmes qui le conserve un certain temps. C'est un bijou de bonheur littéraire. Comme est arrivé le moment du farniente, le mieux est d'acheter ce livre de Joachim Paço d'Arcos (1908-1979) et de s'en délecter. Il fait parti de cette bibliothèque idéale, mais pas celle des chefs-d'oeuvre, mais ces petites grandes oeuvres qui font les délices de l'amateur convaincu de littérature. Ce genre de livre que publiait Italo Calvino.




Roland Cat, l'enchantement des abîmes, Christian Noorbergen, Le Livre d'art, 168 p., 38 euro.

Avant de parler de l'artiste, je voudrais dire deux mots de l'auteur. C'est un critique d'art, un vrai. Il a le goût de l'écriture et la prétention de parler que de ce qu'il aime. Il n'est pas à la solde des musées ou du marché et des nouveaux collectionneurs qui ne sont que des spéculateurs éhontés et sans âme. IL a du goût et est doté une sensibilité très rare. On devrait le mettre avec moi dans un musée car nous sommes devenu des empêcheurs de faire des bénéfices en rond (et sans impôt). Venons-en à Roland Cat, que je ne connaissais pas très bien. Cet ouvrage nous permet de suivre son histoire picturale, mais pas dans un ordre chronologique, mais pas thèmes traités. Par moment on croirait voir un nouveau Claude Lorrain de venu surréaliste ! IL n'a de laisse de créer des paysages fantastiques, entre Brueghel et Monsù Desiderio, mais avec une écriture bien à lui, pas archaïsante. La poésie de Roland Car oscille entre celle des dessins de Victor Hugo et celle des artistes du premier romantisme en Angleterre. C'est à la fois charmant et terrible. IL possède un talent déconcertant et nous entraine dans un univers où tout devient ambigu et trouble et un peu inquiétant et néanmoins séduisant... Oui, c'est séduisant mais troublant car le surréalisme qu'il nous propose n'est pas imité des grands surréalistes connus. C'est le sien et il vient de la peinture des maîtres d'autrefois.




René Guiffrey, l'oeuvre à blanc, collectif, Fage Editions / Ville de l'Isle-sur-la-Sorgue, 112 p., 24 euro.

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de l'oeuvre de rêne Guiffrey dans le précédent numéro, mais le nom de l'auteur est venu déformé -mystère de l'électronique. J'ai rétabli mon erreur et espère me faire pardonner.
Gérard-Georges Lemaire
30-06-2016
 

Verso n°136

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