logo visuelimage.com
 
 
 
Les [Verso-hebdo] antérieurs
Retour 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Suite

14-12-2023

07-12-2023

30-11-2023

23-11-2023

16-11-2023

09-11-2023

02-11-2023

25-10-2023

19-10-2023

12-10-2023

 
[verso-hebdo]
08-12-2022
La lettre hebdomadaire
de Jean-Luc Chalumeau
La partition plastique de Noël Pasquier
L'exposition actuelle de Noël Pasquier galerie Véronique Smagghe (jusqu'au 17 décembre) se présente à nous comme un accrochage élégant composé de quelques pièces de formats variés, accompagnées par une vitrine permettant de rappeler que Pasquier est aussi sculpteur et inventeur d'objets en trois dimensions. Ce n'est pas une rétrospective, mais une séduisante anthologie des travaux d'un artiste qui oeuvre depuis un demi siècle. On pense immédiatement au jugement du grand spécialiste de l'art abstrait, Marcelin Pleynet, qui écrivait naguère : « Ce qui incontestablement séduit et surprend lorsque l'on se trouve en présence d'un ensemble d'oeuvres de Noël Pasquier, c'est la variété, l'ampleur et la diversité des formes, du vocabulaire formel, qui constituent la partition, le clavier plastique de sa détermination artistique. » Il n'y a pas un mot à changer : à travers les péripéties de la vie du monde de la peinture, Pasquier est resté fidèle à sa manière d'affronter l'écran de la toile.

Profondément abstrait, il n'a rien emprunté au néo-expressionnisme allemand des années 60, rien à la bad painting, rien à la transavantgarde. Souvent présent aux Etats Unis (il est représenté par deux galeries new-yorkaises), il a observé avec intérêt, mais sans s'y engager, le minimal art ou le land art. Bref, il a toujours été, comme il est aujourd'hui, un des représentants importants de l'abstraction de l'Ecole de Paris. A propos de Pasquier, de quelle abstraction parle-t-on ? Pour m'en approcher, j'évoquerais volontiers Delacroix. D'où vient qu'aujourd'hui nous nous moquons de savoir si ce sont bien des soldats de Dieu qui entrent à Constantinople, alors que nous tenons « L'Entrée des Croisés » pour une oeuvre essentielle ? C'est que Delacroix est d'abord un peintre de la touche revendiquée contre Ingres comme un des moyens spécifiques de la peinture. S'il cède apparemment aux conventions de l'époque, c'est pour être plus libre de capter les secrets de la matière peinte, porteuse d'une mémoire qui n'appartient qu'à elle.

Eh bien, chez Noël Pasquier aujourd'hui, c'est pareil : la touche est essentielle. Avec elle, ses tableaux entretiennent d'étranges relations avec le temps, qu'il s'agit, non pas de représenter, mais d'intégrer. Bien sûr, l'amateur reconnaîtra ici une chute d'eau en « bleu Pasquier » (Cascade, 2020, mixte sur toile 55 x 38 cm), là une averse (Pluie d'été, 2000, mixte sur papier, 30 x 30 cm), mais ce n'est pas vraiment l'essentiel. Chez Pasquier, si légère que soit la matière, elle ne se réduit ni à ce que, parfois, elle peut représenter, ni à ses composants chimiques. Chez lui, la peinture renvoie plutôt à l'idée que Bergson se faisait de la matière qui, ramenée à ses éléments premiers, tend à n'être « qu'une succession de moments infiniment rapides qui se déduisent les uns des autres. » Tout tableau de Pasquier, même Sable gris (1995, mixte sur papier) présent à l'exposition, est ainsi : une matière faite d'une suite de moments. D'où son incontestable pouvoir de séduction.

galerie-veroniquesmagghe.fr
J.-L. C.
verso.sarl@wanadoo.fr
08-12-2022
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

visuelimage.com c'est aussi

Afin de pouvoir annoncer vos expositions en cours et à venir dans notre agenda culturel, envoyez nous, votre programme, et tout autre document contenant des informations sur votre actualité à : info@visuelimage.com
ou par la poste :
visuelimage.com 18, quai du Louvre 75001 Paris France

À bientôt.
La rédaction

Si vous désirez vous désinscrire de cette liste de diffusion, renvoyez simplement ce mail en précisant dans l'objet "désinscription".

     


Christophe Cartier au Musée Paul Delouvrier
du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
Auteurs: Estelle Pagès et Jean-Luc Chalumeau


Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
Préface de Jean-Pierre Maurel


Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com