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[verso-hebdo]
20-06-2013
La chronique
de Pierre Corcos
Les beaux jours
Les beaux jours, on ne les aura guère trouvés dans un ciel de mai, juin, boudeur et chagrin, mais sans doute dans la réjouissante programmation de la Maison de la Poésie, lancée dans un nouveau projet : performances, vidéo-poèmes, littérature live, siestes acoustiques (!), exercices d’admiration, concerts littéraires, poésie sonore, etc… Chaque jour du nouveau, et cela jusqu’au 22 juin, c’est incroyable ! La Maison de la Poésie, lieu ouvert, réactif, convivial, scène "dédiée à la voix des poètes et des écrivains".

La vie, du point de vue de... la mort. Une fiction bien sûr, et pourtant… La vision accélérée de l’existence, que l’on observe chez certaines personnes à l’agonie, se rapproche de l’ecmnésie : une succession rapide de scènes lumineuses avant l’extinction. Oh les beaux jours de Samuel Beckett nous montre une femme déjà enterrée à moitié et qui, du haut de son monticule, bredouille la fuite insensée du temps par le trou du quotidien, éclaire quelques moments heureux, appelle le compagnon qui a partagé sa vie. Bientôt il n’y aura plus que la tête de cette femme à émerger. Mais tant que dure la parole, si déchiquetée soit-elle !… Pièce totalement désespérée, sans doute, mais éclatante comme un haïku. Serge Noyelle nous en offre une mise en scène d’une grande force plastique. Un amas de caisses couvertes de linges (comme avant un déménagement, mais celui-là définitif), des citations plastiques de peintres (Ensor, Delvaux…), un désordre telle que toute vie doit apparaître dans la confusion du grand âge. Et Marion Coutris, en Winnie, levant son ombrelle, attrapant son grand sac noir, raconte, digresse, s’interrompt, comme déjà loin, hêle son compagnon sans cesse, exprimant un amour d’autant plus pathétique, hélas, que l’oubli, l’anéantissement ont déjà tout rongé. Si la syntaxe et la grammaire pointent la bouleversante destructuration de ce texte, la prosodie soulignera la cohérence musicale de cette interprétation. Les apparitions rares de Noël Vergès, en Willie, suffisent à déjouer le piège du soliloque. Assis dans des chaise-longues, les spectateurs contemplent la scène, écoutent une prose déchirée, songent à cette parabole de l’existentielle absurdité.
Oh les beaux jours a été créé par le Théâtre NoNo dans le cadre de Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013.

Les beaux jours, Niko, le personnage central d’Oh Boy, premier long métrage de Jan Ole Gerster, les vivra sans doute plus tard… On le lui souhaite vivement, car ce charmant jeune homme, brimé par un père autoritaire, et sans doute dévié de son chemin, par cela voué à l’errance, reste au fond probe, intègre. Il a gardé une fraîcheur de réaction qui, par contraste, fait paraître son entourage coincé dans la pose ou la névrose. Solitaire et indépendant, ce "loup des steppes" urbaines révèle chaque fois sa tendresse à l’égard des autres solitudes croisées dans la Grande Ville : Berlin… Une mamie décalée, une ancienne camarade de classe, naguère persécutée, un vieil homme alcoolique crevant de ses souvenirs de l’époque nazie, le bouleversent. Peut-être double du réalisateur, qui aime autant Berlin que ses marginaux et le prouve par un filmage inventif, élégant où la photographie a la part belle, Niko va nous faire partager 24 heures d’une balade initiatique.
Voici un superbe film en noir et blanc sur bande sonore jazzy comme on n’en fait plus. Premier assistant de Wolfgang Becker (réalisateur de l’excellent Good Bye, Lenin !) et jusque là réalisateur de films publicitaires, de clips, Jan Ole Gerster a le sens de l’ellipse et de l’humour, et ne s’attarde guère sur une mélancolie qui affleure sans cesse. On pense à la Nouvelle Vague et à Jarmusch, Carax. On espère que ce talent, découvert et récompensé en Allemagne, connaîtra de beaux lendemains, tout comme Niko achèvera intelligemment son difficile "Bildungsroman".
Pierre Corcos
20-06-2013
 
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Verso n°136

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