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[verso-hebdo]
10-09-2020
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Bertel Thorvaldsen, Eugène Plon, suivi de Le Musée Thorvaldsen, l'Eglise Notre-Dame de Copenhague, Sauveur Jacquemont, « L'esprit et les formes », Klincksieck, 524 p., 29 euro.

Le nom de Bertel Thorvaldsen (1770-1844) ne parlera spas beaucoup aux lecteurs français, à moins qu'ils soient passionnés par l'art de la période de l'Empire. Disons d'abord qu'il a été un des grandes figures de l'art néoclassique et qu'il a été le rival d'Antonio Canova. Il a vécu quarante années à Rome et a donc fréquenté ce dernier qui, par ailleurs, l'admirait. Né à Copenhague, fils d'un sculpteur sur bois, il est entré à l'Académie royale de sa ville natale le à l'âge de onze ans. Son talent est vite reconnu et récompensé dès 1787. Il est encore primé en 1789. Il obtient une bourse pour se rendre à Rome en 1793 quand il a sculpté Les Apôtres Pierre et Jean guérissent un estropié, qui lui vaut l'admiration des amateurs. Mais devant achever plusieurs travaux importants, en particulier pour le palais du prince héritier, il n'a pu partir qu'en 1796, année où il a reçu une médaille d'argent.
Il en a profité pour visiter Naples et Malte et n'est arrivé dans la Ville Eternelle que le printemps suivant. Travailleur acharné, il ne tarde pas à se faire connaître. Il se fait appeler Alberto. Il fait la connaissance de l'archéologue Jörgen Zoega, qui lui fait découvrir l'antiquité classique. Un mécène, admiratif, Christian Frederik Reventlow de son Héliodore chassé du Temple (1791), lui donne les moyens d'installer son atelier. En 1807, un collectionneur anglais, Thomas Hope, qu'il avait connu quatre ans plus tôt à Copenhague, arrive à point nommé pour le tirer d'une situation pécuniaire fragile : il lui commande une version en marbre du projet d'un projet de Jason que Canova avait loué en 1803 - il ne terminera ce travail qu'en 1828. Il sera dès lors considéré comme un des grands sculpteurs de l'époque.
Il est même admis à l'Accademia di San Luca, dont il devient président entre 1827 et 1828. De retour dans son pays en 1809, où il avait été nommé membre ordinaire des Beaux-Arts, on lui demande de réaliser pour Notre-Dame de Copenhague un Christ et les douze apôtres, l'église ayant souffert d'un bombardement britannique. Après cette réalisation, qui lui vaut de nombreux éloges, il rentre en Italie. Il fait un second voyage au Danemark en 1838, où il connaît un grand succès. Il repart une dernière fois à Rome trois ans plus tard. Il s'installe définitivement dans sa ville natale en 1844 et il meurt d'apoplexie pendant une représentation au Théâtre royal. On décide de construire un misée en son honneur et il est inauguré en 1846. A Rome, une place a reçu son nom et une station de tramway a été baptisée Ostiense-Thorvaldsen. Son atelier est aussi devenu un musée. La monographie de l'artiste est la réédition d'un ouvrage parut en 1867 : elle demeure à ce jour la plus complète et la plus documentée. On trouve aussi dans ce fort volume les essais de deux historiens d'art qui ont étudié de très près son oeuvre, Henri Delaborde et Sauveur Jacquemont. Mais ce qui peut le rapprocher le plus de nous, est l'anthologie qui figure dans l'appendice. On peut grâce à tous ces nombreux textes comprendre à quel point ce créateur a pi toucher le coeur de ses contemporains et inspirer des écrivains, des artistes et des philosophes comme Schlegel, Friedrich Hebbel, H. C. Andersen, David d'Angers. Il y aussi le testament de Thorvaldsen et différentes lettres de sa main, dont une est adressée au peintre Horace Vernet. Enfin, l'ouvrage se termine avec un catalogue complet de ses ouvrages. Dommage qu'il n'y ait pas d'illustrations car qui ne le connaît pas devra faire recherches pour connaître sa sculpture. Il n'en est pas moins vrai que ce livre permettra à beaucoup de découvrir un homme qui avait un talent à mettre à la même hauteur que celui de Canova.




Trencadis, Caroline Denys, Quidam éditeur, 364 p., 22 euro.

Niki de Saint-Phalle (1930-2002), qui a été la seule femme du groupe d'artistes créés en 1961 par Pierre Restany, les Nouveaux Réalistes, (qui était tout sauf un groupe cohérent reposant sur des bases formelles crées par les créateurs, mais une pure invention du critique d'art) a sans doute été la moins connues de tous. On ne connaît d'elle que les oeuvres de la dernière partie de son existence, celle où elle a réalisé ses gigantesques et bouffonnes Nanas, qui ne sont pas le meilleur de sa production. C'est dommage car son parcours est loin d'avoir manqué d'intérêt. L'auteur a décidé de ne pas écrire une monographie classique et plutôt de composer un roman sur cette figure à la fois célèbre et bien méconnue. Caroline Denys va même beaucoup plus loin. Elle a littéralement fantasmé les faits et les gestes, les pensées, les rêves, les réalisations de cette femme hors du commun. Cela déconcerte un peu au début, mis, petit à petit, on se prend à suivre les pas de l'héroïne avec intérêt et curiosité.
La jeune femme, qui est alors mannequin, se marie très jeune et a une petite fille, Laura. Les relations avec son mari, le poète Harry Mathews, se délitent. On découvre son mal de vivre et aussi ses extravagances : un beau jour, elle imagine de créer des objets avec des lames de rasoir ou des couteaux de cuisine. A cette époque (il s'agit de l'année 1953), elle souffre de problèmes psychiques sérieux et elle doit être soignée par un psychiatre. Sa vie semble une sorte de naufrage. Sa dépression nerveuse est profonde. C'est à l'asile qu'elle commence à dessiner. De cette expérience qui a été pour elle une façon de ne pas sombrer dans la folie est née une relation avec Jean Dubuffet, qui s'intéresse à ce qu'elle fait. C'est au cours de cette expérience qu'elle a fini par se réconcilier avec le monde.
En 1955, elle voyage en Espagne avec son mari et, à Barcelone, elle est complètement fascinée par le parc Guell de Gaudi (elle en subira l'influence plus tard de manière très nette). Elle retrouve un sens à sa vie mais elle ne se consacrera à l'art qu'à partir du début des années 1961. Elle a fini par se séparer de son époux et s'est installé impasse Ronsin à Paris. Elle se consacre d'abord à la sculpture. Puis elle imagine une autre forme d'art, qui n'a pas vraiment de précédent : le tir à la carabine. C'est alors qu'elle a eu l'idée de constituer un assemblage d'objets divers et de les transformer par l'impact de la balle qui est chargée de couleurs. C'est vraiment alors que commence sa carrière artistique, avec une originalité que personne n'aurait pu lui dénier. Elle développe cette pratique et elle la partage volontiers avec des artistes qu'elle rencontre, comme Robert Rauschenberg ou Jasper Johns. Elle a déjà participé à l'exposition de Pierre Restany « A 40 degrés au-dessus de Dada » et elle organise une grande soirée de performances au centre américain avec Rauschenberg qui se jette dans une de ses Combine Paintings alors que David Tudor jouait du piano. Ses performances la font connaître à l'étranger et elle expose à Amsterdam et à Stockholm. La télévision s'intéresse à cette forme artistique spectaculaire et elle gagne sans plus une réputation dans le petit monde l'art contemporain. Mais l'auteur, plutôt que de nous faire comprendre la démarche de l'artiste, a préféré herché à rendre tangible les pensées les plus secrètes de celle-ci en l'associant à des figures tragiques de notre histoire (comme celle de Gilles de Rais, le compagnon d'arme de Jeanne d'Arc) ou à des considérations physiologiques sur la reproduction. De surcroît, elle associe à une narration « classique » des jeux typographiques qui en rend la lecture un peu cryptique. Cet ouvrage a quelque chose d'énigmatique et l'on comprend bien que la figure de Niki de Saint-Phalle est plus un prétexte qu'une fin. On se laisse néanmoins prendre au jeu car on peut le prendre comme une sorte d'énigme qu'on aborde comme un roman d'aventures...




L'Evolution de l'art vers l'immatériel, Yves Klein, Allia, 64 p., 6, 50 euro.

Les éditions Allia nous proposent la précieuse édition d'un écrit fondamental de la main du célèbre artistes Yves Klein (1928-1962) qui, de tous les artistes du Nouveau Réalisme a engendré une façon d'envisager la pratique artistique la plus radicale et la plus intrigante. C'est aussi celle qui a le plus frappé les imaginations. L'artiste niçois, en dépit de sa très brève existence, a donné naissance à des cycles d'oeuvres assez nombreux, dont les fameux monochromes. Le texte qu'on trouve dans ce volume et qui s'intitule Vers l'immatériel est une conférence qu'il a prononcée à la Sorbonne le 3 juin 1959, qui est précédée par une brève autobiographie, est le condensé de la pensée esthétique d'Yves Klein à cette époque.
Pour mieux se faire comprendre, il donne pour exemple une exposition collection à laquelle il a participé dans une galerie d'Anvers : au lieu d'accrocher une oeuvre, il a fait un bref discours. Il a dû expliquer au marchand de tableaux que c'était là son oeuvre, qu'elle n'avait rien de matériel et qu'il souhaitait la vendre un lingot d'or. Klein refait l'histoire L'art à sa façon, explique la disparition du réalisme et l'apparition de l'impressionnisme, puis, en sautant bien des étapes, l'éclosion récente de l'art abstrait. Selon lui, l'art doit se débarrasser complètement de son apparence tangible et n'être plus que l'expression d'une intériorité, libérée de la dictature du moi. Il développe plusieurs aspects de sa conception, et imagine même une école pour dispenser les fondements de cette nouvelle idée, avec Jean Tinguely comme professeur de sculpture et Lucio Fontana comme professeur de peinture. Il y sera inculqué le fait primordial que ce n'est plus l'homme qui est au contre de l'univers, mais l'univers au centre de l'homme. C'est sans doute l'un des textes les plus importants pour tenter de comprendre la « philosophie » de Klein. Elle est pleine de contradictions, sans doute, et ne peut pas être dite « théorique », mais plutôt une vision qui s'est forgée dans son esprit qui était en quête d'autres moyen d'embrasser le principe de l'art au-delà de tout ce qui avait pu jusque là être expérimenté.




Lettres à ses disciples argentins, Witold Gombrowicz, traduit et présenté par Mikaël Gòmez Gurthars, Edition Sillage, 224 p., 14, 50 euro.

Witold Gombrowicz (1904-1969) est né en Pologne, à Maloszyce, qui était alors partie intégrante l'Empire russe. Il a étudié le droit à l'université de Varsovie, puis a étudié la philosophie et l'économie à Paris. Avec Stanislas Witkiewicz et Bruno Schulz, il a fondé le groupe des Trois Mousquetaires pour le renouveau de la littérature de langue polonaise. En 1933, il a publié les Mémoires du temps de l'immaturité, puis, quatre ans plus tard, Ferdydurke, qui l'a fait reconnaître comme l'un des plus brillants représentants de la jeune littérature de son pays. En 1939, il a entrepris un voyage en Argentine. L'invasion de son pays par les Allemands l'empêche de rentrer en Europe. Il est resté dans ce pays vingt-quatre ans. Il a vécu à Buenos Aires et à Tandil et a commencé à fréquenter les intellectuels et les artistes immigrés. Il n'est revenu sur le Vieux continent qu'en 1963.
Ces lettres concernent la fin de son séjour en Amérique latine car la première est datée de février 1957. Elles sont intéressantes pour au moins deux raisons : la première est qu'il y consigne les événements littéraires qui le concerne, ce qui nous offre une vision claire de son activité de l'autre côté de l'océan et aussi sa volonté de trouver un écho en France, la seconde, est de comprendre qui sont ses correspondants et quelle genre de relation il entretient avec ces derniers. De plus, on peut comprendre comment l'écrivain partageait sa vie entre Tandil et la capitale argentine. Bien sûr, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'échanges, la vie personnelle et la vie d'auteur se mêlent étroitement. Ce qu'il faut comprendre, c'est que Gombrowicz est tout de même marqué par l'exil et qu'il a atteint ses cinquante ans. On sent une sorte d'amertume sourde dans ces missives.
S'il a su se constituer un cercle d'amis assez large, on devine une grande solitude intérieure. Fort heureusement, l'écrivain a une forme d'humour qui vient compenser cette sensation de profonde solitude. Il est évident que s'il a pu se faire un nom dans les milieux cultivés de Buenos Aires, il n'appartient pas aux cercles de lettrés de premier plan. Il est resté un émigré, et donc un marginal. Cet ouvrage est un excellent moyen pour découvrir la personnalité complexe de cet homme qui vit dans une culture très éloignée de la sienne. L'appareil critique est remarquable. Il est indubitable que la publication de toutes ces lettres nous fournit l'occasion rêvée de découvrir Gombrowicz sous un éclairage nouveau.




Beyrouth entre parenthèses, Sabyl Ghoussoub, L'Antilope, 144 p., 16 euro.

L'histoire qu'a choisi de nous narrer Sabyl Ghoussoub dans ce livre est d'une grande simplicité : le narrateur, qui est Franco-Libanais, a désiré se rendre en Israël. Cette simplicité a un fondement : rendre plus évident l'absurdité de l'enquête à laquelle il est soumis. Arrivé à l'aéroport, il est interrogé sur son identité, sur les raisons de son séjour. Les questions se multiplient et se répètent sans fin. Le cercle des questions ne cesse de s'élargit, de devenir plus insidieuses et précises.
L'agent des douanes veut tout savoir de sa famille, de ses amis, de ses voyages (celui qu'il a fait en Iran se transforme en un récit très détaillé). En plus, il a eu le malheur de se divertir à faire des tableaux vivants, qu'il a photographiés. On lui demande quel le sens de ces mises en scènes qui ont à faire en particulier avec le terrorisme. Pourquoi avoir faire porter un keffieh à toutes ces personnes qui devenaient anonymes ? Le narrateur ne se démonte pas, mais ne comprend pas toujours le sens de cet interrogatoire de plus en plus poussé. Sabyl Ghoussoub nous raconte tous ces dialogues avec une sorte d'humour retenu, qui en souligne l'aberration totale. En fin de compte, on le laisse passer et il se met en quête de sa valise... Il retrouve son amie Rose et voyage en Israël. Il passe même du côté palestinien grâce à un passage secret que lui a indiqué un ami. De ce périple, il retient surtout tout ce qui peut ressortir de l'absurde dans tous les domaines possibles et aussi toutes les contradictions qui sont issue des différents conflits. Il n'a pas songé un instant faire un pamphlet politique, ou même une critique en bonne et due forme de l'Etat hébreu. Il s'et contenté, à partir de son expérience, plutôt limitée, de faire toucher du doigt les réalités d'un monde qui n'a jamais pu trouver sa vérité. Non seulement c'est plaisant à lire, mais c'est aussi une excellente introduction à ce que représente Israël et les pays arabes qui l'entourent, hic et nunc.




La Notion de l'autorité, Alexandre Kojève, édité et présenté par François Terré, « Tel», Gallimard, 216 p., 7, 50 euro.

Dans préface bien faite et bien documentée, François Terré nous rappelle la position paradoxale d'Alexandre Kojève dans l'histoire de la philosophie moderne en France et aussi son parcours peu commun : on a quitté la Russie en pleine Révolution pour se rendre en Allemagne. Puis il arrive à Paris en 1926 après avoir soutenu sa thèse à Heidelberg. Il publie une étude sur l'athéisme en 1931. Il apprend alors le chinois, le tibétain, le sanskrit. Puis il obtient de tenir un séminaire à l'Ecole pratique des hautes études. Il commence alors la rédaction de La Phénoménologie de l'esprit. Il retient l'attention des intellectuels de l'époque : Georges Bataille, Raymond Aron, Jacques Lacan, Maurice Merleau-Ponty, Raymond Queneau, Pierre Klossowski, entre autres. Cette étude, rédigée en 1942 est demeurée inachevée. Ces pages n'en sont pas moins passionnantes. Il considère qu'il existe quatre types fondamentaux d'autorité : celle du maître, celle du père, celle du chef et celle du juge. C'est là une question assez peu débattue. Mais il y a eu des précédents : d'abord l'autorité théologique absolue, ensuite la théorie de Platon, qui repose sur la justice ; celle d'Aristote, qui s'appuie sur le savoir et la sagesse et celle de Hegel, qui s'inscrit dans la perspective du rapport entre le maître et l'esclave. Il conduit ensuite une enquête sur les différents aspects de l'autorité (phénoménologique, métaphysique, etc.) et commente ce que ses grands prédécesseurs ont u stipuler sur la question. Cet ouvrage, en dehors de son intérêt intrinsèque, nous montre le genre de méthode employée par Kojève. C'est la rigueur de son approche qui le rend aussi pertinent. Très clair et très précis, son examen du concept d'autorité démontre comment les quatre types « purs » se sont développés et ont interagi les uns sur les autres.




De Gaulle vu par les écrivains, d'Aragon à Zagdanski, Jean-Claude Perrier, « La Petite Vermillon », La Table Ronde, 320 p., 8, 90 euro.

Cette anthologie est passionnante. Et, il faut le dire, aussi surprenante. La plupart des auteurs ne font pas un portrait de l'homme de l'appel du 18 juin 1940, ou de l'homme qui s'est choisi un rôle historique, mais plutôt une série de considérations sur l'homme politique. Il faut dire que les textes réunis sont pour la plupart des articles parus dans la presse (à l'exception de certains, dont Régis Debray, qui a écrit un essai en bonne et due forme). Le texte de Louis Aragon est assez décevant, mais il faut comprendre qu'il a été écrit en 1968, dans des circonstances exceptionnelle. Celui de Louis-Ferdinand Céline est bien plus pertinent, même s'il trouve sa justification dans le projet d'amnistie des anciens collaborateurs. Quant à celui de Georges Bernanos, il surprend car il consiste en la rédaction de fausses déclarations de De Gaulle, donnant ainsi la vision qu'en a l'auteur des Grands cimetières sous la lune. Mais l'ensemble est vraiment plein d'intérêt car on a une vision du personnage non face à l'histoire mais, dans la majorité des cas, face à l'actualité politique, même lors de sa traversée du désert. Cela a le mérite de nous donner une vision du général quand il a joué un rôle dans la politique français à partir de 1945, avec la fondation de la Ve République en 1958. L'essai qui pour moi est ici le plus pénétrant est celui de François Mauriac, qui sait disséquer tous les aspects de l'action de cet homme qui mêle romantisme et histoire.
En ce qui concerne André Malraux, il s'agit d'un discours qui a pour objet de critique les positions de la gauche face au gaullisme. En somme, ce livre est d'abord une série de commentaires sur Charles De Gaulle chef de parti et président delà République. Cela permet au lecteur de comprendre comment les observateurs, partisans ou opposants, ont pu analyser les fins qu'a pu poursuivre l'homme politique et l'homme d'Etat après la fin de la guerre. Comme quoi, le De Gaulle de Londres, qui a largement contribué à rendre à la France son indépendance et sa dignité (en dépit de tout) est devenu, de par son ambition de changer la société et les institutions de notre pays, un autre personnage, dans une période plutôt troublée (de la guerre d'Algérie à mai 68) a été la cible d'innombrables critiques, autant de la gauche que de la droite. Sa conception du pouvoir n'a pas été approuvé par tous et de loin. Et on n'a pas hésité à le traiter de bonapartiste ou même de putschiste autoritaire, qui aurait été le fossoyeur d'une certaine idée de la démocratie. Ce livre nous propose une série de portrait qui sont forcément très éloigné de l'image du personnage qui a trouvé une place éminente dans l'Histoire.
Gérard-Georges Lemaire
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