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[verso-hebdo]
22-09-2022
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Cy Twombly et la critique américaine 1951-1995.Histoire d'une réception, Richard Leeman, préface de Benjamin H. D. Buchloh, Editions du Regard, 296 p., 29 euro.

Tel que nous percevons aujourd'hui son oeuvre, Cy Twombly (1928-2011) est considéré comme un des plus grands artistes américains de l'après-guerre et, dans l'absolu, l'un des plus originaux de cette période. L'idée qui a présidé à la naissance de ce livre a été d'analyser dans le détail comment les critiques d'outre-Atlantique ont pu juger sa recherche au fil des années après la grande saison de l'Expressionnisme abstrait. L'art américain a connu des développements divers les décennies suivantes : une seconde vague abstraite, l'Hard Edge, le Pop Art, l'Art Minimal, en somme une riche saison qui a eu une résonance profonde dans le monde.
Quand il a commencé à montrer son travail, Cy Twombly a paru être une sorte de bizarrerie dans ce contexte pourtant très diversifié. Entre 1947 et 1949, Twombly a suivi les cours de la Boston Museum School, où l'expressionisme était le courant le plus étudié - Oskar Kokoschka et Max Beckmann y sont venus faire une conférence. Twombly (comme De Kooning) admirait Chaïm Soutine et s'est intéressé à Kurt Schwitters. Quand il s'est installé à New York en 1951, il a pu visiter l'exposition rétrospective d'Arshile Gorky au Whitney Museum of Art, qui est mort en 1948. Il a aussi l'opportunité de découvrir tout ce qui s'est déroulé dans cette ville, de Pollock à Rothko. Il fait la connaissance de Robert Motherwell, qui a eu un rôle dans son évolution. A l'époque, jusqu'à sa fermeture en 1957, le Black Mountain College a joué un rôle déterminant pour le développement de l'expérimentation et Twombly s'est inscrit. L'institution lui a offert l'occasion de ses deux premières expositions.
La première a eu lieu dans une galerie de Chicago en compagnie de Robert Motherwell. En 1953, il a obtenu une bourse pour se rendre en Europe. Il a ensuite passé l'hiver au Maroc. A son retour, il a eu une exposition à Florence avec Rauschenberg. Les oeuvres qu'il a réalisées en 1954 et 1955 font scandale. Le poète Frank O'Hara est l'un des premiers à trouver une valeur à sa recherche. Rauschenberg est lui aussi très critiqué alors. L'exposition de 1955 de la Stable Gallery marque cette rupture avec l'art abstrait qui s'était imposé à New York - Twombly y a montré ses Panoramas.
L'exposition personnelle qu'il a proposé en 1957 dans cette même galerie lui a valu de nouvelles réflexions peu amènes. Son séjour en Italie lui est propice après cet échec cuisant. Mais il n'a pas trouvé la situation artistique italienne passionnante. Le baron Franchetti s'est intéressé aux artistes américains présentés à Rome à la galerie La Tartaruga (où il a exposé trois mois après Franz Kline). Un an plus tard, il a décidé de rejoindre Leo Castelli qui venait d'ouvrir sa galerie à New York. Une page est ornée dans son existence. En 1959, il a épousé la fille de Franchetti et s'est installé à Rome. Lors d'une rétrospective chez Castelli en 1960 (et avant lors de l'exposition de groupe présentée au Moma en 1959 par Dorothy Miller intitulée Sixteen Americans) il a montré ses compositions avec graffitis et images issus du monde antique (ainsi que des citations manuscrites de grands auteurs, comme Virgile). Jusqu'alors quasiment ignoré, il commence à prendre place au sein d'une nouvelle génération. La seconde exposition chez Castelli s'est avérée désastreuse alors que Rauschenberg connaît un grand succès, en particulier à la Biennale de Venise.
Les conservateurs des Etats-Unis, comme Alfred Barr, l'ont considéré comme un destructeur de la peinture. Ses Nine Discorses sur Commodius sont rejetés avec véhémence. Seul Ivan Karp lui a démontré de l'estime. Twombly, déjà par son éloignement géographique, était écarté de la scène américaine. Ce n'est qu'à la fin des années soixante que ses « écritures » ont commencé à susciter un certain intérêt. Ce qui est passionnant dans cette étude, c'est la collusion très forte des critiques et des responsables des grandes institutions artistiques américaines. Il a existé un nationalisme étroit dérivé du succès de l'immédiate après-guerre. Twombly en a été la victime. Le succès qu'il a connu par la suite (pour l'essentiel dû aux efforts constants de Castelli) n'est plus qu'une succession de conversions tardives. Son triomphe a d'ailleurs correspondu à un lent déclin de l'art moderne américain. C'est une belle leçon d'histoire de l'art que nous a donné Richard Leeman dans ce livre qui est important non seulement pour découvrir l'aventure personnelle de l'artiste, mais aussi pour comprendre les grandes manoeuvres des musées et du marché. L'image des grands collectionneurs (comme Franchetti dans le cas présent) s'est effacée au profit de spéculateurs sans scrupule. Ce n'est pas l'objet de son étude, mais le système qui a commencé à s'imposer à la fin du siècle dernier a été puissant et à reléguer le critique d'art à un rôle secondaire. Ce livre est incontournable pour comprendre la carrière de Cy Twombly et aussi pour comprendre les changements considérables qui ont alors lieu et qui continue à dominer la création actuelle, bien problématique.




Le Trésor d'Epinal, imagerie populaire, Christelle Rochette & Jennifer Hein, « Découvertes » hos-série, Gallimard / Musée de l'Image, 76 p., 13, 90 euro.

Ces images d'Epinal paraissent nous ramener à un passé assez lointain. En réalité, elles se sont développées au cours du XIXe siècle : les livres de la Bibliothèque bleue, publiés à Troyes, les avaient précédés de beaucoup. Elles nous sont demeurées familières même si aujourd'hui elles appartiennent à un passé révolu. Elles se sont développées au cours du XIXe siècle. Leur histoire remonte en fait au XIVe siècle avec le développement de la gravure sur bois. Si cet art exige un savoir-faire et une habilité impressionnants. Mais des imprimeurs ont vite compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer d'une impression moins soignée et simplifiée. Mais il faut remonter le cours des ans pour trouver des estampes pouvant être colportées de village en village à des prix assez modiques. Ce phénomène s'est rapidement répandu dans toute la France, mais c'est la ville d'Epinal qui a su le mieux en gérer l'exploitation. Au début, ces planches étaient de nature religieuse, puis elles ont touché à tous les sujets possibles et même à l'actualité. La suprématie d'Epinal est sans doute due à son industrie du papier, qui s'était développée depuis le XVe siècle.
Elle compte aussi de nombreux cartiers depuis le tout début du XVIIe siècle, en somme c'était déjà un centre important pour l'impression. La dominoterie ne tarda pas à s'y implanter. C'est alors que font leur apparition les premières xylographies avec une coloration au pochoir. Nous sommes bien éloignés de ce que les artistes japonais ont pu réaliser à la même époque avec des gravures exécutées avec dix passages de couleurs et des artistes d'une qualité inégalée. L'idée est ici d'être efficace et de rendre le sujet attractif par son dessin et ses couleurs vives. Claude Cardinet a été l'un des pionniers dans ce domaine. Mais c'est Nicolas Pellerin qui, au milieu du XVIIe, a été l'imprimeur le plus entreprenant dans ce registre et son fils, Jean-Charles, a su rendre familières les images Pellerin dans la première moitié du XIXe siècle. Il fait appel à des graveurs sur bois expérimentés, les Canivet père et fils. Ils imitent souvent des gravures tirées de tableaux et les adaptent.
La génération suivante a diversifié les thèmes et surtout est passée à la production industrielle. A partir de 1840, les planches avec des cases qui racontent des histoires morales ou récréatives. Les événements importants sont aussi largement diffusés (comme la guerre de Crimée). Des artistes connus, comme Cham ou Gavarni y collaborent. Avec l'enseignement obligatoires, des sujets didactiques y sont introduits en grand nombre et même des abécédaires. Des sociétés concurrentes à Pellerin se multiplient et connaissent un certain succès. On édite des planches en langues étrangères. La technique de la lithographie est introduite vers 1850. Peu à peu, la caricature s'est insinuée dans ces imageries. Le déclin s'est amorcé après la Grande Guerre, mais aussi en règle générale. Le dessin à cases a perduré un peu plus car il permettait de narrer des histoires ou de faire des tableaux historiques. Des découpages se développent encore pour les enfants pendant les années vingt. On a même fait des jeux de l'oie. Ce livre résume une longue et importante histoire de la culture populaire.




Ajours, un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel, L'Atelier contemporain, 572 p., 25 euro.

Gérard Titus-Carmel est né à l'automne 1942 à Paris. Il a fait ses études artistiques à l'Ecole Boulle. Il est très tôt remarqué par son admirable suite de bibliothèques. Par la suite, les dessins méticuleux de différents objets servant à son travail l'ont orienté dans une autre direction, où la géométrie et une pointe de méditation conceptuelle l'ont conduit à une autre forme de travail et lui ont valu une reconnaissance précoce. Il a réalisé de nombreux oeuvres sur papier avec une réelle virtuosité sur ce thème général et a eu les honneurs d'une exposition au Centre Pompidou en 1978 (après une exposition de gravures au MoMa de New York deux ans plus tôt.
Il a par conséquent vite figuré parmi les jeunes artistes en vogue. Toutefois, en demeurant soigneusement en dehors de toutes les tendances en vigueur à cette époque. On oublie souvent de souligner que Titus-Carmel est également doué pour l'écriture. Ce livre, impressionnant par sa dimension, en est la démonstration à la suite d'autres ouvrages. Il s'agit d'une autobiographie singulière. C'est une vieille boîte contenant des photographies de son enfance ou de ses jeunes années d'étude qui a été point de départ a été le point de départ de son aventure autobiographique, qu'il a qualité d'onirique. Il est vrai que les documents ne sont pas très parlants jusqu'à un certain âge : elles sont banales comme tant de ces clichés qui ont pu ponctuer une enfance au sortir de la guerre. L'auteur s'est évertué à reconstituer la scène à partir du peu d'éléments à sa disposition et ensuite il les commente en détail. Ce « je » énigmatique encore en bas âge finit par lui dire beaucoup de choses sur ce qu'il était et sur le monde qu'il l'entourait. On ne peut manquer d'être frappé par sa faculté de tirer de l'indice le plus mince une série de réflexions très fines et détaillées sur cette période où la mémoire est souvent de peu d'utilité. Sans aucun doute, l'artiste apporte ici sa pierre à un genre qui a connu les plus grands écrivains et des peintres non indifférents. La méthode qu'il a adoptée surprend pas sa sagacité et aussi sa capacité de mettre à jour une foule de pensées liées à un détail vestimentaire, une pelouse, quelques petits éléments d'un décor souvent simple et banal. In n'était pas indispensable pour lui pour lui de se remémorer son parcours comme créateur : il avait sous la main, dans cette boîte quelconque, tout ce dont il avait besoin pour retracer ce long et complexe cheminement de sa pensée, de ses souvenirs, de sa marche en avant comme enfant vers l'âge adulte.
Ajours est un ouvrage vraiment hors du commun où l'auteur a su développer une autre oeuvre et qui révèle son histoire personnelle sans jamais entrer dans les détails de la vie familiale ou scolaire. C'est remarquable de justesse et d'intelligence et écrit avec beaucoup de subtilité. Rarement on a pu composer un livre de cette nature, à la fois la révélation du temps jamais, mais surtout une manière très habile et saisissante de plonger dans une image et d'en extraire un long récit riche de toutes sortes de méditations sur l'usure du temps qui est aussi une construction de l'être. Et, de plus, il se lit avec passion et plaisir alors que nous ne connaissons pas grand chose de l'existence de Gérard Titus-Carmel hors des musées et des galeries.




Leçons de sociologie criminelle, Emile Durkheim, édition établie par Matthieu Béra, « Bibliothèque du savoir », Flammarion, 304 p., 23, 90 euro.

Emile Durkheim (1858-1917), je n'apprendrai rien à personne, est le père de la sociologie moderne en France. Ce fils de rabbin fait ses études à l'Ecole Normale Supérieure et est reçu à l'agrégation en 1882. Il fait un séjour d'étude en Allemagne avant de revenir en France enseigner dans différents lycées. Il soutient sa thèse en 1893 et devient professeur à l'université de Bordeaux trois ans plus tard. Puis il est muté à Paris.
Il a d'ores et déjà écrit De la division du travail et Les Règles de la méthode sociologique. Cet ouvrage a été retrouvé récemment chez une parente de Marcel Mauss, qui a été l'élève de Durkheim. Il a voulu imposer une nouvelle conception de l'examen du crime, qu'il ne considère plus dans une optique morale, mais comme un fait social. Il entend l'inscrire dans l'optique d'une science sociale. Il va à l'encontre des théories récentes avancées par les anthropologues criminels qui a fait une classification des criminels. Il part de la conception qu'une société se fait de l'acte criminel. Pour lui, l'immoralité ne permet pas de définir l'essence du crime. Il étudie la criminalité sous l'angle de la conscience collective, de la pathologie, Il fait ensuite observer que la criminalité est variable selon les sociétés envisagées. A ses yeux, la criminalité de caractère religieux a tendance à disparaître au fil du temps.
Il examine ensuite les théories sur la nature atavique, morphologique, psychologique ou pathologique du crime. Il en vient ensuite à la question de la dégénérescence et de la folie morale. Il s'intéresse alors à la criminalité féminine, qui est inférieure en nombre. Il s'efforce de cataloguer avec la plus grande précision tous les types d'actions criminelles, mais aussi leurs causes. Il n'oublie pas les crimes sexuels. L'ouvrage est en partie lacunaire et aurait certainement été rédigée autrement dans une version définitive. Mais ce texte nous donne l'occasion de mieux comprendre la démarche théorique de Durkheim et se révèle donc un document remarquable pour savoir de quelle façon sa pensée avançait et se construisait. C'est une pièce maîtresse de l'histoire de la sociologie à l'aube du XXe siècle..




Je suis né comme un mourant, Didier Dumont, Editions du Canoë, 222 p., 18 euro.

Il est bien difficile de classer cet ouvrage dans une catégorie bien précise. Ce n'est pas un roman comme on l'entend généralement. Mais ce n'est pas un essai ou quoi que ce soit d'autre. Disons que c'est une fiction qui se caractérise par une succession de séquence sur la naissance du narrateur (qui est aussi l'auteur). Et les circonstances ne présentent aucun lien de parenté.
C'est la poésie et l'autobiographie imaginaire qui scandent ces petits récits. Cela ne signifie pas que ces pages sont décousues et plus ou moins absurdes. Mais elles offrent au lecteur des parcours très différents et qui complètent un puzzle mental plus qu'un parcours fantasmagorique. Sans doute sommes-nous loin d'une aventure picaresque en dépit de cette absence apparente de logique narrative. Il convient de prendre ce voyage comme la découverte d'un monde où l'ordre des choses tel que nous le connaissons a été remplacé par des visions fragmentées de la conscience de l'auteur ou des régions plus secrètes de son cerveau.
Bien sûr, ce n'est pas un périple de tout repos car très peu de repères nous sont proposés. Mais, peu à peu, on s'habitue à cette chevauchée qui semble ne devoir pas cesser et qui change toujours de point de départ. La « naissance » du héros est un moment de surprise et parfois de perte de de sens. D'autant plus que le texte ne nous révèle pas souvent la raison de cette naissance comme pendu ou dans un rond de fumée ! Il est cependant indéniable qu'on se laisse prendre au jeu et que ces instants si différents de bonheur, de connaissance, de jubilation, d'abandon, de tristesse ou de rencontres imprévues. Il suffit pour cela à se laisser aller à l'extravagance du jeu net de cette échappée du réel qui permet de découvrir d'autres horizons.
S'il peut être déconseillé aux amateurs de romans bien calibrés, il pourra faire le bonheur de personnes ayant un goût très développé pour une littérature peu conformiste et ludique et qui sait habilement tirer profit des égarements déconcertants de la normalité de la pensée.




Giovanni Fontana, un classico dell'avangardia, Patrizio Pterlini & Lello Voce, Agenda X, 224 p., 15 euro.

Epigenetic Poetry, Giovanni Fontana, Danilo Montanari Editore, 166 p., 25 euro.

IInventario, Giovanni Fontana, Asserzioni 5, Edizioni Milena & Emanuele Augie.


Giovanni Fontana, né en 1946, fait partie de ces grandes figures di l'avant-garde (formule sans doute inadéquate désormais) de notre époque. Poète avant toute chose, il a touché à toutes les formes imaginables de l'expérimentation. Poésie sonore, poésie visuelle, performance, il n'a rien écarté de son registre créatif. Dans ce volume qui n'est pas une biographie, mais un livre d'hommages de ses pairs, on peut lire des essais de ses grands contemporains disparus comme Bernard Heidsieck, Henri Chopin ou Adriano Spatola et aussi de ceux qui sont là pour témoigner de son art, tel Julien Blaine. La liberté de ton de ces pages permet au fond de comprendre l'étendue de ses recherches et aussi leur incroyable variété. Les uns ont écrit un poème, les autres un portrait, d'autres encore un souvenir révélateur, ou un petit essai. Avec toutes ces pièces d'un puzzle, le lecteur est en mesure de reconstruire l'essentiel de l'oeuvre de cet homme hors du commun.
Epigenetic Poetry est un recueil d'études sur la pratique de Giovanni Fontana. Parmi tous les auteurs, on ne peut manquer de rencontrer Julien Blaine, qui a exécuté une sorte d'exégèse à sa façon pour montrer de quelle manière se développent les oeuvres de Fontana, où il n'a pas fait un choix formel, mais s'est efforcé de combiner différentes façons de s'emparer d'un texte et puis de le développer dans l'espace en contractant le récit ou en mettant en relief la nature des lettres. Plusieurs méthodes se conjuguent et donnent cette intensité rare à ses mises en page qui ne n'oblitère aucun moment de l'histoire de l'écriture, mais les relativise selon les options qu'il a choisies. Ce n'est pas tant la complexité de sa démarche qui est importante (même si elle est réelle car elle est sophistiquée et toujours en mouvement) que nous révèlent ces études, mais l'originalité profonde de ces spéculations à la fois littéraires, plastiques et musicales. Car la plupart des arts se conjuguent dans son travail et trouvent des liens secrets et pertinents.
L'inventario est une suite commentaires détaillés de certaines de ses oeuvres. Il nous permet d'embrasser son projet en fonction des médiums mis en jeu et des idées qui ont été à son origine. Ce recueil est indispensable pour que toute personne voulant avoir une connaissance plus approfondie de ses intentions aient en main tous les vecteurs qui ont été associés pour sa réalisation. C'est un vadémécum très précieux pour parvenir à maîtriser l'ensemble des données que le poète avait alors en tête. De plus, il ne se limite pas à donner les clefs de ses projets, mais aussi de prendre la mesure de sa capacité d'utiliser de nombreux instruments différents pour parvenir à ses objectifs. Ce qui pouvait sembler n'être qu'un divertissement visuel ou poétique se révèle une invention assez sophistiquée où les moyens anciens s'associent aux moyens de la technologie moderne. Mais cela n'explique pas l'oeuvre telle qu'elle apparaît : seuls ses présupposés sont expliqués.
Gérard-Georges Lemaire
22-09-2022
 

Verso n°136

L'artiste du mois : Marko Velk

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