Poussin, le peintre et le poète, Alain Mérot, « Les mondes de l'art », Klincksieck, 320 p., 25, 50 euro.
Alain Mérot est connu pour ses travaux sur le XVIIe siècle. Et ce n'est que justice car il se révèle un digne descendant d'André Chastel pour la valeur de ses recherches et la limpidité de son écriture. Mais le livre qui m'a le plus fasciné est Généalogies du baroque (Le Promeneur, 2007) qui est à la fois une enquête très subtile sur les différentes façons d'envisager le terme « baroque et aussi la fondation d'une histoire de l'histoire de l'art. C'est remarquable. Mérot a déjà publié une remarquable monographie de Poussin chez Hazan. Aujourd'hui, il a réuni tous les articles qu'il a pu écrire sur le peintre. Je regrette seulement qu'il n'ait pas rappelé le rôle que ce peintre a pu jour dans l'histoire de l'art en France.
En effet, quand André Félibien, dans ses Entretiens sur les vies il lui consacre un livre entier sur lui sur les cinq qu'il a écrit (surtout sur l'art italien, peu sur l'art hollandais). Charles du Bos a lui aussi e pivot de cette grande mutation qui ne nie pas à L'Italie est à l'origine de peinture occidentale, mais cet artiste hors part devient à leurs yeux le pivot d'une transmutation fondamentale : l'art français s'avère prédominant. Poussin en dehors du fait d'être l'un des plus grands créateurs du Grand Siècle et aussi l'instrument d'une nouvelle orientation esthétique en Europe. Ce que ces théoriciens et historiens de l'art ont accompli, Louis XIV l'a imposé non seulement dans les arts plastiques, mais aussi dans le domaine de la musique (avec Jean-Baptiste Lully), dans l'architecture, dans les arts appliqués, la danse, l'opéra. C'est une guerre artistique que symbolise Poussin et qui va s'avérer pleine et entière deux siècles plus tard.
Les essais d'Alain Mérot sont un complément indispensable de sa monographie car chacun d'entre eux approfondit un aspect de sa conception si personnelle et singulière de l'art de peindre et de replacer l'homme dans la Nature. Chaque tableau n'est pas un sujet dont on doit interpréter le sens, mais plutôt le traitement dudit sujet qui mérite notre attention et notre analyse. Regarder, par exemple, Paysage avec saint Jean de Pathmos (1638-1639) : la figure centrale est représentée comme s'il n'était qu'un mince élément du décor. Poussin a toujours aimé opérer ce renversement. Il n'y a guère que quelques scènes mythologiques où le sujet se développe tout au long de la toile comme dans Vénus montrant ses armes à Enée (1639). Mérot se révèle un merveilleux pédagogue et sais expliquer au spectateur que nous sommes comment pénétrer la géométrie utilisée par le peintre et de quelle manière il tient à mettre en scènes ses thèmes. Il nous le rend familier, sans pour autant lui ôter le charme, la poésie et parfois le mystère. Il le présente comme un artiste qui a une double personnalité : une grande clarté dans son langage et une capacité de rendre ses compositions surprenantes et secrètes. Cette anthologie est vraiment indispensable quand on tient à connaître l'art de Nicolas Poussin et pour quelle raison on a pu en faire le maître incontestable d'un art français capable de se mesurer et de dépasser l'art italien. L'auteur a un talent de conteur tout en demeurant très précis dans ses considérations.
Le Songe de Botticelli, Stéphane Toussaint, « Bibliothèque », Hazan, 160 p., 25 euro.
Stéphane Toussaint a entrepris de déchiffrer un tableau célèbre de Sandro Botticelli Les spécialistes qui se sont penchés sur cette oeuvres ont été nombreux et ont tous tenté d'en découvrir le sens. Avec le temps et d'innombrables discussions, un consensus s'est instauré : le thème mythologique a fini par faire l'unanimité. Et puis il y a le double sens de la scène : on a vu dans ces deux personnages Julien de Médicis qui a été assassiné en11478 dans le Duomo de Florence par les Pazzi ; son frère Laurent est parvenu à se réfugier dans la sacristie avec ses partisans. C'est un épisode aussi dramatique que connu de l'histoire de Florence pendant la Renaissance. On sait que Giuliano était l'amant de la belle Simonetta Vespucci, épouse de Marco Vespucci et décédée en 1476. Mais, en fin de compte, nous fait comprendre Stéphane Toussaint, la scène telle qu'elle se présente à nos yeux avec Mars assoupi, Vénus altière, et les petits faunes qui jouent au fond,plaçant une coquille sur l'oreille de Julien de Médicis, demeure obscure.
Il en vient d'ailleurs à se demander s'il s'agit bien là de Mars et de Vénus. Il nous invite donc à le suivre dans une longue enquête iconographique. Selon son discours de la méthode, il explore les écrits laissés par ses précurseurs et, en parallèle, interroge la littérature antique. Il cite par exemple Lucien de Samosate qui évoque le mariage d'Alexandre et de Roxane. L'auteur pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Ses exercices d'iconologies sont une succession d'hypothèses, qui peuvent demeurer suspendues dans le cours de sa réflexion. Les plus petits indices sont explorés et jugés à l'aune de la littérature classique et des écrits de l'époque du peintre. L'aspect le plus intéressant et qu'on se situe toujours entre les méthodes d'Erwin Panofsky et de Daniel Arasse. Il n'obéit qu'à ses propres interrogations, mais ne tente pas de résoudre une énigme histoire de contredire ses célèbres et talentueux collègues.
Cela étant dit, il nous introduit à la culture d'une grande période culturelle et nous apprend aussi à mieux mettre en relations les figures présentes dans une oeuvre car chacune d'entre elles, même la plus modeste, véhicule une signification et entre en rapport avec les autres. Et enfin c'est un beau voyage dans l'univers de Botticelli qu'on a eu tendance à systématiser (et par conséquent à simplifier et à déjà cause de son style. En réalité, il est plus complexe et ambigu qu'il ne paraît. Ce livre, en dehors de sa valeur intrinsèque, ne veut pas révolutionner la lecture des tableaux, mais plutôt mettre en relief les innombrables écueils de la découverte d'une création de cette Renaissance qui a des aspects contrastants et même paradoxaux.
Un fils comme un autre, Eduardo Halfon, traduit de l'espagnol (Guatemala) par David Fauquenberg, Quai Voltaire, 208 p., 17, 50 euro.
Né en 1971, Eduardo Halfon a vécu une partie de sa jeunesse aux Etats-Unis, puis est retourné u Guatemala pour enseigner dans une université et est enfin aller s'installer à Berlin. Il a commencé à publier ses romans à partir de 2003. Il a été traduit en français chez Quai Voltaire. Le présent ouvrage est un recueil de nouvelles. Il ne présente rien qui puisse le rapprocher de la littérature latino-américaine telle qu'on l'a connu ces dernières décennies. Il a même cherché visiblement à rendre son écriture presque intemporelle et ne s'inscrivant dans aucune des grandes options modernes qui s'offrent aux auteurs de notre temps. Il privilégie les phrases courtes, une écriture la plus neutre possible, mais pas froide et expérimentale.
Non, il aime raconter les choses avec la plus grande simplicité possible. Cela ne veut pas dire que ses histoires soient sèches et sans attrait, dépourvues de sensibilité. Au contraire, toutes les subtilités de ce qu'il souhaiter nous dire en confidence. Mais tout est prononcé sotto voce, avec un mince fil rouge qui est celui de son récit, qui révèle Le prétexte de ce recueil est la naissance du fils du narrateur. Mais, en vérité, c'est une biographie délivrée par séquences brèves qu'il a eu l'intention de nous raconter. Celle-ci n'est en aucune manière nourrie par des événements extraordinaire, mais plutôt par des situations plus ou moins curieuses ou pénibles (il y a, par exemple, la longue séquence sur les aiguilles plantées sur la surface de son visage). Halton sait avec finesse et concision narrer ce qui constitue la nature de son expérience de sa vie passée et sait très bien se montrer économe dans son expression sans être avare de cette finesse d'esprit qui parvient à toucher le coeur du lecteur. Il se montre capable de donner du poids a une narration qui donne d'abord l'impression d'être légère et sans volonté de frapper l'imagination. C'est en fait l'inverse qui se produit par le jeu de sa manière de se dire. On peut dire que dans son genre, c'est une réussite.
L'Eminence grise, études de de religion et de politique, Aldous Huxley, traduit de l'anglais par Jules Castier, « Le goût de l'histoire », Les Belles Lettres, 360 p., 16, 90 euro.
Aldous Huxley (1896-1964) est plus connu pour des romans qui ont obtenu un succès considérable comme Le Meilleur des mondes ou des essais comme The Devils of Loudun. L'histoire est sans doute le centre d'intérêt le plus constant chez lui. Même si sa curiosité le porte vers la science et même l'expérience des drogues, il est évident qu'il a une prédilection pour une période comme le XVIIe siècle. français. Le choix du père Joseph est une merveilleuse idée car cet homme qui a tenu auprès du cardinal de Richelieu un rôle déterminant qu'on a tendance à passer complètement sous silence. C'est regrettable car il a joué un rôle très important dans la politique française sous Luis XIII. Mis pour quelle raison Aldous Huxley s'est tant intéressé pour ce personnage si peu connu et si peu apprécié ? Mystère. Il faut dire que François Leclerc de Tremblay est de noble extraction et son père avait une haute charge au Parlement à Paris.
Sa personnalité est tout autre que banale : il fait des études très soignée. Mais il passe son enfance pendant les guerres de religion, ce qui le marque beaucoup, et il ne répond que quand on lui parle en grec ou en latin. Il devient très cultivé et achève ses humanités en 1595. Aussi curieux que cela puisse sembler, il manifeste la volonté de se jeter dans l'action. Aussi choisit-il le métier des armes. Il participe au siège d'Amiens en 1597 puis accompagne une ambassade à Londres. +Mais deux ans plus tard, il a décidé brusquement d'entrer dans les ordres et il est devenu un moine capucin. Il entre au couvent de la rue Saint-Honoré. Il y devient lecteur de philosophie. Une maladie des yeux l'oblige à renoncer à ses cours. Alors il est prédicateur dans différents monastères de province et des foules viennent l'écouter. Il participe en 1606 à la création de l'ordre des Filles du calvaire et écrit un livre de dévotion pour cet ordre féminin. Il envoie des missionnaires dans les régions protestantes.
Il écrit ensuite entre 1617 et 1625 une longue épopée intitulée La Turciade, surnommée L'Enéïde chrétienne. Il dirige Le Mercure français de 1625 à 1627. Il commence à jouer un rôle politique à partir de la conférence de Loudun en 1629. Soutenu par la reine et par le légat du pape, il s'oppose au gallicanisme, même s'il est partisan d'un absolutisme catholique. Il se lie d'amitié avec Richelieu, qui le surnomme Tenebroso-Cavernoso, et devient dès lors son collaborateur le plus proche. Il met en place un réseau très efficace de renseignement. Il assiste avec le cardinal au siège de la Rochelle et, en même temps, met en oeuvre des liens entre les protestants d'Europe contre l'empereur très catholique Ferdinand II de Habsbourg. Il a eu l'idée de l'alliance entre la France et laSuède. Il joue un rôle fondamental dans le succès du traité de Westphalie. Homme de l'ombre par excellence, il a débordé d'activités et a eu toujours de grands projets, comme une croisade contre les Ottomans. Il a accompli de très grandes choses auprès de Richelieu, qui a voulu le faire nommer cardinal. Il meurt en 1638 après une seconde attaque cérébrale et aussi une existence de travail acharné. Huxley a été bien inspiré de parler de ce personnage si curieux et qui a secondé avec tant l'intelligence Richelieu pendant une période si difficile de l'histoire de l'Europe. C'est une biographie absolument remarquable et ce fut un excellente choix de la rééditer.
Erwin Blumenfeld, préface d'Emmanuelle de l'Ecotais, « Photos-Phoche », 144 p., 13, 90 euro.
La semaine passée, je vous ai entretenu de la superbe exposition qui se déroule à l'heure actuelle au MAHJ et aussi de la réédition de son autobiographie, Jadis et Daguerre. J'ai reçu depuis ce recueil de l'oeuvre d'Erwin Blumenfeld, fils d'un fabriquant de parapluies berlinois qui n'a plus cessé de se passionner pour la pratique de la photographie depuis le temps où il a reçu un appareil en cadeau. Ce qui différence cet homme inventif de la plupart de ses contemporains réputés, c'est qu'il n'a pas arrêté un instant de passer d'une technique à l'autre, d'un sujet à l'autre, d'une forme à l'autre. Il a d'extraordinaire d'avoir cette faculté de pouvoir utiliser les techniques expérimentales les plus sophistiquées à un certain réalisme. Il a beaucoup travaillé pour les revues de mode et cela n'a pas été déterminer sa vision du monde : il s'est surtout concentré sur la figure humaine.
Ce petit livre permet de se familiariser avec son style et son esprit. Il y a beaucoup de reproduction, dont un grand nombre sont expérimentale, ce qui le fait échapper de l'univers de la mode où il a certes excellé, mais qui a ses limites. Ce n'est pas un hasard s'il figure parmi les grands photographes du XXe siècle, entre Cartier-Bresson et Mn Ray. Il n'a jamais voulu jouer à l'artiste, mais a considéré la photographie comme un art à part entière même dans ses fonctions les plus vernaculaires. C'est un judicieuse initiation a ce qu'il a pu entreprendre au cours de son existence qui l'a mené d'un côté et de l'autre de 'océan Atlantique, de Paris à New York. Et le court préambule d'Emmanuelle de l'Ecotais nous fait découvrir sa personnalité, toute autre que banale.
Mai 68, révolution par l'idée, Maurice Blanchot, édition de Jean-François Hamel & Eric Hoppenot, Folio, Gallimard, 160 p.
On a façonné de Maurice Blanchot (1907-2003), déjà de son vivant, une image austère d'un clerc plongé jour et nuit dans ses lectures et ses travaux d'écriture, solitaire et même misanthrope. C'est une image qui est loin de la réalité, même si cet écrivain est demeuré plutôt discret. Déjà pendant les années trente et puis sous l'Occupation, il a écrit un nombre impressionnant d'articles sur la littérature. Il n'a commencé à publier des livres comme Aminadab en 1942, puis Faux-pas l'année suivante. Sa période la plus créative sont celles des années cinquante, alternant essais et fictions. Il n'a pas connu le moindre succès, mais a été apprécié par une coterie d'intellectuels et d'amateurs de littérature nouvelle. Il est enfin reconnu comme l'un des grands penseurs de la littérature et aussi comme un interprète talentueux de l'oeuvre de ses prédécesseurs, comme France Kafka, Rainer Maria Rilke, D. A. F. de Sade, Georges Bataille, entre mille autres. Son histoire politique se limite à la phase de mai 1968, où il prend part activement au Comité d'Action Ecrivains-Etudiants, n'hésitant pas à prendre la parole dans les universités occupées.
Ce livre recueille ses écrits et ses allocutions, tous assez bref, qui montrent son engagement et sa sincérité, mais aussi une certaine naïveté dans ce domaine. Quand il rédigeait ces courts textes, une sorte d'utopie trottait dans sa tête, ce n'est que trop évident. Mais le tout constitue un ensemble très intéressant pour comprendre que cet homme d'une culture vertigineuse avait hérité largement l'esprit des Lumières et les utopies du XIXe siècle. Son mince discours sur son refus des drapeaux est exemplaire : il savait qu'ils véhiculaient des pans d'histoire et donc d'idéologie. Pas si dupe que ça au bout du compte ! Ce n'est pas un livre incontournable pour le connaître, mais c'est un épisode qui prouve que le monde ne lui était pas si indifférent. Il savait sortir de sa coquille et prendre position sur des rêves engageant toute la société.
Le Regard ramassé : une anthologie de l'art moderne, Paul Nizon, traduit de l'allemand par Frédéric Joly, édition de Pino Dietiker & Konrad Tobler, Actes Sud, 384 p., 24 euro.
Je dois l'avouer humblement : j'ignorais jusqu'à ce jour que Paul Nizon avait écrit sur l'art. Il ne s'agit ici que d'un choix - je suppose donc que la totalité de ses textes doit être imposant. A ses débuts, il était conservateur assistant dans un musée et écrivait déjà dans la presse (cela nous amène aux années cinquante). La critique d'art a alimenté sa pensée sur l'écriture et a été aussi un gagne-pain pour lui. Mais il ne fait pas pour autant en faire un critique d'art à la sauvette. Il n'a pas adopté le style et le ton des personnes qui en font profession. Il a tenu à conserver une liberté absolue dans son écriture. Il ne s'est pas uniquement intéressé aux artistes de son temps.
Il a aussi poursuivi des investigations dans le passé. Il a commencé par s'intéresser de près à Francisco Goya. Il en fait un peintre de cour, ce qui n'est pas exact : il travaillait pour le roi pour faire des cartons de tapisserie. Puis il a fait quelques portraits des princes régnants de l'Espagne. Quant à dire qu'il a été un peintre populaire, c'est encore une autre affaire. Il a fait des ex-voto et des scènes étranges où il a représenté viols et meurtres. Ces petites compositions demeurent un mystère. On comprend dès les premières pages que Nizon n'est pas un historien d'art et que ses informations sur l'artiste sont assez sommaires et un peu erronées. En ce qui concerne William Turner, il est plus précis et explique assez bien son parcours. Il évoque aussi la figure singulière d'Odilon Redon. Il brosse de lui un portrait un peu rapide, mais sans le dénaturer tout à fait, expliquant, entre autres choses, qu'il ne s'est consacré à la peinture que sur le tard. Henri Rousseau fait aussi partie de ces esquisses rapides.
En revanche, il se montre beaucoup plus discret et plus pertinent quand il brosse le portrait de Ferdinand Hodler, dont on n'apprécie pas encore assez ses qualités remarquables. Ses lacs entourés de montagnes et de nuages sont des splendeurs. Quant à Vincent Van Gogh, on sent que l'auteur a désiré connaître l'évolution de son art et les moments de son existence avec plus de précision. Puis il écrit sur les sculptures d'Aristide Maillol, un peu en décalage avec son époque, mais néanmoins prégnantes. Il a su aussi comprendre la posture d'Edouard Vuillard. Après, il entre de plain-pied dans son temps en traitant des abstractions de Bram Van Velde - qu'il commente en regard de celles de Kermadec. Il constate avec tristesse de Van Velde est assez peu connu. Mais l'article date de 1958 et cela était encore assez vrai. Il se penche l'année suivante sur les tableaux de Kazimir Malevitch, qui sont alors une découverte pour la plupart des amateurs d'art moderne. Son explication du projet suprématiste est un peu sommaire, mais les connaissances d'alors explique ces approximations.
Il parle avec sensibilité et intelligence de la peinture de Henri Matisse et fournit d'Emil Nolde une vision faite pour aiguiser la curiosité de ceux qui se retrouvent devant une de ses toiles. En 1961, à la faveur d'une exposition présentée à Zurich, il entend faire comprendre à ses lecteurs la démarche de Pierre Soulages. Henri Laurens, Alexei von Jawlewski, Joan Mirò, Jacvkson Pollock, Pablo Picasso, Marc Chagall, autant d'événements lui permettant de développer quelques réflexions sur ces peintres qui constituent le Gotha de l'art des années soixante. Il profite de grands événements dans les musées ou les galeries de renom pour esquisser ce que lui inspire ces grands maîtres de l'art moderne. Il nous offre même une visite à la Biennale de Venise en pleine tourmente, et puis nous invite à Art Basel en 1961. Quant à ses visites d'atelier, elles nous laissent de marbre, car il rencontre des artistes germaniques que nous ne connaissons pas. Il ne joue pas au maître d'école et ne fait que dévoiler ses sentiments sur l'art qui a marqué la seconde moitié du siècle dernier. Quelles que soient les réserves que nous pouvons faire, ce recueil demeure intéressant montrant comment un écrivain du tournant du siècle s'en soir avec cet art en pleine transformation.
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