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[verso-hebdo]
31-10-2013
La chronique
de Gérard-Georges Lemaire
Chronique d'un bibliomane mélancolique

Georges Braque, Réunion des musées nationaux - Grand Palais, sous la direction de Brigitte Leal, 344 p., 45 euro
Georges Braque, le défi silencieux, Alex Danchev, Haran, 368 p., 32 euro


Pablo Picasso a été et reste le peintre le plus adulé du XXe siècle. Georges Braque (1882-1963), qui a partagé avec ce dernier l'aventure du cubisme, a été peu à peu oublié après le plafond du Louvre que lui a commandé André Malraux et les funérailles nationales. Il y a bien eu quelques belles expositions en France ces dernières décennies, comme celles de la fondation Maeght en 1993 et celle du musée Cantini en 2006, mais c'est surtout en Angleterre et aux Etats-Unis qu'il a été célébré. La grande exposition « Picasso and Braque » du Moma de New York en 1989 (qui n'a pas été présentée en France) a été le seul événement célébrant le rôle majeur joué par cet artiste dans cette aventure esthétique qu'a été le cubisme. En somme, Braque a été rangé dans les artistes de second ordre dans la conscience des Français. La magnifique exposition du Grand Palais corrige enfin cette injustice. Et le catalogue, qui est un document inestimable, donne l'occasion de mieux le connaître. Sans doute, à la fin de sa vie, ses oiseaux stylisés, bleus ou noirs, puis ses ateliers (qui sont d'ailleurs de belles compositions), ses paysages mélancoliques, avec ces champs désolés et ses charrues, rappelant à la fois Millet et Van Gogh, l'a mis à l'écart des grands courants de cette période où l'abstraction de l'Ecole de Paris et le réalisme socialiste dominaient sans laisser beaucoup d'espace aux autres formes d'expression. On redécouvre ses tableaux des années vingt, avec ses très curieuses natures mortes, qui restent fidèle au cubisme, mais le fait dériver vers d'autres horizons moins austères, qui prolongent au début de la décennie suivante, pour arriver à l'une des ses oeuvres maîtresses, les illustrations en noir et blanc de la Théogonie d'Hésiode (1931). Le catalogue met en relief aussi son travail pour le théâtre : qui sait encore que Diaghilev avait commandé à Satie en 1924 et que Braque avait été pressenti pour les costumes et le rideau de scène ? Il fit aussi le décor des Fâcheux d'après Molière et de Salade de Darius Milhaud la même année une oeuvre baptisée quadrille et ce fut Braque qui en fit les décors ? Il aussi travaillé pour Zéphire et Flore sur la musique de Vernon Duke l'année suivante. L'aspect le plus intéressant de cette publication est qu'elle évoque de manière éloquente les relations de Braque avec les écrivains de son temps, à commencer par Apollinaire et Reverdy. Il y est aussi question de son amitié avec Carl Einstein, ce magnifique historien de l'art moderne allemand, qu'on redécouvre aujourd'hui. Et l'on rappelle également qu'André Breton avait écrit sur son compte en 1928 pour le dénigrer. En somme, cet ouvrage est précieux car il nous force à revoir l'ensemble d'une existence de peintre et de sculpteur en nous apportant de très précieuses informations non seulement sur ses créations, mais aussi sur tous ceux qui ont partie liée avec elles. Saint-John Perse avait consacré quelques pages sur son Oiseau qui restent mémorables.
Certes Braque n'a pas eu une vie tapageuse et faite de coups d'éclats, dans son art, sa vie, ses relations sociales, sa vision politique. Picasso a été un grand stratège. Il a su s'entourer des plus grands écrivains de son temps. Mais Braque a eu aussi beaucoup de reconnaissance du monde des lettres, d'Apollinaire à Paulhan, qui lui a consacré un livre entier, Braque le patron (sans parler de Malraux, qui lui fit des obsèques nationales). Mais Braque s'est contenté d'écrire quelques petites notes modestes sur la peinture alors que Picasso faisait représenter ses pièces devant le Tout-Paris. L'excellente biographie d'Alex Danchev - qui vaut vraiment la peine d'être lue avec soin - nous permet de redécouvrir cet homme discret, qui avait une grande ambition artistique, mais une bien moins grande ambition mondaine. Ce n'est pas le simplet du cubisme. Et si son chemin s'est éloigné de Picasso, il n'en est pas moins passionnant. Le problème étant qu'il était devenu un créateur solitaire. Et cela n'est pas toujours bon pour la postérité !
Gérard-Georges Lemaire
31-10-2013
 
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Verso n°136

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du 6 au 28 Octobre 2012
Peintures 2007 - 2012
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Christophe Cartier / Gisèle Didi
D'une main peindre...
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Christophe Cartier

"Rêves, ou c'est la mort qui vient"
édité aux éditions du manuscrit.com